Giorgia Meloni reçue par Emmanuel Macron à l'Elysée

C'est une première pour les deux dirigeants : Georgia Meloni, la dirigeante du gouvernement d'extrême droite italien est reçue mardi 20 juin à l'Élysée. Elle devrait ainsi profiter de son passage dans la capitale pour défendre la candidature de Rome à l'organisation de l'Exposition universelle de 2030 pour préparer avec Emmanuel Macron les futurs sommets européens fin juin et de l'Otan en juillet, et tenter de réparer leur relation endommagée.

Car leur passé récent est entaché de polémiques très politiques qui ont creusé un gouffre entre les deux pays. En premier lieu, l'affaire de l'Ocen Wiking lorsque, fraîchement élue, l'Italienne avait refusé en novembre d'accueillir les 230 migrants à bord du niveau humanitaire, déclenchant l'indignation de Paris, qui a finalement offert un port sûr pour débarquer. De quoi alimenter un ressentiment qui s'exprime par la voix de Gérald Darmanin, l'accusation en mai d'être incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a surfé pour se faire élire. L'Italie s'offusque, mais le ministre français renchérit, en déclarant que l'extrême droite fait des promesses inconsidérées, assimilant Marine le Pen et Giorgia Meloni, alors que les deux sont en concurrence. 

Depuis, l'entourage des deux leaders cherche à déminer les polémiques. Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, s'est rendue à Rome en ce sens. Les collaborateurs de l'Elysée affirment que la relation de travail est bonne. Cependant, la réalité serait moins rose en coulisse : la rencontre a été largement improvisée. La presse italienne a évoqué un rendez vous hors de l'Elysée, un affront pour l'Italie qui aurait voulu un diner au palais. Finalement, la rencontre aura lieu dans l'après-midi.

De quoi espérer un réchauffement durable ? Rien n'est moins sûr. Emmanuel Macron reste proche du président Mattarella, une figure de résistance à Giorgia Meloni au sein de l'Etat Italien, et s'inquiète de la stratégie de celle ci de réunir les droites compatibles au niveau européen. De plus, la dirigeante italienne se rend à Paris pour défendre la candidature de Rome pour l'exposition universelle de 2030 quand Paris soutient celle de Ryad.