La strat&eacute;gie du "quoi qu'il en co&ucirc;te", mise en place d&egrave;s le d&eacute;but de la crise sanitaire, va peser lourd sur les finances publiques en 2021. Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a annonc&eacute; ce samedi 29 mai &agrave; l&rsquo;Agence France-Presse (AFP) que le d&eacute;ficit budg&eacute;taire de l&rsquo;Etat s&rsquo;&eacute;l&egrave;vera &agrave; "environ 220 milliards d&rsquo;euros" en 2021. C'est 47 milliards de plus que les 173,3 milliards pr&eacute;vus par la loi de finances, une augmentation imputable aux "mesures de soutien que nous continuons &agrave; prendre pour accompagner au mieux la reprise".
Le gouvernement doit pr&eacute;senter le 2 juin un projet de loi finances rectificative comprenant 15 milliards d&rsquo;euros de mesures d&rsquo;urgence suppl&eacute;mentaires, rappelle l'AFP. Elles serviront notamment au financement de l&rsquo;activit&eacute; partielle et &agrave; des aides cibl&eacute;es pour les entreprises en difficult&eacute;.
Cette aggravation du d&eacute;ficit public aura pour cons&eacute;quence d'augmenter la dette de la France, qui devrait atteindre 118% du PIB cette ann&eacute;e, un niveau in&eacute;dit.

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Le déficit budgétaire français largement revu à la hausse : il atteindra 220 milliards d’euros en 2021

