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Vous pensiez que les distractions empêchaient la concentration ? Plusieurs études scientifiques le démentent
©DIARMID COURREGES / AFP

En période de révisions...

Jusqu'à récemment, la recherche psychologique montrait que nous étions plus efficaces quand nous gardions notre concentration fermement sur une tache donnée. Mais quelques nouvelles études remettent maintenant ces hypothèses en question, notamment en ce qui concerne les tâches créatives.

Antoine Tanet

Antoine Tanet

Antoine Tanet est neuropsychologue au service Psychiatrie à la Pitié-Salpêtrière, doctorant dans le laboratoire ISIR (Cnrs-Paris VI). Il exerce aussi en libéral à Tours.

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Atlantico : Selon une récente étude d’une équipe de la Columbia Business School, une concentration exclusive peut s’avérer moins efficace pour résoudre un problème que lorsque l’on se consacre à plusieurs tâches en même temps. Comment expliquer le fait qu’une concentration «exclusive» puisse nous porter préjudice ?

​Antoine Tanet : Je pense qu'il y a une confusion dans l'utilisation du terme "attention". Les chercheurs de la Columbia Business School parlent en effet de concentration. Mais il s'agit plutôt d'une question de stratégie. Pour trouver une solution à un problème il est souvent plus efficace de ne pas travailler uniquement sur celui-ci et de varier notre activité en portant notre attention sur d'autres problèmes.

L'attention, en sciences cognitives, est un processus d'engagement, de maintien et de partage de notre niveau de concentration on line sur une activité. Par exemple, conduire une voiture avec volant à droite va mobiliser votre attention qu'il faudra soutenir pour programmer de nouveaux gestes tout en étant suffisamment alerte pour repérer les dangers survenant de chaque côté de la route.

Il ne s'agit pas d'un processus que vous engagez au long terme, sur plusieurs heures ou journées.

Dans cette expérience menée à Columbia, ce que montre cette étude c'est que la meilleure stratégie pour résoudre un problème et ne pas travailler que sur ce problème, que les raisonnements analogiques, partant d'autres situations, nous donnent de nouvelles pistes de résolution de problème.

Il ne s'agit donc pas d'une attention exclusive, mais de nos habitudes de travail.

Quels sont les avantages de se consacrer à plusieurs tâches en même temps ? Dans quels cas cela peut-il s’avérer efficace ? Prodigueriez-vous ce conseil aux lycéens qui révisent leur baccalauréat par exemple ?

​Faire plusieurs tâches en même temps pourrait être faire un exercice de maths sur un écran, suivre une partie de poker en ligne sur un autre. C'est un cas de figure différent de cette étude qui, elle, montre que travailler séquentiellement sur plusieurs problèmes permet d'en trouver plus vite les solutions.​

​Je ne pense pas que les sciences cognitives vous suggèrent de réaliser plusieurs tâches simultanément.​

Pour le bac, réviser plusieurs matières revient un peu à ce que les auteurs de cette étude ont proposé.

Faut-il nécessairement adopter cette pratique dans la vie de tous les jours ou est-ce réservé à certaines situations seulement (les métiers créatifs par exemple) ?

​La meilleure façon de résoudre un problème de maths ou de physique c'est d'être créatif. Etre créatif c'est apporter de nouvelles idées. Sans expériences multiples dans la vie, il est difficile de générer seul dans son coin de nouvelles idées face à un problème.

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