Fait historique donc, la baisse en volume n'est pas compensée par la hausse des prix, intervenue le 1er octobre. Le marché enregistre ainsi sa première baisse en valeur depuis les années 2003/2004, au moment où le marché avait été bousculé par des hausses de taxes, au nom de la protection de la santé publique, qui s'étaient traduites par une hausse des prix de 40% en quelques mois. Sur l'ensemble de l'année 2012, le marché du tabac avait baissé de 4,9% en volume, mais progressé de 0,6% en valeur du fait des hausses de prix intervenues à l'automne chaque année depuis 2009.
Cette baisse en valeur va se traduire par une baisse des recettes de l'Etat qui collecte en taxes diverses (TVA comprise) plus de 80% du prix des cigarettes. En 2012, celles-ci avaient rapporté 15,5 milliards d'euros à l'Etat. Cette baisse des ventes est liée "à la dernière augmentation" intervenue en octobre, et qui a fait passer le prix de tous les paquets de cigarettes au-dessus de 6 euros, "un seuil psychologique", selon Céline Audibert, porte-parole d'Imperial Tobacco, qui détient notamment les marques de l'ex-Seita.
Les chiffres montrent aussi "une stratégie de contournement" des fumeurs, selon Mme Audibert. Ces derniers vont davantage s'approvisionner de l'autre côté des frontières, surtout en Belgique ou au Luxembourg où les taxes sont moins importantes et donc le prix du paquet moins élevé ou limitent leurs achats de cigarettes manufacturées au profit de tabac à rouler ou à tuber. La vente de ces produits du tabac est en hausse de 4,8% en volume sur le premier trimestre (+15,9% en valeur), montrant l'intérêt des consommateurs pour le tabac en vrac. Les tabacs à rouler, à tuber ou à piper représentent 13% du marché total du tabac.
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