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<h3>Atlantico : La crise sanitaire semble avoir montr&eacute; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une plus grande intervention de l&rsquo;Etat dans l&rsquo;&eacute;conomie. Les plans de relance am&eacute;ricain et europ&eacute;en ont illustr&eacute; cette tendance. Comment s&rsquo;est forg&eacute; ce consensus international qui semble aller &agrave; rebours de la doctrine couramment admise ces derni&egrave;res d&eacute;cennies ?</h3>
R&eacute;mi Bourgeot :&nbsp;Face &agrave; la pand&eacute;mie comme dans toute crise majeure, les Etats se sont retrouv&eacute;s &agrave; la man&oelig;uvre pour tenter, tant bien que mal, d&rsquo;endiguer l&rsquo;effondrement &eacute;conomique et social, en mobilisant des moyens consid&eacute;rables. Sans sous-estimer les bouleversements qu&rsquo;apporte la crise sanitaire, il convient de peser le contexte de course technologique et de chamboulement industriel dans lequel ils interviennent. La question de la strat&eacute;gie industrielle est revenue sur le devant de la sc&egrave;ne depuis une bonne d&eacute;cennie en r&eacute;alit&eacute;, du fait du caract&egrave;re de plus en plus visible et explosif de la concurrence entre grandes puissances sur le front technologique. Naturellement, la question du r&ocirc;le de l&rsquo;Etat a connu des fluctuations majeures depuis les ann&eacute;es 1970, mais la r&eacute;alit&eacute; ne s&rsquo;est pas pour autant laiss&eacute;e enfermer dans les tribulations psychiques des &eacute;conomistes. Aux Etats-Unis par exemple, la r&eacute;volution informatique des quatre derni&egrave;res d&eacute;cennies a &eacute;t&eacute; anim&eacute;e autant par les entreprises (des start-ups aux acteurs industriels historiques) que par les universit&eacute;s et les agences gouvernementales. Les errances politico-&eacute;conomiques n&rsquo;y ont pas conduit &agrave; sacrifier les comp&eacute;tences de pointe, malgr&eacute; la crise &eacute;ducative, et quitte aussi &agrave; importer les comp&eacute;tences scientifiques manquantes depuis les cinq continents. Le r&ocirc;le crucial de l&rsquo;open source illustre encore aujourd&rsquo;hui la complexit&eacute; des m&eacute;canismes d&rsquo;avanc&eacute;e technologique dans le secteur, qui rel&egrave;vent &eacute;videmment du march&eacute; mais aussi de m&eacute;canismes bien plus complexes et plus diffus de coop&eacute;ration entre institutions et individus.
Derri&egrave;re le r&ocirc;le de pompier face &agrave; une crise d&eacute;vastatrice et d&rsquo;&eacute;pid&eacute;miologistes improvis&eacute;s pour le meilleur et surtout pour le pire, les gouvernants doivent d&eacute;terminer la finalit&eacute; de leur implication historique dans l&rsquo;activit&eacute; humaine. La tendance en France consiste traditionnellement &agrave; pr&eacute;server ce qui est en place, tout en abandonnant par exemple les jeunes &agrave; leur sort dans les p&eacute;riodes de crise, en simulant par la suite un retour &agrave; la normale et en c&eacute;l&eacute;brant l&rsquo;encha&icirc;nement quasi-rituel de bulles. L&rsquo;obsolescence des comp&eacute;tences technologiques est le corollaire de cette approche.
L&rsquo;implication de l&rsquo;Etat dans l&rsquo;&eacute;conomie peut venir alimenter des bureaucraties labyrinthiques et la corruption tout comme elle peut permettre de mobiliser les forces scientifiques et d&rsquo;innovation. On peut imaginer une faible implication de l&rsquo;Etat mais un contr&ocirc;le des milieux issus de la fonction publique sur l&rsquo;appareil industriel, avec peu d&rsquo;&eacute;gard pour l&rsquo;enjeu de la compr&eacute;hension scientifique. On peut parler lib&eacute;ralisme et innovation &agrave; l&rsquo;envi tout en souffrant des maux du collectivisme. Il existe en la mati&egrave;re une large palette de maladies &eacute;conomiques et industrielles dans le monde.
Les d&eacute;bats id&eacute;ologiques &agrave; cet &eacute;gard s&rsquo;av&egrave;rent de peu d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t. Les id&eacute;ologies politiques des derni&egrave;res d&eacute;cennies, issues du jargon des sciences sociales, ont eu une f&acirc;cheuse tendance &agrave; servir des int&eacute;r&ecirc;ts personnels et &agrave; buter sur la question de l&rsquo;inclusion des comp&eacute;tences r&eacute;elles, alors m&ecirc;me que cet enjeu avait sembl&eacute; relever de l&rsquo;&eacute;vidence, au-del&agrave; des clivages, dans l&rsquo;apr&egrave;s-guerre.
Philippe Crevel : Depuis plusieurs ann&eacute;es, les gouvernements, les administrations centrales souhaitaient reprendre la main sur l&rsquo;&eacute;conomie. En France, l&rsquo;Etat est devenu de plus en plus pr&eacute;sent dans la gestion de la protection sociale. L&rsquo;assurance maladie, l&rsquo;assurance vieillesse et l&rsquo;assurance ch&ocirc;mage ont &eacute;t&eacute; progressivement &eacute;tatis&eacute;es depuis 1995. La mont&eacute;e des id&eacute;es nationalistes et protectionnistes que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis symbolise cette remont&eacute;e de l&rsquo;interventionnisme. Au-del&agrave; de cette tendance de fond, les crises permettent &agrave; l&rsquo;Etat de prendre la main et d&rsquo;accro&icirc;tre sa sph&egrave;re d&rsquo;action. Ce fut le cas dans les ann&eacute;es 1930 aux Etats-Unis, en 1945 en Europe. La crise sanitaire par son ampleur constitue le terreau id&eacute;al pour l&rsquo;essor de la gestion publique. Cet essor est en outre demand&eacute; par des populations qui attendent plus de protection et d&rsquo;&eacute;galit&eacute;. La peur de l&rsquo;avenir, la crainte de l&rsquo;autre sont autant de facteurs appelant &agrave; plus d&rsquo;Etat. Les march&eacute;s qui sont des lieux de rencontre de l&rsquo;offre et de demande sont jug&eacute;s par un nombre croissant de personnes comme inefficients, sources d&rsquo;injustices, d&rsquo;in&eacute;galit&eacute;s. Dans les ann&eacute;es 1980/2000, ils &eacute;taient consid&eacute;r&eacute;s comme des outils clefs pour une bonne allocation de ressources. Un retour de balancier se fait jour sans pour autant que les gouvernants en tirent profit au vu du niveau de d&eacute;fiance qui est relev&eacute; au sein des Etats occidentaux.&nbsp;
<h3>La Cour des Comptes a rendu public un avis qui souligne qu&rsquo;ind&eacute;pendamment de la pand&eacute;mie, l&rsquo;Etat est incapable de ma&icirc;triser les d&eacute;penses publiques et s&rsquo;inqui&egrave;te d&rsquo;une augmentation durable de ces derni&egrave;res. Avec une tendance &agrave; l&rsquo;engagement de l&rsquo;Etat renforc&eacute;e par le Covid, la France ne risque-t-elle pas de c&eacute;der &agrave; une d&eacute;pense d&eacute;raisonn&eacute;e ?</h3>
