Voici comment je suis devenu réac à cause de Peau d'âne<!-- --> | Atlantico.fr
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Une représentation de Peau d'âne (photo d'illustration).
Une représentation de Peau d'âne (photo d'illustration).
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Auparavant, j'hésitais

Perrault n'y est pour rien.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Dans la très riche galaxie du Boboland qui s'épanouit dans nos villes (et très peu dans nos campagnes), une étoile brille plus fort que les autres : celle de l’intermittent du spectacle.

Il est choyé, respecté, admiré. Et son statut s'apparente à celui des vaches sacrées en Inde. Autour de lui, un cercle admiratif se forme toujours : c'est qu'il n'est ni un bouseux, ni un cul-terreux, il ne trime pas au bureau ou à l'usine. Il est un ARTISTE ! Il s'occupe de culture. Mais son activité essentielle consiste à la tirer vers le bas.

Quant au ministère de la Culture, on entend parler de culture, on sort son carnet de chèque et on arrose grassement l'intermittent du spectacle. Les municipalités de gauche et de droite le subventionnent à tout crin. On vous le dit : l'intermittent du spectacle est splendide dans son unicité. Très étrangement d'ailleurs, ce spécimen n'existe pas dans les autres pays européens.

Il y a cela quelques années, j'avais amené mes gosses dans un petit théâtre du 4e arrondissement où une troupe d’intermittents du spectacle présentait une comédie musicale inspirée de Peau d'âne. Télérama, Elle et Les Inrocks en avaient dit du bien : j'aurais dû me méfier. La salle était bobo. Les théâtreux aussi. Sur scène, un acteur très en forme jouait le rôle du roi qui convoitait sa fille. Sur un ton irréel, il chantait : « je vais épouser ma fille, je lui ferai un enfant, je serai papa et grand-papa en même temps ». La salle s'esclaffait. Moi, j'avais envie de vomir. Ma fille, âgée de six ans, avait entendu ça.

Après le spectacle, le réalisateur vint dans la salle pour quêter les hommages des spectateurs. Il s'arrêta un instant devant moi. Je lui dis : « votre truc est dégueulasse ». Il me répondit : « c'est parce que vous êtes réac' ». Je ne l'étais pas. Je le suis aussitôt devenu.  

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