Le vaccin contre la grippe A entraîne des risques de narcolepsie<!-- --> | Atlantico.fr
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Près de 450 cas de narcolepsie ont été signalés après la vaccination contre la grippe A, selon un bilan de juin 2012
Près de 450 cas de narcolepsie ont été signalés après la vaccination contre la grippe A, selon un bilan de juin 2012
©Reuters

Effets secondaires

Une étude britannique vient confirmer des résultats trouvés en Suède et en Finlande : le Pandemrix aurait bien entraîné une augmentation des risques de narcolepsie, la maladie du sommeil.

En 2009, le monde est touché par une des plus violentes pandémies de grippes de l'histoire : la grippe A. Devant l'ampleur de l'épidémie, les pouvoirs publics décident de lancer de larges campagnes de vaccinations, en particulier vers les personnes à la santé fragile, ou bien les personnes à risques comme les enfants. Au final la grippe H1N1 (l'autre nom de la grippe A) aurait fait 280 000 morts – soit un chiffre proche de celui des grippes saisonnières qui font entre 200 000 et 500 000 morts par an.

Ce qui est moins habituel, c'est les conséquences de la vaccination de masse sur la santé des enfants. Selon un article du British Medical Journal (BMJ), le vaccin AS03 appelé Pandemrix aurait causé de nombreux cas de narcolepsie. Le journal scientifique précise que la narcolepsie "est une maladie chronique qui entraîne une excessive envie de dormir durant la journée, souvent accompagné de cataplexie. Le diagnostique est basé sur des critères cliniques et peut être confirmé avec une polysomnographie". En temps normal, on estime qu'il y a 25 à 50 cas de narcolepsie sur 100 000 personnes en Angleterre (en France, le taux de prévalence est de 20 pour 100 000 personnes). La maladie peut se déclarer à tout âge même si c'est plus fréquent chez les 10-19 ans, âge où sont rapportés 3,84 nouveaux cas pour 100 000 personnes chaque année en Angleterre.

L'étude du BMJ montre qu'il existe bien une augmentation des risques de narcolepsie après la vaccination des enfants au Pandemrix. Cette étude s'est concentrée sur les enfants britanniques, afin de vérifier des résultats déjà établis en Finlande. Dans ce pays avait déjà été observé une relation entre vaccination et hausse des cas de narcolepsie, mais le fabricant de médicaments avait décrété que ces résultats étaient liés à des spécificités génétiques locales. L'étude anglaise remet donc fermement en cause cette conclusion.

Dans le détail, elle montre "un quotient de probabilité de 14.4 (4.3 à 48.5) pour l’analyse primaire. Ces chiffres sont compatibles avec le risque relatif de 13 trouvé en Finlande dans une étude", expliquent les chercheurs, cités par le site Internet le Daily Geek Show. Le risque attribuable aurait été compris entre 1 sur 52 000 doses et 1 sur 57 000 doses. En Finlande, le risque était beaucoup plus haut : 1 pour 16 000 doses. Cette différence pourrait provenir d'une différence de vulnérabilité chez cette population, ou alors parce que davantage d'adolescents ont été vacciné qu'en Angleterre.

Selon un bilan établi en juin 2012 et cité par Le Monde, près de 450 cas de narcolepsie ont été signalés après la vaccination A(H1N1), pour la plupart en Finlande et en Suède, deux pays où le Pandemrix a été le seul vaccin utilisé lors de la campagne de vaccination 2009-2010. En France, l'agence du médicament ANSM fait état de 51 cas de narcolepsie rapportés à ce jour chez des personnes vaccinées, dont 47 cas chez des personnes vaccinées par le Pandemrix. Le début des symptômes est intervenu entre deux jours et quinze mois après la vaccination, selon l'ANSM.

Lors de la campagne de 2009-2010, 4,1 millions de personnes ont été vaccinées en France par Pandemrix, contre 1,6 million qui ont reçu le vaccin Panenza (Sanofi), réservé aux nourrissons, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées. Les vaccins pandémiques dont le Pandemrix ne sont plus commercialisés en France depuis la fin de la pandémie.

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