R&eacute;mi Bourgeot :&nbsp;Nous vivons dans un syst&egrave;me &eacute;conomique et financier qui, depuis trois d&eacute;cennies, repose sur l&rsquo;extension de la dette publique et priv&eacute;e, aliments fondamentaux des march&eacute;s de titres, &agrave; d&eacute;faut d&rsquo;alimenter les gains de productivit&eacute; (avec un r&eacute;gime de croissance de 1% par an sur le long terme) et l&rsquo;inclusion des citoyens sur le plan &eacute;conomique. La France s&rsquo;est investie dans ce syst&egrave;me avec un d&eacute;sint&eacute;r&ecirc;t sans pr&eacute;c&eacute;dent pour la question technologique et scientifique m&ecirc;l&eacute; de crise &eacute;ducative d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; et, de l&rsquo;autre, un curieux m&eacute;lange de lib&eacute;ralisation formelle et d&rsquo;&eacute;tatisation r&eacute;elle. La d&eacute;pense sociale a - tr&egrave;s mal - colmat&eacute; les br&egrave;ches de ce mod&egrave;le.
Par ailleurs, l&rsquo;&eacute;tat de crise quasi-permanent a intronis&eacute; les banques centrales dans un r&ocirc;le de pivot de ce syst&egrave;me en assurant l&rsquo;ultra-liquidit&eacute; des dettes, quitte &agrave; les absorber massivement et &agrave; alimenter une succession de bulles.
Ainsi, le discours sur la r&eacute;duction de la dette a cette beaut&eacute; intemporelle qui permet de faire abstraction d&rsquo;&agrave; peu pr&egrave;s tout, du fonctionnement r&eacute;el des march&eacute;s financiers aux d&eacute;s&eacute;quilibres commerciaux en passant par une pand&eacute;mie mondiale. La v&eacute;ritable question reste celle de notre mod&egrave;le productif et en particulier de notre positionnement technologique. La compr&eacute;hension des sources de notre d&eacute;ficit commercial est plus cruciale que la d&eacute;rive budg&eacute;taire. Et les perspectives y sont tout aussi pr&eacute;occupantes puisque le secteur a&eacute;ronautique apportait &agrave; la France avant la pand&eacute;mie un surplus de 31 milliards d&rsquo;euros face &agrave; un d&eacute;ficit commercial g&eacute;n&eacute;ral de pr&egrave;s de 60 milliards d&rsquo;euros.
Les grandes puissances que sont les Etats-Unis ou la Chine sont toutes deux ultra-endett&eacute;es (si l&rsquo;on prend &eacute;videmment la peine de prendre en compte la dette priv&eacute;e dans le second cas) et dansent au pied d&rsquo;un volcan financier. Mais elles sont positionn&eacute;es de fa&ccedil;on claire, chacune &agrave; sa fa&ccedil;on tr&egrave;s diff&eacute;rente, dans la comp&eacute;tition technologique mondiale.
Philippe Crevel : Depuis quarante ans, les administrations publiques accumulent les d&eacute;ficits pour compenser la baisse de la croissance et de la productivit&eacute; face &agrave; une population avide de protection. La France dispose du syst&egrave;me d&rsquo;Etat providence le plus important de l&rsquo;OCDE et de la population la plus d&eacute;fiante, convaincue que les in&eacute;galit&eacute;s ne cessent d&rsquo;augmenter. L&rsquo;argent public ne rend pas heureux&hellip;. Il y a n&eacute;anmoins un consensus mou, par d&eacute;faut, sur un toujours plus de d&eacute;penses publiques en France. Si une majorit&eacute; de la population estime que les pr&eacute;l&egrave;vements obligatoires sont trop &eacute;lev&eacute;s, nul ne souhaite remettre en cause un euro de d&eacute;penses, sauf celles dont b&eacute;n&eacute;ficient son voisin. La crise de la covid-19 entra&icirc;ne une nouvelle surench&egrave;re d&rsquo;aides, de subventions, d&rsquo;augmentation de salaires dans la fonction publique dont certaines sont bien &eacute;videmment l&eacute;gitimes. Le probl&egrave;me est que l&rsquo;Etat ne sait pas facilement dire non et que les mots &laquo;&nbsp;&eacute;conomie et red&eacute;ploiement&nbsp;&raquo; sont inconnus du dictionnaire de la gestion publique. Au sein de l&rsquo;opinion publique, l&rsquo;id&eacute;e que l&rsquo;Etat est un puit sans fond, que la dette publique pourrait &ecirc;tre effac&eacute;e est largement partag&eacute;. En sortie de crise, la multiplication des revendications en pleine p&eacute;riode &eacute;lectorale risque &eacute;videmment par cr&eacute;e un effet boule de neige qui dans l&rsquo;histoire se termine toujours mal.&nbsp;
<h3>Quelles solutions pourrait-on mettre en place pour un meilleur contr&ocirc;le de la d&eacute;pense publique ? Le parlement a-t-il son r&ocirc;le &agrave; jouer ?</h3>
R&eacute;mi Bourgeot : La meilleure recette pour le contr&ocirc;le de la d&eacute;pense publique reste un syst&egrave;me &eacute;conomique &eacute;quilibr&eacute;, permettant l&rsquo;inclusion des comp&eacute;tences humaines et l&rsquo;avancement technologique. A cet &eacute;gard la crise industrielle et &eacute;ducative que nous traversons est de la premi&egrave;re importance. Il est imp&eacute;ratif de r&eacute;concilier notre mod&egrave;le &eacute;conomique avec une remont&eacute;e du niveau intellectuel et technologique. L&rsquo;automation en fait partie. La Cor&eacute;e du sud est un des tout premiers champions mondiaux de la robotisation et avait atteint le plein emploi avant la pand&eacute;mie. Sa dette publique &eacute;tait alors autour de 40% du PIB. Il n&rsquo;existe pas de solution &agrave; nos maux &eacute;conomique qui puisse passer par un affaiblissement suppl&eacute;mentaire de notre appareil productif, de notre niveau de comp&eacute;tences technologiques ou de notre tissu social. La dette n&rsquo;est qu&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment dans cette &eacute;quation bien plus complexe mais aussi plus stimulante.
Philippe Crevel : En 1993, Philippe Seguin, Pr&eacute;sident de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale appuy&eacute; par Charles Million, Pr&eacute;sident du Groupe UDF, avaient souhait&eacute; cr&eacute;er une agence budg&eacute;taire plac&eacute; aupr&egrave;s du parlement afin de doter ce dernier des moyens de contr&ocirc;ler et d&rsquo;&eacute;laborer un contre projet de finances. Face aux r&eacute;actions n&eacute;gatives de Bercy et de l&rsquo;Elys&eacute;e, ce projet est rest&eacute; lettre morte. Il pourrait &ecirc;tre utilement repris. Je ne suis pas certain que cela soit suffisant pour emp&ecirc;cher une plong&eacute;e dans les abysses du d&eacute;ficit fran&ccedil;ais. Il faudrait un &eacute;lectrochoc pour faire comprendre que la socialisation de la cr&eacute;ation de richesses, que la socialisation des revenus est une voie sans issue pour la France et les Fran&ccedil;ais qui m&egrave;nent &agrave; un d&eacute;clin qui dans les faits a d&eacute;j&agrave; commenc&eacute;. L&rsquo;&eacute;cart de niveau de vie des Fran&ccedil;ais avec les Allemands ou les Am&eacute;ricains s&rsquo;est accru depuis l&rsquo;an 2000. Avec la crise sanitaire, les Fran&ccedil;ais ont d&eacute;couvert que le syst&egrave;me fran&ccedil;ais est &agrave; bout de souffle. Ils ne sont pas pr&ecirc;ts &agrave; admettre que c&rsquo;est le c&ocirc;t&eacute; tout secteur public qui pose un probl&egrave;me. Il y a encore un fort courant pour aller encore plus loin. Il faudra certainement une forte crise afin que les repr&eacute;sentants de la Nation prenne la conscience de changer de mod&egrave;le pour redresser la France.&nbsp;

