Bulgarie : Ursula von der Leyen est mêlée à un scandale politique à Sofia<!-- --> | Atlantico.fr
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Ursula von der Leyen est au coeur d'un scandale politique en Bulgarie.
Ursula von der Leyen est au coeur d'un scandale politique en Bulgarie.
©ARIS OIKONOMOU / AFP

Adhésion frauduleuse

Un enregistrement clandestin de l’ancien Premier ministre bulgare Kiril Petkov mêle le nom d’Ursula von der Leyen à un scandale en Bulgarie sur l’espace Schengen.

Le nom de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est retrouvé mêlé à des scandales politiques en Bulgarie suite à la diffusion d’un enregistrement de cinq heures, dans lequel on entend l’ancien Premier ministre Kiril Petkov relater à d’autres membres de son parti une discussion sur l’espace Schengen qu’il aurait eue avec Mme von der Leyen, d'après des révélations du Point. Ce document a été rendu public vendredi.

La Commission européenne a confirmé que Ursula von der Leyen et l’ancien Premier ministre avaient eu une conversation à ce sujet et « discuté de questions importantes de l’agenda de la Bulgarie, parmi lesquelles l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro et dans l’espace Schengen ».     

Dans cet enregistrement révélé par Radostin Vassilev, député du parti centriste Continuons le changement, l’ancien dirigeant bulgare Kiril Petkov rapporte à des collègues du parti une conversation qu’il aurait eue avec Ursula von der Leyen le 21 mai dernier. La discussion avec la présidente de la Commission européenne concernait l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro et l’espace Schengen.

Le nom d’Ursula von der Leyen apparaît donc dans un enregistrement sonore clandestinement réalisé lors d'une réunion du parti Continuons le changement (PP, selon les initiales bulgares) qui devait valider l'accord de gouvernement trouvé avec le parti rival, le Gerb, de Boïko Borissov. 

La diffusion de l’enregistrement a été programmée pour faire échouer les négociations entre le PP et le Gerb.

"Je lui ai demandé quelles sont nos chances d'être acceptés, dit Petkov. Elle m'a répondu : "Pour Schengen, vous avez de grandes chances. Pour la zone euro, vous devez trouver comment contourner les règles, c'est-à-dire "entrer dans le cadre". Je lui ai répondu : "Pouvons-nous avoir l'inflation moins l'effet Ukraine." Et elle m'a dit : “Ne me citez pas, nous essaierons de vous aider"". 

Selon des informations du Point, cet enregistrement rappelle en réalité les conditions d'entrée litigieuses de la Grèce dans la zone euro. Athènes avait fourni de fausses données pour contourner les critères d'adhésion à la zone euro, avec l'aide de Goldman Sachs. Cette situation avait été révélée lors de la crise de la zone euro.

Cet enregistrement clandestin a été réalisé et livré à la presse par le député Radostin Vasilev, en rupture avec le parti Continuons le changement, dont il désapprouve la stratégie d'alliance. Les enregistrements révèlent, selon des informations du Point, les intentions réelles du parti de Petkov vis-à-vis de son partenaire, le Gerb, pour former une coalition gouvernementale. 

Selon cet accord, "une rotation de neuf mois entre deux Premiers ministres devait être mise en place. Nikolay Denkov, pour Continuons le changement, serait le premier chef du gouvernement. Il serait épaulé par l'ex-commissaire européenne Mariya Gabriel, du Gerb, qui aurait rang de vice-Premier ministre et le portefeuille des Affaires étrangères. Puis, au bout de neuf mois, Mariya Gabriel deviendrait, à son tour, cheffe du gouvernement".

Les enregistrements ont provoqué une situation chaotique entre les deux partis. Le Gerb a décidé de suspendre les négociations et attend des "clarifications". 

Selon Le Point, les dirigeants de Continuons le changement ont l’intention de procéder à une purge au sein de l'État, "légalement ou illégalement", dans les deux premières semaines en éliminant tous les fonctionnaires jugés proches du Gerb, du président Roumen Radev (socialiste), et de tous ceux soupçonnés de travailler pour les services de renseignements russes. Ils envisagent également une prise du contrôle du ministère de l'Intérieur pour les futures échéances électorales.

Le Point

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