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"Richard II" de William Shakespeare : une fresque historique sur le pouvoir, la légitimité et la trahison
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Atlanti-culture

De : William Shakespeare Traduction : Jean-Michel Déprats Durée : 3h05 avec entracte Mise en scène : Christophe Rauck Avec : Louis Albertosi, Thierry Bosc, Eric Challier, Murielle Colvez, Cécile Garcia Fogel, Joaquim Fossi, Pierre-Thomas Jourdan, Guillaume Lévêque, Micha Lescot, Emmanuel Noblet, Pierre-Henri Puente

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THÈME

Richard II est une pièce sur le pouvoir : comment on le conquiert et comment on l’exerce. Il raconte la guerre larvée que se mènent le Roi et son cousin Bolingbroke, pour la couronne d’Angleterre.

Le roi Richard est au pouvoir. Il contraint à l’exil puis déshérite Bolingbroke. Celui revient secrètement en Angleterre avec une petite armée.

Entre les deux hommes s’engage une lutte sans merci pour le pouvoir, à coups de trahisons, compromissions, corruptions, renoncements …

POINTS FORTS

Jusqu’où peut-on repousser les limites d’une certaine éthique politique pour asseoir son pouvoir et sa légitimité ? Sujet éminemment actuel et de tout temps. La pièce de Shakespeare interroge sur l’exercice du pouvoir avec cette fresque historique qui nous plonge au cœur d’une saga familiale aux ramifications complexes. Tout n’est pas toujours limpide dans les interactions entre les différents protagonistes mais s’éclaircit progressivement.

Shakespeare nous oblige à réfléchir, à réagir, à chercher ce qui se cache derrière les apparences ou les évidences, à aller vers la complexité, à lire entre les trous et les troubles de l’Histoire. L’itinéraire de Richard, qui commence par condamner et exclure puis finit par céder et accepter est celui d’un homme qui cherche à comprendre qui il est et quelle est sa place dans le monde.

La mise en scène de Christophe Rauck cherche à décrypter, pour mieux nous faire saisir l’ambiguïté du personnage, toute la subtilité de cette tragédie. La tension est palpable dès les premiers instants, où le roi, Bolingbroke et le Duc de Norfolk apparaissent dans des ronds de lumière qui semblent les isoler les uns des autres et les promettre à un affrontement inévitable. Le décor, sans cesse en mouvement, et la mise en scène accompagnent ce déplacement des consciences jusqu’au final : la chute pour l’un, le trône pour l’autre.

QUELQUES RÉSERVES

On a, au début tout du moins, du mal à saisir parfaitement les enjeux de cette fresque historique et ses retournements d’alliance. Et puis les enjeux se font plus compréhensibles et tout s’éclaire en se focalisant sur le destin de ces deux hommes.

ENCORE UN MOT...

Micha Lescot rêvait d’interpréter Richard II. Il y est magnifique et brillamment entouré de comédiens fidèles de Christophe Rauck qui réussit à mettre en valeur leur interprétation.

UNE PHRASE

Richard II
« Vieux Jean de Gand, Lancastre que le temps honore, — as-tu, conformément à la teneur de ton serment, — amené ici Henri Hereford, ton fils hardi, — pour soutenir cette orageuse accusation, — que notre loisir ne nous a pas permis d’entendre encore, — contre le duc de Norfolk, Thomas Mowbray ? »

L'AUTEUR

William Shakespeare (1564-1616) est l’un des géants de la littérature universelle et du théâtre : auteur dramatique, homme de troupe, acteur, poète. En quelque vingt-trois ans d'activité fiévreuse, Shakespeare, outre ses Sonnets et ses poèmes lyriques ou narratifs, a produit trente-huit pièces de théâtre. Au 19e siècle, on les répartissait commodément en trois périodes : la première, marquée principalement par des comédies, légère et heureuse ; la deuxième, celle des tragédies, période noire et qui correspondrait à un profond désarroi personnel ; la troisième, celle des pièces romanesques, réaffirmant, au terme des conflits et des désastres, l'ordre et la lumière. 

Sa force, sa poésie, sa philosophie, son universalisme nous laissent encore comblés et stupéfaits, émerveillés et reconnaissants.

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