Délicate équation

Nouveau consensus international en faveur de l’Etat activiste + incapacité française à maîtriser les dépenses publiques = promesse d’un désastre tricolore ? plan de relance France Covid-19 Rémi Bourgeot Philippe Crevel

D&rsquo;apr&egrave;s cette m&ecirc;me source, le nombre de nouveaux cas journaliers devrait baisser de 40&nbsp;000 &agrave; 600 &agrave; cette m&ecirc;me date, ce qui serait alors un succ&egrave;s, mais nous sommes accoutum&eacute;s aux &eacute;carts entre pr&eacute;visions et r&eacute;alisation. Tenons-nous en donc aux faits&nbsp;: actuellement, pour 100&nbsp;000 habitants, le nombre de morts en France est moins &eacute;lev&eacute; qu&rsquo;au Royaume-Uni (22 300), qu&rsquo;en Espagne (18 100) ou qu&rsquo;aux &Eacute;tats-Unis (17 100), mais bien plus qu&rsquo;en Allemagne, avec 9&nbsp;400. La France est le cinqui&egrave;me pays au monde par le nombre officiel de cas&nbsp;: 5,2 millions.
De tels niveaux et de tels &eacute;carts conduisent &agrave; s&rsquo;interroger sur les politiques suivies ici, combinant la dynamique de la maladie, les mesures prises pour la freiner, l&rsquo;effet des vaccins et les comportements de chacun.&nbsp;
1 - Le &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te &raquo; a &eacute;t&eacute; un mot humaniste d&rsquo;Emmanuel Macron, un r&eacute;flexe politique, diront ses d&eacute;tracteurs, avec peut-&ecirc;tre un contenu &eacute;conomique, mais... Il contraste surtout, parmi l&rsquo;ensemble des commentaires des leaders mondiaux, avec ceux de Donald Trump, pour qui Cure cannot be worse than Problem. Pour l&rsquo;ancien Pr&eacute;sident am&eacute;ricain en effet, le co&ucirc;t du soin ne peut &ecirc;tre pire, autrement dit&nbsp;: plus &eacute;lev&eacute;, que celui du probl&egrave;me, autrement dit&nbsp;: de la maladie, et peut-&ecirc;tre m&ecirc;me que &laquo;&nbsp;la valeur du malade&nbsp;&raquo;. Qui sait&nbsp;ce qu&rsquo;il avait en t&ecirc;te ? En France, on a plut&ocirc;t comment&eacute; une version d&rsquo;&laquo;&nbsp;une vie n&rsquo;a pas de prix&nbsp;&raquo;, ce qui faisait dire &agrave; certains&nbsp;: certes, mais la sauver a un co&ucirc;t. Pour les &eacute;conomistes, peuple sans &acirc;me comme chacun sait, sauver une vie en a toujours un. Le co&ucirc;t de la vie varie, autour de 3 millions d&rsquo;euros, d&rsquo;autant qu&rsquo;il faudra tenir compte, avec la pand&eacute;mie, outre les vies perdues, de celles g&acirc;ch&eacute;es par le ch&ocirc;mage et des angoisses. Mais, en &eacute;conomie, il s&rsquo;agit surtout d&rsquo;optimiser la d&eacute;pense pour obtenir la plus forte efficacit&eacute; dans la dur&eacute;e, en termes de vies et de qualit&eacute; de la vie.&nbsp;
2 - Le &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te &raquo; macronien a eu un sens &eacute;conomique momentan&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;ne paniquez pas&nbsp;&raquo;. Mais il doit &ecirc;tre limit&eacute; dans le temps, compte-tenu de ses effets pervers, li&eacute;s &agrave; l&rsquo;al&eacute;a moral. Si &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo; ne risque plus rien, puisque l&rsquo;&Eacute;tat m&rsquo;aide, me finance, me subventionne, alors je ne dois pas changer mes comportements, puisque je suis garanti dans mes revenus. &laquo;&nbsp;Ne paniquez donc pas&nbsp;&raquo;, consommateurs en &eacute;pargnant plus que de raison, entrepreneurs en arr&ecirc;tant vos embauches, vos investissements ou en payant le plus tard possible vos fournisseurs. Car si vous tous paniquez, c&rsquo;est une crise autoentretenue qui se met en place, faisant baisser l&rsquo;activit&eacute; (on l&rsquo;a vu), puis les prix (on a commenc&eacute; &agrave; le voir), ce qui doit &ecirc;tre arr&ecirc;t&eacute; au plus vite.
3 - Donc ce &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il&nbsp;en co&ucirc;te&nbsp;&raquo; est utile mais ne peut demeurer longtemps, car il se retourne vite contre son intention, surtout si&nbsp; le virus devient plus dangereux, rebelle et long &agrave; traiter qu&rsquo;on le pensait.&nbsp; Car le message risque de devenir un inextricable &laquo;&nbsp;n&rsquo;importequisme&nbsp;&raquo;. Il s&rsquo;agissait au d&eacute;but de sauver les personnes les plus fragiles, puis, avec des mesures de fermetures partielles ou totales, de sauver les emplois, les entreprises&hellip; mais sans r&eacute;flexion sur la nature et l&rsquo;&eacute;volution de la pand&eacute;mie, sans s&eacute;lection des moyens pour y faire face, sans strat&eacute;gie, sans borne.&nbsp;
4 - La seule d&eacute;marche efficace, humainement et financi&egrave;rement, est de &laquo;&nbsp;faire&nbsp;en sorte d&rsquo;optimiser la strat&eacute;gie de d&eacute;pense&nbsp;&raquo;. Ce n&rsquo;est pas facile, surtout si l&rsquo;on est impr&eacute;cis, variable ou confus dans les mesures et, pire, per&ccedil;u comme faible, compr&eacute;hensif ou &laquo;&nbsp;charitable&nbsp;&raquo;, dans leur mise en application. &laquo;&nbsp;Faire en sorte&nbsp;&raquo; veut dire tester les possibilit&eacute;s des entreprises pour g&eacute;rer les mobilit&eacute;s li&eacute;es au travail et maintenir fermement un noyau&nbsp;d&rsquo;obligations : les masques, les mesures personnelles de distanciation au travail, dans les transports et les activit&eacute;s de consommation. Autrement, la d&eacute;pense publique n&rsquo;aura pas de limite rationnelle, donc pas d&rsquo;efficacit&eacute;, avec tous les dangers financiers qu&rsquo;elle am&egrave;ne. C&rsquo;est bien ce qui arrive, avec 500 milliards de co&ucirc;ts totaux, quand la Cour des comptes fait ses calculs, qui s&rsquo;accumulent aux publications sur la dette et sur la fragilit&eacute; des entreprises. &nbsp;
