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Climat : le Canada
se désengage de Kyoto
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Ras-le-bol

C'est le premier pays signataire du protocole à prendre cette décision.

Fini Kyoto, Durban c’est mieux. C’est en somme la position du Canada, qui a annoncé mardi qu’il se retirait du protocole de Kyoto au profit de la "plateforme" signée en Afrique du Sud le week-end dernier. Il devient le premier pays à se désengager de ce protocole signé en 1997 et entré en vigueur en 2005.

D’abord, le ministre canadien de l’Environnement estime que le texte"ne couvre pas les deux plus grands pays émetteurs, les États-Unis et la Chine, et donc ne peut pas fonctionner". Ce protocole prévoit des sanctions pour les États ne respectant pas une part de réduction des gaz à effet de serre (GES) mais également un mécanisme d’achat de "droits à polluer" par des pays polluant plus à ceux qui polluent moins, le tout devant permettre une réduction globale des gaz à effet de serre. Ainsi, pour Peter Kent, le Canada risque de verser 14 milliards de pénalités en 2012 s’il reste signataire. Selon lui, pour amortir cette somme, il faudrait priver de chauffage toutes les habitations, ou alors supprimer toutes les voitures ou encore toute l’activité du secteur agricole.

"Nous croyons qu'un nouvel accord avec des contraintes juridiques pour tous les grands émetteurs qui nous permet, en tant que pays, decréerdes emplois et d'avoirune croissance économique est la voie permettant d'avancer",a affirmé le ministre. En ce sens, la plateforme préparée à Durban est selon Peter Kent "un chemin permettant d'avancer". Selon le ministre, le Canada reçoit, dans sa démarche anti-Kyoto, un soutien grandissant de l’Union européenne, de  l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Japon, de la Russie, ainsi que de pays moins développés et du groupe de quarante-trois petits pays insulaires. Voilà qui pourrait sérieusement remettre en cause l’avenir de Kyoto, jusqu’ici le seul protocole envisageant un traitement mondial de la réduction des gaz à effet de serre.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper, au pouvoir depuis 2006, avait dès son arrivée critiqué la signature de Kyoto par l’exécutif précédent, et avait baissé les objectifs de réduction des GES.

Les réactions à cette annonce n'ont pas traîné et elles ont été plutôt vives.  Le gouvernement "préfère protéger les pollueurs plutôt que les populations" a estimé Greenpeace Canada. Megan Leslie, porte-parole du Nouveau Parti démocratique, a elle jugé que "nous sommes comme un enfant qui ne réussit pas en classe, et qui préfère abandonner l'école avant que les mauvaises notes n'arrivent". La chef du parti Vert canadien, Elizabeth May, a elle assuré que le chiffre de 14 milliards de dollars de pénalité mis en avant par le gouvernement était "un grand mensonge". L'ancien ministre Stéphane Dion, membre du gouvernement sous lequel le protocole de Kyoto a été ratifié, a pour sa part qualifié la décision de"blague totale", jugeant qu'"un pays qui manque sa cible n'a aucune pénalité financière sous Kyoto. Il doit simplement renégocier une cible en conséquence. C'est ce que prévoit le protocole."

Lu sur Le Monde.fr

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