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La hausse des taux attaque le pouvoir d’achat immobilier des Français
La hausse des taux attaque le pouvoir d’achat immobilier des Français
©Flickr

Courbe en berne

Le pouvoir d'achat immobilier des Français fond, sous le double effet d’une envolée des taux d’emprunts et d'une relative stabilité des prix, selon une étude de Meilleurtaux. Les premières victimes sont les habitants de Saint-Étienne, Nîmes et Le Mans.

Un constat sans appel : les Français ont en moyenne perdu 5 m2 en 6 mois dans les 20 plus grandes villes de France, selon le dernier baromètre du pouvoir d’achat immobilier réalisé par Meilleurtaux dévoilé par Le Parisien. Sur 18 mois, c'est même 18m2 en moins en moyenne, et jusqu'à 25 m2 en comparant avec janvier 2020 ce qui correspond à la dernière mesure avant la pandémie de Covid. La mesure a été calculée par le courtier en considérant la surface acquérable en juin 2023 avec une mensualité de 1 000 euros, à un taux de 3,40 % sur 20 ans, équivalent à une capacité d’emprunt de 173 963 euros. 

Le tableau reste assez inégal selon les lieux considérés. Ainsi, "Les villes où l’on perd le plus de pouvoir d’achat immobilier sont des villes qui étaient abordables il y a trois ans et qui ont flambé après le confinement dû au Covid", selon Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux. Les plus accessibles ont attiré l'attention des citadins fatigués des grandes métropoles et désireux de prendre un peu d'air, ce qui a fait flamber le prix du m2. "Ces villes moyennes subissent les effets conjugués de la hausse des prix et de l’envolée des taux", précise-t-elle. Avec des conséquences mesurables et effrayantes : en trois ans et demi, c’est 47 m2 de perdu à Angers, 46 m2 à Saint-Étienne, ce qui revient à peu près à deux pièces d'habitation. Une tragédie à nuancer : on achète toujours bien plus pour le même prix dans ces villes que dans les villes les plus cotées. D'ailleurs, le phénomène n'est pas drastique dans les grandes métropoles, où les prix étaient déjà au sommet bien avant le Covid et où le pouvoir d'achat reste sensiblement le même avec, par exemple, seulement 4 m2 de perdus depuis janvier 2020 à Paris.

La situation ne paraît pas prêt de s'améliorer. Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) annonçait une baisse des prix de près de 10% d'ici la fin de l'année. Or, pour compenser la hausse des taux depuis un an et demi, la baisse des prix devrait atteindre au moins 18%. La rentrée de septembre s'annonce rude à cet égard, avec des taux attendus à 4 %. De quoi retarder encore le retour à une situation plus favorable : "Pour compenser des taux qui passent de 1 à 4 %, il faut une chute des prix de 25 % !" calcule la porte-parole de Meilleurtaux.

La Banque de France, elle, pronostique un mouvement de ce type sans se prononcer sur son ampleur. "Dans le domaine immobilier, la hausse des taux raréfie les acheteurs et finit par faire baisser les prix", expliquait ainsi dans une tribune publiée sur le site internet de la BDF Agnès Bénassy-Quéré, seconde sous-gouverneure. "C’est une puissante force de rappel pour le pouvoir d’achat immobilier, même s’il peut exister un délai entre la hausse des taux et la baisse des prix."

Le Parisien

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