5 - Le &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te &raquo;, faute de strat&eacute;gie claire et affirm&eacute;e, fait augmenter la dette publique. Il est toujours possible d&rsquo;&eacute;tudier ce qu&rsquo;ont fait les autres pays, mais sans oublier qu&rsquo;il y a en France des&hellip; Fran&ccedil;ais&nbsp;! Tester&nbsp;: s&rsquo;ils veulent et si c&rsquo;est assez t&ocirc;t, r&eacute;pandu et efficace&nbsp;; Tracer&nbsp;: s&rsquo;ils acceptent&nbsp;; Isoler&nbsp;: que diront les d&eacute;fenseurs des libert&eacute;s&nbsp;? Isra&euml;l a sans doute achet&eacute; cher ses vaccins, mais est un pays qui accepte, en bonne part, des r&egrave;gles de tra&ccedil;age et d&rsquo;isolement, parce qu&rsquo;il est en guerre. &laquo;&nbsp;Z&eacute;ro COVID&nbsp;&raquo; marche en Australie et en Nouvelle Z&eacute;lande, deux pays tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;s des grands mouvements de population et&hellip; deux &icirc;les. Le Royaume-Uni a endigu&eacute; une premi&egrave;re vague catastrophique gr&acirc;ce &agrave; une premi&egrave;re dose d&rsquo;un vaccin, acquise de fa&ccedil;on probl&eacute;matique, la seconde &eacute;tant repouss&eacute;e dans le temps pour freiner l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie, jusqu&rsquo;&agrave; ce que l&rsquo;on s&rsquo;inqui&egrave;te de risques de thrombose.&nbsp;
6 &ndash; Pas de surprise donc si le d&eacute;ficit public et la dette montent, m&ecirc;me si on tente d&rsquo;att&eacute;nuer cette tendance dans les pr&eacute;sentations officielles. &laquo;&nbsp;En 2020, la dette de l&rsquo;&Eacute;tat s&rsquo;est fortement accrue (+ 178 Md&euro;), atteignant 2 001 Md&euro;. Le besoin de financement de l&rsquo;&Eacute;tat s&rsquo;est situ&eacute; en 2020 &agrave; un niveau exceptionnellement &eacute;lev&eacute; (309,6 Md&euro;), en tr&egrave;s forte hausse (+ 89,1 Md&euro;) par rapport &agrave; 2019&hellip; La poursuite de la baisse des taux d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t permet toutefois, malgr&eacute; l&rsquo;augmentation de l&rsquo;encours de dette, une nouvelle diminution de la charge d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts en 2020&nbsp;&raquo; note quand m&ecirc;me la Cour des Comptes, dans son analyse du budget 2020. Moins prudent, le Haut Conseil des finances publiques calcule que le ratio de la dette publique augmentera officiellement de 20 points de PIB entre 2019 et 2021, pour atteindre 118 points de PIB, et y restera jusqu&rsquo;en 2027. Et encore, &laquo;&nbsp;cette trajectoire suppose notamment la mat&eacute;rialisation d&rsquo;un sc&eacute;nario de croissance et d&rsquo;inflation que le Haut Conseil juge relativement favorable. Elle suppose aussi la poursuite dans la dur&eacute;e d&rsquo;un ajustement structurel au moins &eacute;gal &agrave; celui inscrit, mais non document&eacute; encore, dans le programme de stabilit&eacute;.&nbsp;&raquo; On aura compris que le ratio dette/PIB n&rsquo;a pas fini de monter, sauf mesures &eacute;nergique d&rsquo;&eacute;conomies. Mais lesquelles&nbsp;? Et on n&rsquo;oubliera pas qu&rsquo;avec une croissance de 1% par an, le Rapport Arthuis de mars 2021 le voit &agrave; 150% en 2030&nbsp;!
7 &ndash; Le &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te &raquo; fait augmenter aussi la dette priv&eacute;e des entreprises, avec ses risques, sans qu&rsquo;on le per&ccedil;oive dans les chiffres agr&eacute;g&eacute;s. En effet, la dette brute des entreprises a augment&eacute; de 220 milliards en 2020 (140 de cr&eacute;dits bancaires et 80 de cr&eacute;dits de march&eacute;), mais avec 200 milliards en plus de tr&eacute;sorerie&nbsp;! En fait, les PME s&rsquo;endettent massivement, ce qui est source de fragilit&eacute; &agrave; moyen terme, des entreprises saines doivent s&rsquo;endetter aussi, ce qui peut freiner leur expansion, enfin des entreprises prosp&egrave;res ont pu accumuler de la tr&eacute;sorerie &laquo;&nbsp;pas ch&egrave;re&nbsp;&raquo; comme une sorte d&rsquo;assurance et le moyen de faire par la suite de fructueuses acquisitions&hellip; L&rsquo;histoire n&rsquo;est donc pas finie.
8 &ndash; Le &laquo;&nbsp;quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te &raquo; ne dit pas ce qu&rsquo;il en co&ucirc;tera, avec MMT et ISF qui se joignent au groupe ! La MMT (Modern Monetary Theory) endort tout le monde, en disant que l&rsquo;&eacute;pargne &eacute;tant abondante, les taux sont bas, donc le resteront&nbsp;! Ce qui oublie la remont&eacute;e des emprunts am&eacute;ricains pour financer leur reprise, avec un regain d&rsquo;inflation associ&eacute;. Avec l&rsquo;ISF promise, les m&eacute;nages &eacute;pargnent, contraints et inquiets, ce qui fait baisser ici les taux et r&eacute;alimente le dangereux exc&egrave;s d&rsquo;&eacute;pargne liquide, pour pouvoir continuer&nbsp;!
9 &ndash; On trouvera un jour un vaccin durable et abordable contre le COVID-19, mais on cherche toujours ce qui pourra r&eacute;duire l&rsquo;&eacute;go&iuml;sme et l&rsquo;irresponsabilit&eacute; priv&eacute;e, avec l&rsquo;irr&eacute;flexion publique. &laquo;&nbsp;Quoiqu&rsquo;il en co&ucirc;te&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est : &laquo;vous verrez ce qu&rsquo;il vous en co&ucirc;tera, si vous ne r&eacute;fl&eacute;chissez pas&nbsp;et n&rsquo;&ecirc;tes pas courageux&raquo;.
&nbsp;

