Danger
60 millions de consommateurs dresse une liste noire des médicaments vendus sans ordonnance
Le magazine a évalué le rapport bénéfice/risque d'une soixantaine de médicaments. Conclusion : un sur deux est "à proscrire".
Ce mardi 14 novembre, dans son nouveau hors-série Se soigner sans ordonnance, 60 Millions de consommateurs a évalué, avec l'aide du professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue clinicien reconnu, membre de l'Académie de médecine, et Hélène Berthelot, pharmacienne, 62 médicaments parmi les plus vendus en automédication. Le magazine y dévoile une "liste noire" des médicaments à éviter. "Seulement 21 % sont à privilégier pour leur rapport bénéfice/risque favorable", affirme-t-il, ajoutant que près d’un médicament sur deux (45 %) est à proscrire car leur rapport bénéfice/risque est défavorable en automédication et 33 % sont passables car leur efficacité est faible ou non prouvée.
Ces médicaments contre le rhume, la toux et le mal de gorge qu'il faut éviter
En tête du podium des médicaments dans cette "liste noire" figurent ceux qui traitent le rhume comme Actifed Rhume, DoliRhume et Nurofen Rhume. "Leur point commun, un cocktail de 2 à 3 composés actifs : un vasoconstricteur (nez bouché), un antihistaminique (nez qui coule) et du paracétamol ou de l’ibuprofène (mal de tête). Ces tout-en-un ne sont pas justifiés, et ils cumulent des risques de surdosage et d’effets indésirables gravissimes (accidents cardiovasculaires ou neurologiques, vertiges…)", indique le magazine. Et d'ajouter : "On trouve dans ces médicaments de la pseudoéphédrine. Cette substance est un vasoconstricteur : elle contracte les vaisseaux sanguins et augmente le diamètre des cavités nasales, afin de décongestionner les nez bouchés. Mais étant assimilée par voie orale, elle contracte les vaisseaux sanguins de tout l’organisme".
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Concernant les médicaments contre la toux, 60% sont à proscrire, selon 60 Millions de consommateurs. "C'est l'hécatombe par rapport à l'étude que nous avions réalisée en 2015, où il y avait 35 % de médicaments à privilégier et +seulement+ 50 % à proscrire", écrit la revue, qui affirme également que "certains sirops contre la toux peuvent altérer la capacité à conduire un véhicule" et que les pastilles contre le mal de gorge contenant un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène, flurbiprofène…) peuvent aussi être nocives, notamment pour les femmes enceintes. En outre, pour ces dernières, la prise d’un seul cachet d’aspirine peut également avoir des conséquences dramatiques, (atteintes rénales et cardio-pulmonaires du fœtus qui peuvent être irréversibles, voire mortelles, pour le futur nouveau-né), selon 60 Millions de consommateurs. In fine, des fluidifiants bronchiques, qui n'ont jamais fait la preuve de leur efficacité et peuvent être source d'allergie et d'irritation du tube digestif, sont également dans le collimateur de la revue.
L'efficacité zéro
"Il y a un problème d'information, le public ne connaît les médicaments que par la publicité or elle n'est pas véritablement informative", déplore dans les colonnes du magazine le Pr Giroud, auteur d'"Automédication. Le guide expert" (édition La Martinière, 2017). Plus généralement, "si le risque zéro n'existe pas, malheureusement l'efficacité zéro, elle, est indiscutable pour plus de 55% des médicaments d'automédication" disponibles sur le marché, s'indigne ce spécialiste.
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