Les 7 règles de vie pour une retraite positive

Et si nous nous autorisions (nous nous obligions ?) à refuser la représentation sociale qui fut et peut-être qui est encore dominante par rapport à la retraite, à penser positivement cet état, quels seraient dès lors les comportements qui en découleraient ?

Pensons donc à gérer notre nouvelle image et luttons contre les clichés liés au statut de retraité :

1. 1. Le retraité est vieux

Soignons notre présentation, cherchons à nous rajeunir : coiffure, habillement, lunettes. Ce n’est pas parce que nous n’allons plus au bureau qu’il faut « finir » nos vieux habits, regardons les 40-50 ans et inspirons-nous de leur « look ».

Roman Jacobson disait : « Le verbe et le corps se complètent,se démentent, se suppléent. » Si vous déclarez : « Je me sens jeune et je suis en pleine forme », mais que votre « look » ne ressemble à rien, qu’est-ce que vos interlocuteurs risquent de retenir ?

Si, passant à la retraite, nous nous attendons à être perçus comme un vieux et que nous acceptons cette attente, alors immanquablement nous allons glisser vers la vieillesse. Il nous arrive souvent de provoquer ce que l’on craint. La retraite arrive, soyons heureux, la vieillesse c’est pour plus tard !

2. Le retraité est inactif

Surveillons notre emploi du temps et méfions-nous des « vides » trop longs, trop fréquents. Nous devons mentalement nous dire qu’il nous faut avoir toujours quelque chose à raconter si on nous pose la question : « Alors qu’est-ce que tu fais en ce moment ? ». Et bannissons de notre vocabulaire la classique réponse : « Oh, pas grand-chose. »

3. Le retraité a souvent des problèmes de santé

Tout le monde en a. Alors n’en faisons pas la seule actualité de nos pensées et de nos propos. Au contraire, plus nous allons avoir des petits soucis de santé, moins nous devrons en parler, y compris à nos proches. Si vous vous laissez aller à ce penchant, vous risquez, l’âge aidant, d’être traité de vieil hypocondriaque.

4. Le retraité est seul, coupé du monde, de la vie

Attention, ce danger existe, et il faut être attentif au niveau d’interaction sociale que nous pouvons développer.

Reprenez l’analyse que nous vous avons proposée plus haut concernant votre niveau de contacts avec autrui. Si vous êtes en dessous de 10, profitez alors de tous les événements de la vie quotidienne, même des plus minimes, pour créer de l’échange, de l’interaction. Par exemple, si vous lisez le journal quotidien, ne vous abonnez pas, mais allez le chercher tous les matins à la maison de la presse la plus proche ; si vous déjeunez seul chez vous, pourquoi ne pas aller prendre votre café au bar du coin ou du village ?

5. Le retraité est souvent une personne triste, sans entrain

Le sentiment de solitude lié à la baisse du niveau d’interaction sociale, le sentiment d’inutilité lié au manque d’actions ou de projets interactifs engendrent couramment une angoisse chronique plus ou moins diffuse qui a des conséquences à la fois sur nos capacités mentales et sur notre intelligence émotionnelle. Une personne en situation plus ou moins dépressive a du mal à percevoir l’état émotionnel de l’autre. Sa capacité d’empathie se trouve altérée et par là-même son pouvoir de créer une relation dynamisant l’autre est réduit.

Si l’autre trouve agréable les interactions qu’il a avec nous, il développera une image positive de nous-même et recherchera la relation. Si on est bien avec soi-même, on le sera avec les autres et les autres le seront avec nous.

Les émotions sont contagieuses : si notre état émotionnel est négatif (« Depuis que je suis à la retraite, je ne sais plus qui je suis », ou « Depuis que je suis à la retraite, je me demande pourquoi je vis »), il se communiquera insensiblement à notre entourage. Ne nous étonnons pas dès lors si les autres ne viennent pas vers nous. Commençons donc par penser du bien de nous-même.

À la retraite, nous avons de l’énergie disponible ; tournons-la vers l’autre, vers les autres, soyons « exocentré» et non « égocentré ».

6. Le retraité est un homme fini

C’est faux. Vous allez ou vous êtes parti à la retraite à 60 ou 65 ans. Votre espérance de vie est d’au moins 20 ans – soyons optimiste de 25 ans[1] – : c’est immense ce qu’on peut faire en plus de 20 ans. Pensez au général de Gaulle qui en 1958, à 68 ans, a quitté Colombey-les-deux-Églises pour prendre les rênes de la République, pensez à Henri Salvador, à Charles Aznavour et à beaucoup d’autres qui à plus de 80 ans ont continué ou continuent à développer des spectacles nouveaux, à assurer des tournées. Il faut pourtant savoir changer de registre et savoir tourner la page pour entamer une nouvelle vie. Le deuil est nécessaire pour que la vie continue.

Alors autorisez-vous, entreprenez, engagez, et même débutez des actions nouvelles, découvrez des domaines nouveaux comme si vous ne deviez jamais mourir. Plutôt que de vous poser la question : « Y a-t-il une vie après la mort ? », demandez-vous : « Quelle est ma vie avant la mort ? »[2]

7. Le retraité est un râleur qui n’arrête pas de dire que c’était mieux avant

Si nous étions la première génération à dire cela ! Mais nos parents et nos grands-parents l’ont dit mille fois avant nous. Et si l’attachement au passé n’était que le refus de voir le présent ?

« L’avenir peut être formidable », devrait être le leitmotiv de tout retraité.

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Extraits deP... ! Déjà la retraite et je ne suis même pas prêt(e) : Petit traité pour réussir sa retraite, André Versaille éditeur (2 novembre 2011).