Quoiqu’il en coûte oui, quoiqu’on fasse, euh...

La vie n’a pas de prix... mais elle a un coût. Et celui des vies sauvées depuis un an est-il encore sur une trajectoire rationnelle ? Jean-Paul Betbeze

Emmanuel Macron va donc parler demain vendredi. Pour dire quoi&nbsp;? Myst&egrave;re... Dire que l&rsquo;on d&eacute;confinera, mais pas tout de suite. Comment, selon quel agenda&nbsp;?
De l&rsquo;&Eacute;lys&eacute;e &agrave; la brasserie du centre-ville, la France se pr&eacute;pare au d&eacute;confinement, mais les Fran&ccedil;ais, eux, ont assez peu de visibilit&eacute; sur les modalit&eacute;s et le calendrier de cette sortie de crise. Le pr&eacute;sident consulte tous azimut mais les commer&ccedil;ants et les entreprises s&rsquo;inqui&egrave;tent.
Les obstacles et les freins au d&eacute;confinement paraissent tellement nombreux. Le comble, c&rsquo;est que si certains de ces freins sont bien r&eacute;els et l&eacute;gitimes, d&rsquo;autres, en revanche, semblent servir des int&eacute;r&ecirc;ts tr&egrave;s corporatistes de ceux qui veulent se prot&eacute;ger des risques d&rsquo;un retour &agrave; la normale.
Mais &ccedil;a para&icirc;t &eacute;vident, l&rsquo;ex&eacute;cutif veut r&eacute;pondre &agrave; l&rsquo;impatience avant qu&rsquo;elle ne se transforme en col&egrave;re. Le gouvernement cherche &agrave; apporter quelques pr&eacute;cisions sur les modalit&eacute;s et le calendrier mais pour l&rsquo;instant, c&rsquo;est encore tr&egrave;s flou. Pour trois raisons.
La premi&egrave;re, c&rsquo;est que le gouvernement est partag&eacute; entre le clan de ceux qui ont peur de l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie. Beaucoup de m&eacute;decins, le ministre de la Sant&eacute; et le Premier ministre plaident pour la plus grande prudence en cultivant la peur du danger.
Face &agrave; ce clan obs&eacute;d&eacute; par le principe de pr&eacute;caution, il existe un clan autour du pr&eacute;sident de la R&eacute;publique et du ministre de l&rsquo;&eacute;conomie qui voudraient d&eacute;confiner progressivement &agrave; partir du mois de mai pour que l&rsquo;&eacute;conomie reprenne son souffle, pour que la vie, avec ou sans virus, redevienne normale et qu&rsquo;on puisse d&eacute;brancher un certain nombre de perfusions financi&egrave;res qui mettent en danger les possibilit&eacute;s et reprises. &nbsp;
La deuxi&egrave;me raison qui explique l&rsquo;incertitude se cache dans les chiffres de la pand&eacute;mie. Les derniers ne sont pas tr&egrave;s bons&nbsp;: plus de 400 morts par jour avec 40&nbsp;000 cas n&eacute;gatifs et des flamb&eacute;es de virus au Br&eacute;sil ou en Inde qui font peur.
Enfin, on ne peut pas dire que la campagne de vaccination se passe bien en France, quand les centres de vaccination qui ont des doses ne parviennent pas &agrave; les &eacute;couler, faute de candidats. Les Fran&ccedil;ais sont de plus en plus nombreux &agrave; refuser les vaccins AstraZeneca. Donc, apr&egrave;s avoir manqu&eacute; de doses, on risque de manquer de candidats. Globalement, on va donc &ecirc;tre en retard par rapport aux objectifs qui auraient permis d&rsquo;avoir pr&egrave;s de 30 millions de vaccin&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;t&eacute;.
A moins qu&rsquo;on en arrive &agrave; changer compl&egrave;tement de strat&eacute;gie de vaccination en ouvrant progressivement l&rsquo;acc&egrave;s aux pr&eacute;cieux vaccins &agrave; tous ceux qui le voudront, sans passer par les priorit&eacute;s qu&rsquo;on avait d&eacute;finies pour prot&eacute;ger d&rsquo;abord les seniors. Seul moyen de sortir du pi&egrave;ge et de cette contradiction dans laquelle on a d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, des seniors prioritaires mais qui h&eacute;sitent, et des jeunes actifs &agrave; qui on refuse la vaccination mais qui la revendique pour pouvoir circuler librement.
Mais parall&egrave;lement, on ne para&icirc;t pas beaucoup mieux &eacute;quip&eacute;s de dispositifs anti-Covid. Comme les auto tests ou les purificateurs d&rsquo;air. En bref, les chiffres de la pand&eacute;mie ne sont pas bons et nos m&eacute;canismes de protection sont fragiles. Dans ces conditions, le d&eacute;confinement est flou, alors que la pression de l&rsquo;opinion pour revivre normalement est tr&egrave;s forte. 
A priori, nous sommes avec trois sc&eacute;narios possibles cal&eacute;s sur le calendrier.
1er sc&eacute;nario&nbsp;: ouverture totale tr&egrave;s vite. Il est exclu, parce qu&rsquo;impossible pour des raisons pas seulement sanitaires. Les chiffres sont mauvais certes, mais une partie de la population ne veut pas sortir aussi brutalement, sans garanties qui ne sont pas apport&eacute;es. Donc, vers le 15 mai, on ne pourra pas circuler partout. Comme en Isra&euml;l ou &agrave; Londres, pas assez de personnes vaccin&eacute;es, m&ecirc;me si demain on d&eacute;cidait d&rsquo;ouvrir la vaccination &agrave; tous ceux qui le souhaitent, on n&rsquo;y arriverait pas en quinze jours. Donc ne r&ecirc;vons pas.
2e sc&eacute;nario, ouverture progressive des commerces et des terrasses de restaurants &agrave; partir du 15 mai. Suppression des interdictions de circuler, mais maintien du couvre-feu. Le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique souhaiterait que le couvre-feu soit repouss&eacute; &agrave; 21 heures par exemple. Ce sc&eacute;nario est tr&egrave;s probable parce qu&rsquo;en plus, il ouvrerait la porte &agrave; un 3e sc&eacute;nario.
Ce 3e sc&eacute;nario organiserait l&lsquo;ouverture progressive qui irait jusqu'&agrave; l&rsquo;ouverture totale courant juin. Tout le monde veut sauver la saison d&rsquo;&eacute;t&eacute;. Mais pour &ecirc;tre efficace, ce d&eacute;confinement total et progressif doit s&rsquo;accompagner d&rsquo;un durcissement des mesures de protection.
Par exemple, la mise en quarantaine des voyageurs &eacute;trangers, mais de fa&ccedil;on plus stricte qu&rsquo;actuellement, avec fermeture des fronti&egrave;res, ce qu&rsquo;on aurait d&ucirc; faire depuis longtemps.
Et puis fin juin, mise en place d&rsquo;un passeport sanitaire qui indiquerait notre situation par rapport au Covid et permettrait &agrave; tous ceux qui sont vaccin&eacute;s, immunis&eacute;s ou test&eacute;s, de vivre normalement, soit au mieux 30 ou 40 millions de Fran&ccedil;ais. Et ce passeport nous permettrait d&rsquo;aller en Europe mais aussi au spectacle ou dans les restaurants.
L&rsquo;enjeu est &eacute;videmment aussi de faire repartir des secteurs compl&egrave;tement sinistr&eacute;s mais qui continuent actuellement d&rsquo;&ecirc;tre aid&eacute;s (pr&ecirc;ts PGE, fonds de solidarit&eacute; et ch&ocirc;mage partiel) dans le tourisme, l&rsquo;h&ocirc;tellerie, la restauration, le spectacle. 
Toutes ces professions revendiquent la possibilit&eacute; de travailler, mais pas &agrave; n&lsquo;importe quelles conditions. Tout va donc d&eacute;pendre du calendrier parce que la plupart ont besoin d&rsquo;un d&eacute;confinement quasi-total, qui soit g&eacute;n&eacute;rateur d&rsquo;un &eacute;quilibre &eacute;conomique, parce que si les conditions les emp&ecirc;chent de retrouver leur rentabilit&eacute;, elles n&rsquo;ouvriront pas pour faire des pertes.
Un restaurant peut fonctionner avec sa seule terrasse mais il va continuer de perdre de l&rsquo;argent. Un restaurant peut am&eacute;nager une terrasse plus grande mais tout d&eacute;pend de combien la redevance pour occupation de l&rsquo;espace public va repr&eacute;senter, parce que les municipalit&eacute;s aussi ont besoin d&rsquo;argent. Mais si on accompagne l&rsquo;ouverture des terrasses en matraquant ceux qui les g&egrave;rent, elles n&lsquo;ouvriront pas.
Un th&eacute;&acirc;tre, c&rsquo;est pareil. Pour &ecirc;tre rentable, un th&eacute;&acirc;tre doit &ecirc;tre rempli &agrave; 80 %. Donc, il va falloir un peu de temps pour arriver &agrave; la vie normale et &eacute;quilibr&eacute;e. &nbsp;
Compte tenu de toutes ces incertitudes,&nbsp;il va falloir attendre septembre /octobre pour esp&eacute;rer un retour &agrave; la normale. S&rsquo;il n&rsquo;y a pas de mauvaises nouvelles sur le virus. L&rsquo;ann&eacute;e 2021 sera donc encore &eacute;conomiquement tr&egrave;s couteuse, avec le maintien de certaines aides et le lancement du plan de relance&nbsp;europ&eacute;en qui vient d&rsquo;&ecirc;tre act&eacute; par les pays de l&rsquo;Union, enfin, puisqu&rsquo;il aura presque un an de retard. 
Le monde des affaires, qu&rsquo;elles soient petites ou grosses, a besoin de visibilit&eacute; pour lancer des projets, engager des investissements et cr&eacute;er des emplois. Et la visibilit&eacute; aujourd&rsquo;hui, c&rsquo;est ce qui manque le plus.&nbsp;

