Cédric Porte, scénariste et SDF, répond à Jacques Séguéla : "dormir à l'abri vaut toutes les Rolex du monde"

Cédric Porte, scénariste et auteur du livre Travailler à tout prix, est devenu SDF à la suite d'un accident qui lui a fait perdre famille, emploi et logement. Révolté par les propos de Jacques Séguéla, qui pense qu'un "clochard peut arriver à mettre de côté 1 500 euros", il a publié une lettre ouverte adressée à l'ancien publicitaire, dans le Huffinghton Post : "Je ne sais pas si c'est ton côté "roots" ou si tu as à ce point besoin de "buzz" pour exister, mais laisse moi te répondre, écrit Cédric Porte. Étant moi même sans domicile fixe et touchant le RSA, je n'arrive pas à survivre. Mon quotidien est un enfer [...] Je te propose, si ta verve n'a d'égale que ton courage, de sortir de ta tour d'ivoire, et de venir me rejoindre dans ce monde que tu ignores" lance-t-il à Jacques Séguéla. 

"En revanche, précise-t-il, n'oublie pas de laisser chez toi ta Rolex, car là où l'on va, tu n'en auras pas besoin. Je te ferais vivre le quotidien que connaissent de plus en plus de personnes en France, et ici, pas de discrimination, hommes, femmes, enfants et même retraités, tout le monde est touché ! [...] Quand on vit dans la rue, mon cher Jacques, sache que les "priorités" changent [...] Pour se faire plaisir, on achète pas une montre hors de prix à 50 ans, car le simple fait de pouvoir manger chaud, et de savoir qu'on va dormir à l'abri, vaut, crois moi, toutes les Rolex du monde. Hélas ! mon pauvre Jacques, tu vois, même tout ton argent et ta Rolex ne te protègent pas du ridicule..."

Jacques Séguéla ou comment s'enfoncer un peu plus. Dix ans après sa réplique chaotique lancée sur le plateau de France 2 qui disait qu'avoir 50 ans sans Rolex, signifiait avoir raté sa vie, Jacques Séguéla s'est expliqué sur BFMTV le 27 juillet dernier et en a remis une couche. "Ça voulait dire que la vie est un rêve, qu’il faut rêver de tout, s'est-il défendu. La Rolex est un symbole comme un autre et j’aurais pu dire une Ferrari, un stylo Bic, peu importe, un objet culte dont on a envie. Il n’y a pas de raison de dire aux gens ‘Vous êtes condamnés à ne jamais vous faire le plaisir de votre vie’. On a quand même le droit, même si on est clochard, on peut arriver à mettre de côté 1.500 euros ! On a le droit de rêver nom de Dieu !"