Un spectre hante l'Europe : le spectre de Frankenstein<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Un spectre hante l'Europe : le spectre de Frankenstein
©Reuters

La grande faute des bien-pensants

Le monstre a plusieurs noms : Norbert Hofer, Marine Le Pen, populisme, fascisme.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Le beau Danube bleu n'est plus tout à fait bleu. Les reflets de ses flots ont des teintes brunâtres ou noirâtres. Norbert Hofer, estampillé extrême-droite, a remporté les suffrages de la moitié des Autrichiens. Il s'en est fallu de peu pour qu'il devienne Président. Du jamais vu dans l'Europe de l'après-guerre. Et on va sans doute nous dire bientôt qu'Hofer rime avec Hitler, un autre Autrichien…

Comment cela a-t-il été possible ? Pourquoi en est-on arrivé là ? La réponse se trouve dans une légende bien connue : celle de Frankenstein. Un savant fou, animé par un rêve de toute-puissance, entreprend de fabriquer une créature artificielle dotée de toutes les caractéristiques d'un humanoïde. Il réussit. Et, horreur !, de ses mains, de son cerveau, sort un monstre qui lui échappe : Frankenstein.

Hofer, lui, a plusieurs parents. Tout comme Marine Le Pen. Tout comme Kaczynski en Pologne. Tout comme les partis populistes et d'extrême-droite qui progressent en Scandinavie, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne. On a fait des tests de paternité : tous désignent l'Union européenne et, en vedette, la France. 

Qui depuis des dizaines d'années a favorisé une immigration extra-européenne en vantant les mérites du mélange et du métissage ? Qui a fait l'éloge permanent de l'islam, religion de paix et d'amour ? Qui a ouvert grand les portes du continent aux migrants supposés rajeunir une Europe vieillissante ? Qui, à la moindre inquiétude concernant le terrorisme islamiste, a étouffé des angoisses légitimes en psalmodiant "pas d'amalgame" ?

Qui a obstinément nié l'existence d'un choc des civilisations ? Qui a dit que ce qui est arrivé aux femmes allemandes à Cologne relevait d'un banal comportement masculin ? Qui n'a pas voulu ouvrir les yeux sur l'irruption chez nous d'une terrifiante frustration sexuelle, apanage des sociétés moyen-orientales ? 

Mais le pire n'est pas là. On a insulté des millions de braves gens qui n'étaient pas plus de droite que de gauche en les traitant de fascistes, de racistes et de xénophobes. Saisis par la rage et par l'humiliation qu'on leur infligeait, ils ont voté comme ils ont voté en Autriche et comme ils votent ailleurs. Pour les plus violents, les plus extrêmes, les plus radicaux. Les loups étaient entrés en Europe et pour s'en protéger, ces électeurs écœurés par le discours des bien-pensants ont entrepris de dresser des panneaux : "attention chien méchant". 

Maintenant, Frankenstein est parmi nous. Il est ce qu'il est. Et il n'y a aucun doute sur le fait qu'il va procréer et que sa progéniture sera nombreuse. Frankenstein et les siens sont et seront décrétés fascistes. Soit. Mais il est peut-être temps de voir, et de dire, que les vrais fascistes sont ceux qui égorgent en Irak et en Syrie, qui placent des bombes à Paris et à Bruxelles, qui appellent au djihad dans certaines mosquées, qui applaudissent les assassins à Molenbeek et aussi en France, qui tabassent les filles coupables de porter une jupe. Mais peut-être est-il déjà trop tard. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !