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Le rapporteur public du Conseil d'Etat se prononce contre le maintien en vie de Vincent Lambert
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Historique

L'homme est devenu tétraplégique suite à un accident de la route en 2008. Depuis plus d'un an, six de ses frères et sœurs, ainsi que son épouse, réclament l’arrêt des soins tandis que ses parents s’y opposent fermement.

Après plus d’un an d’une bataille juridique qui aura profondément secoué l’opinion française, l’issue est désormais connue. Ce vendredi 20 juin, Rémi Keller, rapporteur public du Conseil d'État, a rendu ses conclusions dans l'affaire Vincent Lambert et se prononce contre son maintien en vie. Ce dernier, 38 ans, est devenu tétraplégique suite à un accident de la route en 2008. Depuis il se trouve dans un état végétatif et sa famille se déchire sur son sort. En effet, six de ses frères et sœurs ainsi que son épouse Rachel et son médecin le Dr Eric Kariger, réclament l’arrêt des soins. En revanche, ses parents, au côté d’un frère et d’une sœur, s’y opposent fermement.

Vincent Lambert quant à lui, n’avait jamais rédigé de "directives anticipées" ni désigné de "tiers de confiance" qui auraient permis de faire connaître sa volonté dans de telles circonstances. Ainsi donc, ce vendredi matin, après avoir écouté les conclusions du rapporteur et les plaidoiries des avocats, le Conseil d'État a mis sa décision en délibéré à mardi ou mercredi prochain. A la suite de quoi, soit l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert seront stoppées, entraînant une mort d'ici "trois à cinq jours", selon un expert, soit il continuera de vivre, sans que les circonstances de sa prise en charge ou d'un éventuel transfert soient établies.

Vincent Lambert se trouve dans un "état de conscience minimal". L’homme ne respire pas artificiellement, mais il a une gastrostomie : une sonde alimentaire qui le nourrit pour éviter les "fausses routes" et les difficultés de déglutition. Il peut s’éveiller, dormir, sourir et pleurer. Il répond également aux stimulations, sans pour autant que ses réactions n'aient de réponse ou de valeur "clinique objective", d’après les trois experts en neurosciences chargés en février par le Conseil d'État d'évaluer son état. Ils devaient se prononcer sur le caractère irréversible ou non de ses lésions cérébrales.

Dans leur rapport, les médecins ont évoqué une "dégradation de son état de conscience" et l'ont estimé incurable. Ils ont toutefois appelé à l’ordre éthique : "Le degré de l'atteinte de la conscience ne saurait constituer le seul élément déterminant de la mise en route d'une réflexion concernant un éventuel arrêt de traitement", ont-ils rédigé. Mais en matière de droit, l’appréciation du Conseil d’Etat se fixe sur "l'obstination déraisonnable" (acharnement thérapeutique). L’état de Vincent Lambert ne pouvant s’améliorer, Rémi Keller a donc requis la mort du jeune homme. Le Conseil d'Etat rendra sa réponse définitive mardi 24 juin.

Lu sur Le Figaro

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