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"Sur la piste des jeux antiques" de Anne Martinetti : un nouvel éclairage sur les Jeux de l'Antiquité
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Un nouvel éclairage sur les Jeux de l'Antiquité en un album joliment mis en pages De : Anne Martinetti Armand Colin 96 p. 100 infographies 22.90€

Hélène Renard pour Culture-Tops

Hélène Renard pour Culture-Tops

Hélène Renard est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THÈME

Si le monde entier connait les Jeux Olympiques, ceux-ci ne furent pas, et de loin, les seuls jeux de l'Antiquité grecque (et romaine par la suite). L'album fait donc découvrir d'autres jeux athlétiques : les pythiques, les isthmiques, les néméens, les héréens, les panathénées...  De plus, après avoir rappelé la relation des Jeux avec les dieux et la mythologie (alors indissociables), l'ouvrage explique l'organisation des jeux dans les différents stades, l'entraînement, les épreuves, les récompenses, les festivités.

Il trace le portrait de quelques uns des plus grands athlètes dont le nom a traversé les siècles (l'un des plus célèbres Milon de Crotone remporta 6 couronnes à la lutte aux cours de six olympiades successives, 7 à Delphes, 10 à Isthmia, 9 à Némée !)  Il souligne la place des femmes (Kallipateira de Rhodes) dans ces concours sportifs ainsi que les enjeux politiques. Puis, il évoque évidemment la mémoire de celui qui fit renaître les Jeux Olympiques, le baron Pierre de Coubertin au tournant du XIXè et du XXè siècle (bien qu'il y ait eu deux Grecs avant lui)  et cite les 32 disciplines "modernes"  y compris paralympiques avec leur date d'apparition dans les épreuves. 

POINTS FORTS

D'abord, cet album est beau, la mise en page soignée, les illustrations en infographie, les dessins, les cartes et les plans, les frises chronologiques, les tableaux, les encadrés, tout est à la fois utile, instructif , facile à lire, joliment disposé. 

Ainsi, pour chaque lieu où se déroulaient des compétitions sportives, l'auteur prend soin de fournir de très nombreuses précisions, sur l'histoire du lieu, la spécificité des épreuves, les autorisations de participation, les dimensions des différents stade (11 grands stades répertoriés mais il en existait au moins une trentaine d'autres présentés dans les pages 56-57), le nombre de spectateurs (40.000 pour les plus grands), la décoration des installations (statues ? colonnes ? fontaines ? marbre ?...), le montant des récompenses, etc. 

On apprend ainsi qu'avant les Jeux Olympiques, certains sports se pratiquaient déjà : le lancer de disque (l'un des plus anciens), le javelot, le pugilat, le saut en longueur, la lutte, le pentathlon... et bien sûr la course, en armes, à pieds ou en  chars. 

Bien des mots enrichissent le vocabulaire et les connaissances : la balbis, l'hysplex, les théores, les athlothètes, le léonidaion... et d'autres encore  (liste p.65) ce qui n'empêche nullement le texte de se lire aisément. Les quelques références littéraires aux grands auteurs qui ont évoqué ces jeux sont bienvenues. 

Dans son ensemble, l'ouvrage donne l'impression qu'aucun détail connu des historiens et archéologues n'a été omis. 

QUELQUES RÉSERVES

Pas de réserves à mentionner. Il faut évidemment, pour apprécier l'ouvrage ou pour l'offrir, se passionner pour le monde grec et les richesses de sa civilisation mais aussi pour les exploits sportifs, anciens et contemporains. 

ENCORE UN MOT...

J'avoue que les pages 78-79 m'ont éblouie : sont nommés là tous les vainqueurs du stadion (l'équivalent du 100 m actuel). Il y en a 157, sur une double page,  avec la date des jeux par ordre chronologique, de 776 av. J.-C. jusqu'en 152 av. J.-C. ! Un travail de titan ! 

UNE PHRASE

"Si l'histoire retient surtout des récompenses la couronne d'olivier, il existe une telle variété de Jeux dans l'Antiquité grecque, qu'ils soient dédiés aux épreuves sportives ou bien aux disciplines plus paisibles, qu'il ne faut pas perdre de vue que les récompenses étaient aussi un enjeu pour l'athlète selon sa cité d'origine... Les athlètes qui revenaient vainqueurs en tiraient des avantages comme des exonérations fiscales, des vêtements, des repas gratuits et de l'argent. À partir du IIe siècle av. J.-C. il fallut distinguer les Jeux stéphanites pour lesquels le prix est une couronne de feuillage, des "jeux thématites ou chrématites" quand le vainqueur recevait une récompense pécuniaire. " (p. 76)

"Il est loin le temps où la récompense offerte au vainqueur - sur les conseils de l'oracle de Delphes, la Pythie - est une couronne végétale. Qui plus est, on ne célèbre plus un vainqueur unique, mais trois athlètes se partagent l'or, l'argent et le bronze. Si l'esprit du sport s'est maintenu depuis l'Antiquité, la dimension religieuse des Jeux, elle, a disparu, tout comme l'idée d'une trêve sacrée ordonnant l'arrêt des combats”. (p. 91) 

L'AUTEUR

Anne Martinetti, née en 1969 à Nice, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages mêlant la gastronomie et la culture, traduits dans une quinzaine de langues. Elle a notamment écrit deux ouvrages évoquant des films, La sauce était presque parfaite en référence à Hitchcock, et Crèmes et châtiments en référence à Agatha Christie. Récemment, elle a rédigé avec le chef triplement étoilé Guy Savoy deux ouvrages : Guy Savoy cuisine les écrivains du XVIè siècle, et Guy Savoy cuisine les écrivains du XVIIe siècle (éditions Herscher).  

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