Dans la ville écolo de Bordeaux, les arbres plantés n'ont pas été payés<!-- --> | Atlantico.fr
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Grande ambition de Pierre Hurmic face à «l'urgence climatique», la végétalisation de Bordeaux avance tambour battant depuis 2020.
Grande ambition de Pierre Hurmic face à «l'urgence climatique», la végétalisation de Bordeaux avance tambour battant depuis 2020.
©MEHDI FEDOUACH / AFP

Végétalisation

Grande ambition de Pierre Hurmic face à «l'urgence climatique», la végétalisation de Bordeaux avance tambour battant depuis 2020. Problème: les entreprises qui en sont chargées sont mises en péril par l'accumulation des retards de paiement de Bordeaux Métropole.

Aux pieds de leurs arbres, les Bordelais vivront heureux. Leur maire écologiste, Pierre Hurmic, s'est engagé à ce que chacun de ses administrés soit à moins de dix minutes d'un espace de verdure. Une promesse ambitieuse dans une ville qui possède pour l'instant 20 mètres carrés de verdure par habitant (contre 50 mètres carrés dans les grandes villes françaises selon l'Observatoire des villes vertes). Végétalisation des cours d'école, des abribus et des rues: dans le cadre du programme «Bordeaux grandeur nature», 13.369 arbres ont été plantés entre 2020 et 2022. Un objectif qui doit être doublé en 2023. Et c'est là que le bât blesse: si les entreprises qui ont remporté les marchés publics ont réussi à accélérer la cadence pour répondre à cette demande, les règlements, eux, ne suivent pas.

«Il y a un temps qui est toujours long dans le paiement des administrations, mais là où on devait attendre trois mois, il en faut désormais six», alerte Antoine Palluat de Besset. Le directeur d'Espace Aquitaine Paysage, entreprise spécialisée dans la plantation d'arbres en milieu urbain, est très inquiet. Alors qu'il dispose d'un bon de commande effectué de 1000 arbustes mis en terre pour Bordeaux Métropole, dont 800 enracinés à Bordeaux, les factures qu'il a adressées à l'institution (centralisant les services des 28 communes adhérentes) n'ont toujours pas été réglées. Entre les retards de paiement accumulés pour les missions remplies de janvier à mars et les additions «plus marginales» impayées en 2022, il manque près d'un million d'euros dans ses caisses. Or, les commandes de Bordeaux Métropole, elles, ne ralentissent pas et le rythme est soutenu. Il a fallu recruter. Depuis 2019, les frais avancés pour les chantiers sont passés de 500.000 euros par an au quadruple, deux millions d'euros.

«J'adhère vraiment au programme lancé par cette nouvelle municipalité, mais là on ne peut plus continuer ainsi. On doit de l'argent à nos caisses cotisations et il faut qu'on paie nos salariés», insiste celui dont la trésorerie fait naufrage. Or, son entreprise est responsable des arbres plantés durant trois ans. «L'été approche, c'est la pire période. On doit les arroser, les tailler, les soigner, les remplacer s'ils meurent. Ce ne sera pas possible si on dépose le bilan», insiste Antoine Palluat de Besset. Le presque sexagénaire espère percevoir son dû dans la semaine.

«Le fond du problème, c'est que l'argent n'arrive pas dans les entreprises à temps et que certains fournisseurs et les banques ne jouent pas le jeu», réagit Valentin Hernandez. Le directeur de l'entreprise paysagiste Idverde constate également les importants retards de paiement de ces contrats publics de végétalisation. Cela dit, il n'est «pas persuadé que Bordeaux Métropole soit la seule à avoir une responsabilité» dans l'affaire. L'institution publique, qui réunit 28 communes localisées sur les deux rives de la Garonne, elle, regrette auprès du Figaro «l'impact négatif de ce dysfonctionnement sur les entreprises et leur trésorerie».

Le Figaro

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