Le Parlement européen est éclaboussé par des soupçons de corruption impliquant le Qatar à la suite de l’arrestation d’Eva Kaili, vice-présidente du Parlement<!-- --> | Atlantico.fr
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La vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili a été interpellée pour des soupçons de corruption avec le Qatar.
La vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili a été interpellée pour des soupçons de corruption avec le Qatar.
©AFP

Polémique

Des soupçons pèsent sur l’institution européenne dans cette affaire impliquant le pays organisateur de la Coupe du monde 2022 pour des faits de « corruption » et de « blanchiment d’argent » en bande organisée. Eva Kaili, l'une des vice-présidentes du Parlement européen, a été arrêtée pour être entendue dans le cadre de cette enquête.

Eva Kaili, l'une des vice-présidentes du Parlement européen, a été interpellée vendredi soir dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar. La police belge a mené une vaste opération perquisitionnant les domiciles d'assistants parlementaires et de secrétaires.

Vendredi, cinq personnes dont Eva Kaili, une de 14 vice-présidents du Parlement européen, et Pier-Antonio Panzeri, ancien eurodéputé italien, ont été arrêtés à Bruxelles.

L'eurodéputée social-démocrate a été arrêtée quelques heures après son compagnon, Francesco Giorgi, également assistant parlementaire, selon une source proche de l'enquête. Des sacs d'argent en liquide ont été retrouvés au domicile d'Eva Kaili à Bruxelles.

Trois autres personnes sont entendues depuis vendredi par les enquêteurs belges, notamment l'ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri et le dirigeant syndical italien Luca Visentini.

La police belge essaie de savoir s'ils ont bénéficié de cadeaux ou de sommes d'argent de la part du Qatar pour influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, précise le parquet dans un communiqué de presse.

La police a découvert « environ 600.000 euros en liquide », ainsi que « du matériel informatique et des téléphones portables » dont les contenus seront analysés.

Les cadeaux ou avantages offerts pourraient être liés à la volonté du Qatar d'améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs étrangers.

L'eurodéputée Renaissance Nathalie Loiseau a indiqué sur France Info avoir elle-même été  « approchée par des lobbyistes qatariens il y a quelques mois » :

« Ils trouvaient que j'étais trop critique sur le Qatar. Ils m'ont en quelque sorte menacée ».

Ce samedi 10 décembre, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola est sortie de son silence pour réagir aux premiers échos de l’enquête :

« Notre Parlement européen s’oppose fermement à la corruption. A ce stade, nous ne pouvons pas commenter l’enquête en cours, sauf pour confirmer que nous avons et nous coopérerons pleinement avec toutes les autorités policières et judiciaires compétentes. Nous ferons tout notre possible pour faciliter le travail de la justice », a-t-elle confié sur Twitter.

Le parquet fédéral belge a annoncé cette opération de police sans identifier les suspects, ni nommer le « pays du Golfe » sur lequel pèsent ces soupçons de corruption. Mais la même source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’il s’agissait du Qatar, comme l’ont révélé dans une enquête conjointe le journal francophone Le Soir et l’hebdomadaire flamand Knack.

L’enquête, pilotée depuis quatre mois par un juge financier bruxellois, vise surtout des faits de « corruption » et de « blanchiment d’argent » en bande organisée, a souligné le parquet fédéral dans un communiqué.

Le pays du Golfe est soupçonné d’« influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen, en versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants », poursuit-il.

Quant aux bénéficiaires, il s’agit de personnalités ayant « une position politique et/ou stratégique significative » au sein du Parlement. Quant aux cadeaux ou avantages offerts, ils pourraient être liés à la volonté du Qatar d’améliorer sa réputation décriée en matière de droits humains et de traitement des travailleurs étrangers.

Le parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont Eva Kaili était membre, il a annoncé dans la soirée à Athènes qu’elle en était « écartée ».

Ancienne présentatrice télé de 44 ans, qui est un des quatorze vice-présidents du Parlement européen, Eva Kaili avait rencontré au Qatar peu avant le début de la Coupe du monde de football le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh Al Marri. L’élue grecque avait d’ailleurs salué à cette occasion, au nom de l’UE, l’engagement du Qatar à « poursuivre les réformes du travail », selon un tweet de l’ambassadeur de l’Union à Doha Cristian Tudor.

« Aujourd’hui, la Coupe du monde de football au Qatar est une preuve concrète de la façon dont la diplomatie sportive peut aboutir à une transformation historique d’un pays dont les réformes ont inspiré le monde arabe », avait déclaré Eva Kaili à la tribune du Parlement européen le 22 novembre. « Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail », avait affirmé l’eurodéputée à cette occasion.

Les eurodéputés Verts et socio-démocrates s’opposeront lundi au démarrage de négociations sur une libéralisation des visas pour les Qataris dans l’UE, alors que le Parlement européen est secoué par des soupçons de corruption en son sein impliquant le Qatar.

Huffington Post

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