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« Cela peut détruire une vie » : ces adolescentes victimes de faux nus créés par l’IA
©Lionel BONAVENTURE / AFP

Terrible

Les cas de « deepfakes » à caractère sexuel se multiplient, laissant bien souvent les familles et les victimes démunies

Ellis a tout juste 14 ans. Un matin d’octobre, cette adolescente texane s’est réveillée avec plusieurs appels manqués et messages affolés sur son téléphone. De fausses photographies d'elle, dénudée, circulaient sur les réseaux sociaux. « C'étaient des photos d'une de mes meilleures amies et de moi tirées d'Instagram. Des corps nus avaient été édités dessus », raconte-t-elle à l'AFP. « Je me souviens avoir eu très très peur car ces faux nus étaient en train d'être envoyés autour de moi. Et je n'ai jamais rien fait de tel ».

Comme de nombreuses jeunes filles, Ellis a été victime de montages hyperréalistes, des deepfakes à caractère sexuel, fabriqués sans son consentement. Avec la popularisation de l’intelligence artificielle, de tels montages photo ou vidéo sont devenus faciles à fabriquer. « Je pense que cela va arriver de plus en plus fréquemment (...) et qu'il y a des victimes qui ne savent même pas qu'elles le sont et qu'il existe des photos d’elles », déplore Dorota Mani, mère d'une jeune fille elle aussi âgée de 14 ans.

« Nous commençons à voir de plus en plus de cas émerger (...) mais en matière d'abus sexuels, de 'revenge porn' (divulgation malveillante d'images intimes) ou de 'deepfakes pornographiques', beaucoup de personnes ne se manifestent pas et souffrent en silence parce qu'elles ont peur de rendre l'affaire publique », expose Renée Cummings, criminologue et chercheuse en intelligence artificielle. « N'importe qui ayant un smartphone et quelques dollars peut maintenant fabriquer un deepfake », précise cette professeure de l'Université de Virginie.

Aux Etats-Unis, aucune loi fédérale ne punit la fabrication et la transmission de fausses images à caractère sexuel, et seule une poignée d'Etats dispose de législations spécifiques. Fin octobre, Joe Biden a exhorté les législateurs à instaurer des garde-fous, afin d'empêcher notamment « l'IA générative de produire des contenus pédocriminels ou des images intimes non consenties de personnes réelles ».

BFMTV

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