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Les 5 raisons pour lesquelles The Voice affole l’audimat
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Vox populi

Le télé-crochet de TF1 est un réel carton. La recette d'un succès.

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier

Paul-Antoine Solier est responsable du développement d’une société de production de télévision. Il est diplômé de l’EM LYON et titulaire d’une maîtrise de Droit Public à l'Université Paris II.

Pour le suivre sur Twitter, c'est ici.

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La vague « The Voice » a déferlé sur la France. Le télé-crochet créé par le producteur hollandais John de Mol confirme son succès international et atteint des sommets d’audiences sur TF1. La première émission a rassemblé 9,2 millions de téléspectateurs et la seconde 8,4 millions, des scores d’habitude réservés aux séries américaines comme « Dr House » ou « The Mentalist ». 

Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, les télé-crochets musicaux ayant montré en France des signes de faiblesse. Le succès est incontestable. En quoi ce télé-crochet est-il différent des autres ?

Nous avons identifié 5 facteurs clés de succès, les 5 « V » de la Victoire, clin d’œil au logo de l’émission.

V comme « Voit rien » : les auditions sont à l’aveugle

L’un des points clés de la mécanique de « The Voice » intimement lié à la promesse de l’émission, c’est bien sûr l’audition à l’aveugle.Ce procédé a l’air d’un gadget mais en réalité c’est bien plus que cela. Dans les télé-crochets classiques, lorsqu’un candidat chante, on attend que cela se passe. Pour peu que la chanson ne nous plaise pas, c’est zapping assuré. Dans « The Voice », c’est différent car le procédé ajoute une tension, une dramaturgie, tout au long de l’interprétation.

Tant qu’aucun membre du jury n’a buzzé, le candidat n’est pas qualifié et  chante avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Parfois, il se démotive ou au contraire, il donne tout, espérant convaincre dans les derniers instants. Lorsque le buzzer salvateur retentit et que le fauteuil d’au moins un des jurés se retourne, le candidat victorieux se voit pousser des ailes pour finir sa chanson en beauté. En définitive, ce dispositif permet de transformer un moment de « variétés » pur, pas toujours digeste à la télévision, en un vrai moment de téléréalité avec ce que cela  comporte d’enjeux humains et de suspens.


V comme « Vachement connus » : les coachs sont des célébrités

La plupart du temps dans un télé-crochet, les jurés sont des « professionnels de la profession », inconnus du grand public mais respectés dans leur domaine. Là, TF1 fait appel à de véritables stars de la chanson française et n’a d’ailleurs pas lésiné sur les cachets. Ainsi Florent Pagny, Jenifer, Louis Bertignac et Garou ont accepté de devenir, non pas de simples jurés, mais les coachs de l’émission. Chaque célébrité doit recruter lors des auditions à l’aveugle une équipe de 12 chanteurs. La star s’implique personnellement pour coacher les talents de son équipe en espérant que la future grande voix française se trouve parmi eux. 

Le fait que les coachs soient des célébrités n’est pas négligeable. Tout d’abord, la notoriété est bien-sûr un bon moyen d’attirer les téléspectateurs. Les tractations en amont pour les recruter, ont été un véritable feuilleton dans la presse TV offrant un bon teasing avant le lancement de l’émission. Ensuite la notoriété des coachs est un enjeu supplémentaire pour les candidats qui rêvent de travailler avec leur star préférée. Enfin, la mécanique de l’émission propose un twist très efficace. Lorsque plusieurs coachs sont séduits par un même candidat, c’est le candidat qui décide avec qui il souhaite travailler. Ainsi les rôles sont inversés. C’est aux coachs d’argumenter pour convaincre le candidat d’aller dans leur équipe. Une petite bataille d’égos entre stars, certes bon enfant, qui offre un suspens supplémentaire. En somme, le programme propose une double compétition, entre les candidats et entre les coachs.


V comme « Visuellement différent » : on casse les codes des émissions de « Variétés »

Très populaires dans les années 80 et 90, les émissions de variétés (« Sacrée Soirée », « Champs-Elysées », « Stars 90 »…)  ont aujourd’hui la vie dure en France. Ambiance paillettes, décor imposant, débauche de stars en promo, le tout orchestré par un maître de cérémonie, le rapport coût / audiences n’est pas toujours avantageux.

« The Voice » s’affranchit justement des codes visuels des émissions de variétés. Tout d’abord,  le plateau est plutôt sobre. Public dans la pénombre, lumière feutrée, on est plus proche de « Qui veut gagner des millions » que de « Sacrée Soirée » pourrait dire Jean-Pierre Foucault qui a animé les deux.

Ensuite, l’animateur n’est pas au centre du dispositif. Nikos Aliagas est en retrait, en coulisses, pour rassurer les candidats et leurs proches. Les seules stars présentes en plateau sont les coachs qui, loin d’être en promo, doivent minauder pour attirer un candidat dans leur équipe. Enfin, les moments musicaux sont rigoureusement chronométrés. Pas question d’écouter la totalité d’une nouvelle chanson en promo, comme l’exigent souvent les maisons de disque. Ici chaque candidat à 2’10’’ pour convaincre et on enchaine.


V comme « Voix » : les candidats ont un très bon niveau

Les émissions de télé-crochets fonctionnent en entonnoir. On lance un casting très large pour ne retenir qu’une poignée de meilleurs. Ainsi, au fil des émissions, on sépare le bon grain de l’ivraie. On se moque des casseroles, on est attendri par les méritants qui échouent jusqu’au moment où l’on tombe sur la pépite qui sort du lot.

Dans « The Voice », pas de casserole,  le niveau est d’emblée très élevé.  La présélection a été rude.  Beaucoup de candidats sont d’ailleurs déjà professionnels. Certains ont joué dans des comédies musicales connues, d’autres sont choristes d’un chanteur célèbre, d’autres encore ont déjà remporté un télé-crochet dans un pays étranger… Le jury n’est pas là pour « tailler des costards » mais pour ne retenir que la crème de la crème. Le ton est moins cassant et l’émission plus souriante.

V comme « V Reporters » : le service après-vente 2.0

Les chaînes de télévision affectionnent de plus en plus les soirées longues en proposant une deuxième partie de soirée déclinée du Prime Time. Ainsi, après « The Voice» diffusé à 20h50, une deuxième émission consacrée aux coulisses prend le relais profitant de l’effet « locomotive » du Prime Time. Mais TF1.fr va plus loin encore et propose une émission réservée au web, les « V Reporters ». C’est la première fois qu’un programme se décline ainsi en une web-émission à part entière, avec un contenu original et des animateurs propres. Un bon moyen d’assurer le lien entre la chaîne et les réseaux sociaux.

« Le Plus Grand Cabaret du Monde » de Patrick Sébastien, «Les  Victoires de la musique », «The Voice » balaie tout sur son passage. Ce samedi soir c’est Michel Drucker qui devra donner de la voix pour affronter le blockbuster de TF1.

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