Atlantico Business

Les vrais et faux obstacles qui vont freiner le déconfinement annoncé par Emmanuel Macron économie relance France Covid-19 bars restaurants commerces terrasses Jean-Marc Sylvestre

L&rsquo;argent magique, c&rsquo;est de la dette qui cro&icirc;t et se multiplie dans l&rsquo;actif des banques commerciales, permettant simultan&eacute;ment au passif des banques, qui repr&eacute;sente les avoirs des particuliers, de cro&icirc;tre dans les m&ecirc;mes proportions. En ce moment, cet endettement est favoris&eacute; par des niveaux de taux d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t tr&egrave;s bas qui sont suscit&eacute;s et voulus par les Banques centrales. Quand les banques commerciales ont des doutes sur la fiabilit&eacute; des pr&ecirc;ts qu&rsquo;elles ont consentis, que les emprunteurs soient publics ou priv&eacute;s, elles ont toujours la possibilit&eacute;, dans le cadre actuel des politiques d&rsquo;assouplissement quantitatif (de quantitative easing), de revendre &agrave; leur Banque centrale les pr&ecirc;ts en question.
L&rsquo;endettement plan&eacute;taire sans pr&eacute;c&eacute;dent que nous connaissons est la manifestation concr&egrave;te de la prolif&eacute;ration de cet argent magique. En quoi menace-t‑il l&rsquo;&eacute;conomie?
Il la menace dans la mesure o&ugrave; il entretient un processus de substitution savamment organis&eacute;e de dette publique au travail et non la multiplication d&rsquo;investissements productifs d&eacute;bouchant sur une &eacute;l&eacute;vation des taux de croissance de l&rsquo;&eacute;conomie. Cette substitution s&rsquo;est amplifi&eacute;e &agrave; l&rsquo;occasion de la diffusion de la Covid-19&nbsp;mais elle &eacute;tait d&eacute;j&agrave; engag&eacute;e avec les politiques mises en &oelig;uvre depuis la r&eacute;cession de l&rsquo;&eacute;conomie mondiale survenue en 2009.
En 2019, avant l&rsquo;arriv&eacute;e de la Covid-19, le FMI a fourni une &eacute;valuation de l&rsquo;endettement mondial fin&nbsp;2017. Celui-ci &eacute;tait de 184000&nbsp;milliards de dollars, soit l&rsquo;&eacute;quivalent de 2,25&nbsp;fois le revenu annuel de la plan&egrave;te. Cette dette se partageait en 40% de dette publique et 60% de dette priv&eacute;e. Lors de son premier rapport sur l&rsquo;endette[1]ment mondial, publi&eacute; en 1950, le FMI &eacute;valuait celui-ci &agrave; l&rsquo;&eacute;quivalent du revenu annuel de la plan&egrave;te, avec une forte composante publique. Pour mesurer les probl&egrave;mes que cela pose, il faut revenir sur l&rsquo;utilit&eacute; ou les dangers d&rsquo;une dette, c&rsquo;est-&agrave;‑dire d&eacute;finir ce que sont une &laquo; bonne dette &raquo; et une &laquo; mauvaise dette &raquo;.
Dans le chapitre pr&eacute;c&eacute;dent, nous avons assimil&eacute; la cr&eacute;ation mon&eacute;taire et l&rsquo;argent magique qu&rsquo;elle nourrit au cr&eacute;dit. Repartons donc du &laquo; cr&eacute;dit &raquo; pour analyser l&rsquo;impact de la dette. Dans l&rsquo;Encyclop&eacute;die de Diderot et d&rsquo;Alembert, il existe un article &laquo; cr&eacute;dit &raquo;, dont l&rsquo;auteur, le juriste Antoine-Gaspard Boucher d&rsquo;Argis, justifiait ainsi l&rsquo;existence&nbsp;:
&laquo; Son effet est &eacute;videmment de multiplier les ressources du d&eacute;biteur par l&rsquo;usage des richesses d&rsquo;autrui. &raquo;
&Eacute;crivant &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; l&rsquo;or r&egrave;gne en ma&icirc;tre, il ne peut pas concevoir que les &laquo; richesses d&rsquo;autrui &raquo; puissent venir de nulle part. Ce qui est important dans son approche, c&rsquo;est que le cr&eacute;dit, quelle que soit son origine, augmente instantan&eacute;ment les ressources de l&rsquo;emprunteur. Ce qui d&eacute;termine le partage entre la &laquo; bonne dette &raquo; et la &laquo; mauvaise dette &raquo; est l&rsquo;usage que celui-ci fait de l&rsquo;accroissement de ses ressources. Or il n&rsquo;est pas le m&ecirc;me pour les entreprises que pour les &Eacute;tats car, contrairement &agrave; ce qu&rsquo;affirment certains, il ne doit pas &ecirc;tre le m&ecirc;me. Pour parler clair, l&rsquo;&Eacute;tat n&rsquo;est pas une entreprise et la dette publique n&rsquo;a pas les m&ecirc;mes objectifs que la dette priv&eacute;e. Ne pas comprendre cela a conduit &agrave; ce que le probl&egrave;me de l&rsquo;endettement actuel se pose non seulement en termes de quantit&eacute; mais aussi de qualit&eacute;.
&nbsp;
Dette priv&eacute;e et investissement 
Concr&egrave;tement, la dette priv&eacute;e est l&eacute;gitime parce que l&rsquo;emprunteur s&rsquo;en sert pour investir, ce qui cr&eacute;e de la richesse. Quand une erreur d&rsquo;appr&eacute;ciation des entrepreneurs priv&eacute;s concernant leurs investissements ne permet pas une augmentation de la production, nous avons plus de monnaie pour la m&ecirc;me production, ce qui conduit &agrave; de l&rsquo;inflation.
Les autorit&eacute;s &eacute;conomiques ont ent&eacute;rin&eacute; cela en fixant une norme d&rsquo;inflation &agrave; 2%. Elles acceptent ainsi une l&eacute;g&egrave;re d&eacute;rive des prix qui est la mesure de la cr&eacute;ation inefficace de monnaie, c&rsquo;est-&agrave;‑dire d&rsquo;un droit &agrave; l&rsquo;erreur implicite consenti aux investisseurs et &agrave; leur banquier.
<h3>Extrait du livre de Jean-Marc Daniel, &laquo; Il &eacute;tait une fois&hellip; l&rsquo;argent magique, Conte et m&eacute;comptes pour adultes &raquo;, publi&eacute; aux &eacute;ditions du Cherche-Midi.</h3>
<a href="https://www.lisez.com/livre-grand-format/il-etait-une-fois-largent-magique-conte-et-mecomptes-pour-adultes/9782749168661" target="_blank" rel="noopener">Lien vers la boutique : cliquez ICI</a> et <a href="https://www.amazon.fr/%C3%A9tait-une-fois-largent-magique/dp/274916866X/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&amp;qid=1621637802&amp;sr=8-1" target="_blank" rel="noopener">ICI</a>
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Bonnes feuilles

