Après la mort d'Hélène Carrère d'Encausse, Vladimir Poutine évoque "une grande amie" de la Russie<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Après la mort d'Hélène Carrère d'Encausse, Vladimir Poutine évoque "une grande amie" de la Russie
Après la mort d'Hélène Carrère d'Encausse, Vladimir Poutine évoque "une grande amie" de la Russie
©Odd ANDERSEN / AFP

Un hommage empoisonné

Soulignant les liens de l'académicienne française spécialiste de la Russie avec son pays et avec lui même, le président russe a dit espérer que l'"héritage" de Hélène Carrère d'Encausse, morte ce samedi, aidera à améliorer les relations entre Moscou et Paris, dans un contexte tendu depuis la guerre en Ukraine.

Il y a des hommages qui embarrassent d'avantage qu'ils n'honorent. Celui que le président russe Vladimir Poutine a rendu ce lundi à l'académicienne et historienne spécialiste de la Russie Hélène Carrère d'Encausse est de ceux là. Saluant, dans un télégramme envoyé aux enfants de l'historienne et publié sur le site internet du Kremlin, une "scientifique émérite et personnalité publique, secrétaire perpétuel de l'Académie française, membre étranger de l'Académie des sciences de Russie" ainsi qu'une "était une grande amie de notre pays, fière de ses racines russes", le président russe a estimé qu'elle avait gardé "un amour et un respect sincères pour sa patrie historique". De quoi lancer la polémique étant considérée que l'origine géorgienne de Mme Carrère d'Encausse, et alors que la Géorgie est aujourd'hui menacée par le régime de M. Poutine au nom justement de sa vision "historique" des frontières russes.

"Je me souviens avec émotion des conversations avec cette grande Française", a-t-il ajouté, concluant en se disant sûr "que son héritage intellectuel et spirituel servira à renforcer la compréhension mutuelle entre nos peuples". Comme une pique adressée au quai d'Orsay et à Emmanuel Macron, largement mobilisés aux côtés de l'Ukraine depuis quelques mois après avoir tenté d'incarner au début du conflit en Ukraine une sorte d'arbitre du conflit sensible aux arguments des deux bords. Une stratégie abandonnée devant les critiques des pays européens agacés par ce qui était jugé comme un manque de cohérence de la diplomatie française.

Hélène Carrère d'Encausse s'est distinguée, au fil de sa carrière comme l'auteure de plusieurs biographies à succès de grandes hommes d'État russes et bolchéviques, comme Lénine, Staline et Catherine II. Fille d'un philosophe géorgien émigré en France, l'académicienne avait cultivé des liens très étroits avec la Russie, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Avant l'offensive russe en Ukraine en février 2022, elle faisait partie d'une catégorie d'intellectuels français considérés comme favorables ou en tout cas indulgents vis-à-vis de Vladimir Poutine, qu'elle a rencontré à plusieurs reprises. Elle a longtemps refusé, comme la plupart des analystes, de croire que M. Poutine irait jusqu'à envahir son voisin militairement. Depuis le début de la guerre, elle affirmait avoir révisé son jugement à l'égard de Vladimir Poutine et le critiquait ouvertement.

Eteinte samedi à 94 ans, à Paris, l'éminente académicienne aura droit à un hommage national aux Invalides "avant la fin de l'été" selon la présidence française.

BFMTV

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !