Primaire de la droite : Alain Juppé sur France 2, "comment le meilleur d'entre nous" est devenu "le moins pire" <!-- --> | Atlantico.fr
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A l'opposé de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé l'est également en matière de politique étrangère; s'il assume l'intervention en Libye en 2011, il se montre nettement plus réservé à l'égard de Vladimir Poutine à propos de la Syrie que ses concurrents.
A l'opposé de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé l'est également en matière de politique étrangère; s'il assume l'intervention en Libye en 2011, il se montre nettement plus réservé à l'égard de Vladimir Poutine à propos de la Syrie que ses concurrents.
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Identité heureuse

Invité de "L'émission Politique" de France 2, Alain Juppé a voulu balayer l'image de candidat de gauche dont le camp Sarkozy voudrait l'affubler. Toujours en tête dans les sondages pour la primaire de la droite, le maire de Bordeaux n'a pas hésité à parler de" vent de panique "qui soufflerait dans le camp adverse.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Je suis un homme de droite mais je suis un homme du rassemblement. Si on commence à exclure, on est mal barré car on aura besoin de se rassembler en 2017 ", a déclaré le maire de Bordeaux sur France 2 pour faire pièce à ceux qui l'accusent d'être de gauche, voire "le" candidat de la gauche à ces primaires. C'est que le climat  commence sérieusement à se tendre entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, et les soupçons sur la" loyauté", "l'honnêteté" de ce scrutin inédit fleurissent. Au point qu'Alain Juppé a eu cette phrase : " Si quelqu'un veut saboter la primaire, il explosera en vol". A bon entendeur ! Car on ne se ménage plus en coulisses, on s'écharpe par discours interposés dans les deux camps.

Face à ses contradicteurs, des électeurs invités  par la chaine publique, le favori de la primaire n'a pas eu trop de peine à démontrer que son programme n'était pas inspiré par le parti socialiste : le maire de Bordeaux veut augmenter la TVA d'un point, il veut faire passer l'âge de la retraite à  65 ans ; il veut "revoir" de fond en comble l'AME,( l'aide médicale d'état, c'est-à-dire la gratuité des soins pour les étrangers sans papiers qui coute 800 millions par ans, et qui est devenue un totem pour la droite). Alain Juppé veut aussi instaurer la dégressivité de l'indemnisation du chômage" (25% au bout d'un an et 25% au bout de 18 mois) " si le marché du travail redémarre". Son objectif étant le plein emploi, il veut se donner les moyens d'y arriver en baissant certaines charges pour les entreprises et en incitant les créateurs de richesses, gros contribuables  qui veulent s'expatrier, à rester en France. Et pour cela une seule recette : baisser leurs impôts. La simulation effectuée pour l'émission ne laisse pas planer de doute à cet égard, même si Alain Juppé se défend de vouloir " baisser les impôts de 50 milliards, comme certains le proposent", ou encore de "supprimer 600.000 emplois de fonctionnaires", allusion aux programmes économiques de François Fillon et Nicolas Sarkozy. Lui se veut "réaliste pour être efficace. A l'opposé de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé l'est également en matière de politique étrangère; s'il assume l'intervention en Libye en 2011, il se montre nettement plus réservé à l'égard de Vladimir Poutine à propos de la Syrie que ses concurrents.

Mis en cause sur sa probité par Emmanuel Macron, Alain Juppé a rappelé qu'il n'a pas été mis en cause sur le "plan personnel" lors de sa condamnation en 2004. Une épreuve qui l'a " changé", reconnait-il. Lorsqu'on lui " balance" les grandes grèves de 1995, il reste "droit dans ses bottes", en rappelant que la Sécurité Sociale a été sauvée cette année là ,et qu'il a seulement reculé sur les régimes spéciaux des retraites , tout comme il brandit l'exemple de la ville de Bordeaux transformée sous son impulsion, pour convaincre qu'il pourrait faire de même pour la France entière !Sa méthode de "rassembler" est-elle la bonne ? Le sondage express effectué en cours d'émission a montré que près de 50% des Français le trouvent convaincant .Le favori de la primaire en conclut qu'il lui faut encore convaincre 2 ou 3% de plus pour obtenir la majorité, rien n'étant jamais gagné d'avance ...malgré les bons sondages. Actuellement  Alain Juppé se trouve dans une phase ascendante ; il engrange les soutiens .Il est le candidat raisonnable, le "moins pire" comme l'a qualifié un de ses interlocuteurs.(autrefois Jacques Chirac disait de lui qu'il est le "meilleur") .En 2016, il est bien loin le temps où les candidats à la présidentielle voulaient réenchanter la politique ...Aujourd'hui est venu le temps de la "realpolitik".

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