Il était une fois l'argent magique : bonne dette et mauvaise dette Jean-Marc Daniel

Les entreprises pourront continuer de souscrire un pr&ecirc;t garanti par l'Etat (PGE) jusqu'&agrave; la fin de l'ann&eacute;e, selon les annonces ce jeudi 22 avril du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. L'acc&egrave;s &agrave; ce dispositif de soutien devait prendre fin au 30 juin.
Bruno Le Maire a indiqu&eacute; qu&rsquo;il &laquo;&nbsp;y a un consensus sur la n&eacute;cessit&eacute; de maintenir possible&nbsp;&raquo; la souscription de ce dispositif.
Selon des informations de France Info, Bruno Le Maire s&rsquo;est exprim&eacute; lors d'un point-presse t&eacute;l&eacute;phonique &agrave; l'issue d'une r&eacute;union avec la ministre du Travail, Elisabeth Borne, et les partenaires sociaux sur l'&eacute;volution des aides durant la sortie de crise.
En plus du prolongement de l'acc&egrave;s aux pr&ecirc;ts garantis par l'Etat, Bruno Le Maire a indiqu&eacute; que les entreprises &laquo;&nbsp;pourront continuer &agrave; b&eacute;n&eacute;ficier du soutien des pouvoirs publics tant que des r&egrave;gles sanitaires leur seront impos&eacute;es&nbsp;&raquo;, afin qu'elles &laquo;&nbsp;puissent se projeter dans les mois &agrave; venir&nbsp;&raquo;.

Accompagner les entreprises

L'agence de notation Fitch Ratings a maintenu vendredi &agrave; AA la note de la dette &agrave; long terme de la France, assortie encore d'une perspective n&eacute;gative &agrave; cause des incertitudes sur l'&eacute;volution de sa dette publique. Cette&nbsp;note attribu&eacute;e &agrave; la France est la troisi&egrave;me meilleure sur l'&eacute;chelle de notation de Fitch, qui compte 22 &eacute;chelons. Elle correspond &agrave; un &eacute;metteur de haute qualit&eacute;.
"La note AA de la France est soutenue par une &eacute;conomie importante, riche et diversifi&eacute;e, des institutions solides et efficaces et un historique de stabilit&eacute; macro-financi&egrave;re", justifie l'agence de notation, qui note que "l'&eacute;conomie fran&ccedil;aise a montr&eacute; des signes de r&eacute;silience au choc du coronavirus". N&eacute;anmoins, "les finances publiques, et en particulier le niveau &eacute;lev&eacute; de la dette publique, constituent une faiblesse de la notation", poursuit-elle.
"La perspective n&eacute;gative refl&egrave;te l'incertitude entourant la trajectoire de l'endettement public suite au choc de la pand&eacute;mie Covid-19, qui a laiss&eacute; la dette publique nettement plus &eacute;lev&eacute;e que les ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes, et qui risque d'augmenter encore &agrave; long terme", pr&eacute;vient Fitch. D'autant que "cette d&eacute;t&eacute;rioration s'est produite dans le contexte de niveaux d'endettement d&eacute;j&agrave; &eacute;lev&eacute;s par rapport aux pairs, de progr&egrave;s limit&eacute;s en mati&egrave;re d'assainissement budg&eacute;taire ces derni&egrave;res ann&eacute;es et d'une croissance &eacute;conomique mod&eacute;r&eacute;e."
L'agence "s'attend &agrave; ce que le deficit public se r&eacute;duise au cours des deux prochaines ann&eacute;es, mais &agrave; un rythme mod&eacute;r&eacute;, au vu du soutien public toujours substantiel li&eacute; &agrave; la pand&eacute;mie". Elle pr&eacute;voit "un d&eacute;ficit global &agrave; 8,7% du PIB cette ann&eacute;e", et 5,7% en 2022.

Quoi qu'il en coûte

Le déficit budgétaire français largement revu à la hausse : il atteindra 220 milliards d’euros en 2021

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