Disney riposte aux attaques de Ron DeSantis et annule la création d’un vaste projet de campus en Floride<!-- --> | Atlantico.fr
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L’annonce de Disney a ravi une personne, Donald Trump, qui a accablé son ancien poulain devenu son adversaire potentiel.
L’annonce de Disney a ravi une personne, Donald Trump, qui a accablé son ancien poulain devenu son adversaire potentiel.
©Bryan R. Smith / AFP

Représailles

Les démocrates accusent le gouverneur de Floride, qui mène une guerre culturelle contre Disney. Et Donald Trump en profite pour brocarder son rival dans la course à la primaire républicaine.

Disney a provoqué un séisme en Floride en annonçant, jeudi 18 mai, qu’il renonçait à y installer un nouveau campus de plus de 16 hectares, qui aurait accueilli deux mille salariés en provenance de Californie payés en moyenne 120 000 dollars par an (111 000 euros). Ce site, dont le coût final était estimé à près de 1,3 milliard de dollars (1,2 milliards d’euros), devait se situer à une trentaine de kilomètres du gigantesque parc d’attractions de Disney World, juste de l’autre côté de l’aéroport international d’Orlando. Cette annonce se conjugue avec la fermeture de Galactic Starcruiser, l’une des attractions les plus chères de Disney World, où les visiteurs sont complètement immergés dans une aventure « Star Wars » pendant des jours.

Il s’agit certes d’une décision de gestion, alors que Disney a vu ses profits s’effondrer, passant de 11 milliards de dollars avant la pandémie à 3,5 milliards seulement en 2022. Le groupe a décidé de réduire ses effectifs de sept mille personnes et de couper de 5,5 milliards de dollars ses budgets de création et d’administration. Mais c’est surtout une riposte politique contre Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride, qui mène contre l’entreprise de loisirs née en Californie une guerre « antiwoke ». La décision de Disney est rendue publique alors que M. DeSantis doit annoncer la semaine prochaine sa candidature à la primaire républicaine pour l’élection présidentielle de 2024. « Disney débranche un développement à 1 milliard de dollars en Floride », titre le New York Times.

Ce campus était une des initiatives de l’ancien PDG de Disney, Bob Chapek, qui avait négocié des ristournes fiscales avec la Floride pouvant atteindre 570 millions de dollars sur vingt ans. M. Chapek a été révoqué par le conseil d’administration en novembre 2022 en raison de résultats économiques calamiteux. Il a été remplacé par Bob Iger, qui avait été PDG du groupe entre 2005 et 2020. Depuis, celui-ci sabre dans les coûts pour redresser l’entreprise.

M. Iger n’entendait pas non plus se laisser faire par le gouverneur Ron DeSantis, à la différence de son prédécesseur M. Chapek. Ce dernier s’était retrouvé en porte-à-faux avec ses salariés et ses clients lorsque M. DeSantis avait fait adopter, au printemps 2022, une loi surnommée par ses détracteurs « Don’t say gay » (« ne parlez pas des homos »), qui interdit d’aborder à l’école les questions dites de genre et l’homosexualité jusqu’à l’équivalent du CE2. Après maintes hésitations, M. Chapek avait fini par condamner ladite loi par le biais d’un communiqué non signé.

L’annonce de Disney a ravi une personne, Donald Trump, qui a accablé son ancien poulain devenu son adversaire potentiel : « DeSanctus [le nouveau surnom donné par M. Trump à M. DeSantis] est complètement détruit par Disney. Le prochain coup de Disney sera de dire qu’ils n’investiront plus d’argent en Floride à cause de son gouverneur », accuse M. Trump, qui juge dans un communiqué que « Ron DeSanctimonius [autre surnom de M. DeSantis] est pris dans le piège à souris ».

Le Monde

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