Buzz star, comment Samantha Brick est devenue la femme la plus détestée du web parce qu’elle se trouvait belle<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
High-tech
Buzz star, comment Samantha Brick est devenue la femme la plus détestée du web parce qu’elle se trouvait belle
©

Beau buzz

En l'espace de quelques jours, la journaliste britannique s'est attiré les foudres des médias et des réseaux sociaux. Dans un article paru dans le Daily Mail, elle expliquait combien il était difficile d'être irrésistible…

Le nom de Samantha Brick est devenu en quelques jours le plus prononcé de Grande-Bretagne. Pourtant elle n'est pas chanteuse, elle n'a pas diffusé sa sextape sur Internet… elle a juste écrit un article dans lequel elle expliquait combien il était difficile d'être trop belle. Draguée en permanence par des hommes qui la couvrent de cadeaux, cette ancienne présentatrice télé a admis en avoir déjà profité pour avancer dans sa carrière.

La journaliste de 41 ans explique que de nombreuses amies se sont éloignées d'elle car elles se sentaient menacées de sa simple présence dans une pièce avec leurs maris. "Si leur compagnon osait me parler, l'atmosphère de la pièce devenait pesante", explique-t-elle. "Et ce ne sont pas juste les femmes jalouses qui m'ont éjectée de leurs vies. Cela m'a aussi empêché d'avoir des promotions au travail à cause de supérieurs femmes."

Elle raconte aussi comment une de ses supérieures lui a demandé de s'habiller de façon à moins distraire ses collègues masculins. "Je me suis donc habillée en pantalons noirs et sombres. Cela montre bien que lorsque l'on a une chef femme, il faut qu'elle soit au centre de l'attention, avec un supérieur homme c'est différent", explique-t-elle. Samantha Brick affirme attendre la vieillesse avec impatience. "J'ai hâte d'avoir des rides et des cheveux blancs, cela m'aiderait à passer inaperçue", explique-t-elle.

Ces déclarations lui ont valu d'être vilipendée dans les médias et les réseaux sociaux. De nombreux tweets portant le "hash tag" #samanthabrick ont fleuri. Des messages d'insultes, comme celui de @BlackstockRanch qui la qualifie d'"égomaniaque narcissique" ou @Jakeyjake pense qu'elle est "hideuse".

Plus rares sont les défenseurs, comme le magazine Stylist, qui titre "Nous ne te détestons pas Samantha Brick", et prône la solidarité féminine. Tout en déplorant la contradiction de Brick, qui alimente exactement ce qu'elle dénonce : la guerre entre les femmes.

Des détournements en image et en vidéos s'en prennent à la mégalomanie et à l'égocentrisme de la journaliste.Une fausse publicité pour Barbie vante un nouveau modèle de poupée "incroyablement égocentrique". Un internaute a modifié une photo de Samantha et son mari, remplaçant la tête du mari par une seconde tête de Samantha, et expliquant "Cette photo n'était pas assez attirante. Alors je l'ai arrangée."

Une vidéo "la beauté troublée de Samantha Brique" met en scène une brique qui vante la beauté de ses formes et sa perfection architecturale.

Invitée sur le plateau de This Morning à la télévision britannique, la nouvelle coqueluche d'Internet s'est défendue : "Est-ce que je pense être attirante. Oui. Est-ce un crime ?" Mais ses arguments n'ont pas convaincu la présentatrice Ruth Langsford, qui s'est dite "offensée" : "Ni moi ni mes amies n'avons le moindre problème avec la beauté. Par contre, nous n'aimons pas l'arrogance."

Certains commentateurs tentent déjà de tirer les leçons médiatiques du phénomène. "Le Daily Mail déteste les femmes", assure la journaliste du Guardian Hadley Freeman, qui accuse le journal de sexisme et de manipulation. "Le Daily Mail a jeté Samantha Brick aux loups". Selon elle, l'article de Samantha était voué dès le départ à la rendre détestable, mais aussi à profiter de son charme.

Freeman remarque que tous les portraits de femmes du Daily Mail peuvent se classer en deux catégories : soit les femmes sont hyper sexualisées, soit elles sont pointées du doigt comme repoussantes. L'autoportrait de Samantha Brick rentre dans les deux catégories à la fois : c'est un coup médiatique.

De son coté, Bryony Gordon s'étonne du mauvais esprit des commentateurs. Après tout, remarque-t-elle, la même Samantha Birck avait déjà publié auparavant des articles aux sujets choquants, par exemple sur le thème "J'ai bien trop peur de grossir pour envisager de tomber enceinte", ou encore "mon mari m'a séquestrée dans ma voiture jusqu'à ce que j'accepte de mettre une tenue appropriée à ses yeux".

Pourtant, aucune de ses révélations n'avait été très remarquée. Il a fallu attendre que Brick se vante pour qu'elle fasse mouche. La journaliste du Telegraph s'inquiète : le public contemporain accepte facilement que les femmes se flagellent et s'auto-critiquent, mais semble ne pas supporter la prétention.

La bloggeuse Lea Tierney préfère positiver : l'affaire a au moins le mérite d'unir les femmes sur un front commun, contre Brick. La polémique a ravivé la solidarité féminine et placé la problématique féministe au centre du débat. Même les relations de travail devraient s'en trouver améliorées, plaisante-t-elle : "La productivité au travail vient d'être multipliée par dix. Pourquoi ? Parce que le flirt au bureau vient de mourir Mme Brick, vous l'avez tué. Aucun homme ne va maintenant courir le risque d'être "bricked" : le sexiste au travail va à nouveau être placé sous étroite surveillance."

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !