François Hollande et Mario Draghi veulent relancer "la demande européenne"

Sur la sellette, Mario Draghi joue son va-tout. Alors que se profile la réunion de rentrée de la Banque centrale européenne, sur fond d'inflation toujours plus basse (elle est tombée à 0,3% en août sur un an en zone euro, ndlr), le président de cette institution monétaire est pris entre deux feux : l'Allemagne et la France. Il semblerait bien qu'il ait fait le choix de Paris à en croire les différents témoignages qui ressortent de son entretien avec François Hollande, ce lundi à l'Elysée. 

En effet, à l'issue de cette rencontre, les deux dirigeants ont partagé le même "souci concernant la croissance et l'évolution de l'inflation" en Europe, et ils ont convenu de la nécessité de "travailler ensemble sur la demande européenne", en faisant jouer à la fois les leviers budgétaires et monétaires, a-t-on indiqué dans l'entourage du chef d'Etat, des propos relayés par BFMTV. Selon un conseiller de François  Hollande, Mario Draghi "apprécie énormément la volonté de la France d'élever son potentiel de croissance avec les réformes structurelles" prévues dans le pacte de responsabilité.

Un début d'idylle entre les deux hommes qui a débuté il y a quelques jours déjà. En effet, François Hollande a déjà salué les propos tenus par Mario Draghi le 22 août à Jackson Hole (Etats-Unis) lors de la réunion des banquiers centraux du monde entier.  Lors de ce sommet, le président de la BCE avait estimé que la politique monétaire ne peut à elle seule ranimer l'économie et que la politique budgétaire devait jouer un plus grand rôle. Vue de Paris, cette prise de position conforte la politique économique souhaitée par François Hollande. En effet, le président français appelle régulièrement l'Allemagne et les pays de la zone euro en bonne santé financière à apporter un soutien plus fort à la demande via des politiques budgétaires plus dépensières.