Film anti-islam : mardi sanglant à Kaboul, les violences continuent

Au moins douze personnes ont été tuées mardi à Kaboul dans un attentat qui constitue la réponse la plus meurtrière à la diffusion sur Internet d'un film dénigrant l'islam, "L'innocence des musulmans". Le groupe Hezb-e-Islami (deuxième composante la plus importante des insurgés afghans après les talibans) a revendiqué l'attentat suicide qui a tué huit Sud-Africains, un Kirghize et trois Afghans.

Dans la même journée, l'organisation terroriste Aqmi a appelé les fidèles musulmans à tuer les représentants américains présents en Afrtique du nord. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé que son pays prenait "des mesures fortes" pour protéger toutes ses missions diplomatiques dans le monde, une semaine après la mort de l'ambassadeur américain à Benghazi, en Libye. 

Au Caire, des manifestations contre ce film anti-islam ont mis un coup d'arrêt aux discussions sur un allégement de la dette égyptienne aux Etats-Unis pour un milliard de dollars, selon le Washington Post. Ces discussions visaient à apporter une aide cruciale au nouveau gouvernement égyptien, contrôlé par les Frères musulmans et confronté à d'immenses défis économiques. Dans ce contexte tendu, le procureur général d'Egypte a engagé mardi des poursuites contre sept Coptes égyptiens vivant aux Etats-Unis et soupçonnés d'être impliqués dans la production ou la distribution de ce brûlot islamophobe, à l'origine d'une vague de violences ayant fait 31 morts depuis une semaine.

Des heurts ont aussi éclaté au Cachemire indien entre des centaines de manifestants musulmans et les forces de l'ordre. 

Dans ce contexte tendu, la publication de nouvelles caricatures de Mahomet par le journal satirique Charlie Hebdo inquiète et laisse présager d'un regain de violence dans le monde arabo-musulman. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a réagi en affirmant "dans le contexte actuel", sa "désapprobation face à tout excès". Il a appelé à "l'esprit de responsabilité de chacun".  Le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, a condamné "une provocation". En France, un nouvel appel à manifester samedi circule sur les réseaux sociaux.