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Splendeur et misère d'une costumière : une faiseuse de miracles
©Solimoov

Culture-Tops

Hélène Renard pour Culture-Tops

Hélène Renard pour Culture-Tops

Hélène Renard est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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LIVRE

SPLENDEUR ET MISERE D'UNE COSTUMIERE 

de Pascale Bordet.

HC éditions (Hervé Chopin à Paris)

156 P. 

29.90 €

RECOMMANDATION

              EXCELLENT

THEME

Le parcours, les souvenirs, les anecdotes, les amitiés de comédiens célèbres, et surtout le métier, d'une des costumières de théâtre les plus fameuses de notre époque, le tout présenté dans un grand album, illustré des dessins aquarellés de Pascale Bordet elle-même. La préface, signée du chroniqueur radio François Morel, révèle la personnalité singulière, "un peu zinzin" (sic) mais passionnée de théâtre de celle qui habille à la perfection les grands de la scène. Michel Bouquet, Annie Duperey, Françis Perrin, Francis Huster, et bien d'autres,  chantent son talent, son art de concevoir et de fabriquer le costume qui leur permet d'exprimer au mieux leur personnage.  

On trouve là, outre plusieurs photos (de Laurencine Lot) et des courriers de témoignages, de nombreux dessins car "le dessin vaut mille mots pour faire comprendre la création" et cette première esquisse se révèle indispensable aux comédiens mais aussi au metteur en scène, aux éclairagistes, aux fournisseurs, à la production et finalement, au texte de la pièce elle-même. 

Pascale Bordet raconte, d'une manière bien à elle, comment elle chine les accessoires, impose les chapeaux (bibis, galurins, melon,...),  "ratapone"  les vieux tissus, raffole des couleurs vive (dans "Le Roi se meurt", elle affuble Michel Bouquet de chaussons rouges), bref, comment elle invente, selon ses propres mots, des "costumes d'amour". 

POINTS FORTS

·        Les aquarelles de Pascale Bordet, dessins colorés des costumes qu'elle a créés, sont à découvrir comme de vrais chefs d'oeuvre mis en valeur par l'éditeur qui a soigné la mise en pages de cet album.

·        Sa belle écriture manuscrite  accentue le côté confidences personnelles, partage de joies et de déceptions, de doutes et de succès. 

·        Le lecteur se voit offrir une entrée, rare et réjouissante, dans l'atelier d'une costumière d'exception.

POINTS FAIBLES

·        Aucun à signaler pour ce genre de livre d'art.

EN DEUX MOTS

Désormais, je n'irai plus au théâtre sans me demander si les costumes sont de Pascale Bordet tant cet ouvrage m'a fait découvrir l'importance et la difficulté d'un métier trop peu honoré par les spectateurs !

UN EXTRAIT

Quelques mots de Jean-Claude Brialy : "Tombée dans une panière de rubans, toute petite, elle rêvait de théâtre ; elle coupait, cousait, créait des costumes imaginaires. Aujourd'hui, elle continue inlassablement à courir les Puces pour dénicher le bouton, la dentelle, l'accessoire unique nécessaires à enjoliver l'habit de lumière. ... Rien ne fait peur à cette chevalière de l'aiguille, elle vous écoute attentive et curieuse, son instinct guide ses qualités, sa sensibilité donne de la vie aux chiffons choisis avec délicatesse, la passion reste sa force".

L' AUTEUR

A 18 ans, seule, sans un sou, Pascale Bordet arrive à Paris. Elle rêve de théâtre, ne sait rien faire d'autre que de dessiner (diplômée des Beaux Arts en 1978). La chance lui sourit, elle est engagée en 1986 comme apprentie à l'Opéra Garnier, alors dirigé par Noureev, et là, "sur le tas", sans école, elle apprend le métier de costumière. Dur labeur. Sa première patronne est Suzanne Lalique, son premier costume est pour Danielle Darrieux dans "Gigi" de Colette. Elle est lancée. Elle sera nommée onze fois aux Molières, récompensée par deux Molières, par le Prix Renaud-Barrault, par le Prix Diapason du livre d'art. Elle est chevalier des Arts et Lettres. L'ensemble de la profession reconnaît son style et son talent.

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