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Au secours : les « classes dangereuses » reviennent !
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Cher François Bégaudeau (bis)

François Bégaudeau n’a pas apprécié les critiques virulentes de Benoit Rayski concernant son texte sur l’interdiction par la mairie de Lyon de la vente d’alcool après 22h. Benoit Rayski lui propose de vider leur querelle autour d’une bouteille de vin.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Comme dirait W.C. Fields (une de mes maitres à penser avec Groucho Marx) un homme qui apprécie le titre l’un de mes livres et que la culture de « la haine anti Sarko » de ses amis de gauche irrite ne peut être absolument mauvais… Que François Bégaudeau (il s’agit de lui) soit donc remercié pour cette sympathique prise de position. Pour le reste, il n’est pas vraiment tendre avec moi. Il est vrai que j’ai été, moi-même, dans ma réaction très vif et virulent.  Mais j’ai des circonstances atténuantes.

De l’aveu même de François Bégaudeau son texte était sans doute trop elliptique, « trop subtil peut être » (pour moi ?).  En outre Atlantico, toujours d’après lui, lui avait un peu forcé la main en lui imposant un « pitch » qu’il désapprouve et en lui faisant modifier son accroche. Méchant Atlantico, gentil François Bégaudeau… Passons.

Pourtant j’ai bien vu dans son texte la phrase qui suit, illustrant selon lui, le conflit « dialectique » entre l’Etat et les éléments perturbateurs.  Il les énumère : « jeunes festifs, paillards de tous poils, racaille brûleuse de voiture, squatteurs,  prolétaires en grève, nomades patibulaires, etc. ».  C’est cette phrase qui m’a fait abandonner mes délicats petits escarpins pour chausser mes gros sabots. Pour ma part, et sans vouloir fâcher l’auteur d’Entre les murs, le rapport que je vois entre « la racaille bruleuse de voiture » et «  les prolétaires en grève » c’est que la première crame les véhicules des seconds. François Bégaudeau cite pour étayer ses propos d’excellents auteurs (Foucault, Rancière). Et il ressuscite ainsi (ne serait-ce que pour dénoncer  ceux qui en font un épouvantail) l’antique notion de « classes dangereuses ».

Autour d'un verre

Qu’il me soit permis de dire à François Bégaudeau qu’il s’éloigne parfois de Foucault et de Rancière pour se rapprocher de Badiou. Ce dernier, alchimiste du marxisme, a, en effet, dans une formule concoctée dans les cornues de Normale Sup’, réuni en une seule matière « la racaille brûleuse de voiture » et « les prolétaires en grève ». Selon lui la révolution qu’il appelle de ses vœux aura, entre autres, comme fer de lance « les prolétaires d’origine étrangère » !

Puisque François Bégaudeau estime que, si je deviens plus sage, on peut débattre avec moi, allons-y ! J’ai lu et aimé son livre (mais pas du tout le film), Entre les murs. A l’époque je l’ai payé plus de 16€. Qu’il achète le mien. Il vaut 9€50. François Bégaudeau y gagnera. Et il pourra ainsi fortement contribuer à l’achat de la bouteille de vin que nous pourrions vider ensemble. Après 22 heures bien sur…

> Le texte initial de François Bégaudeau : La France, pays de jeunes anti-vieux

La réponse de Benoît Rayski : Puéril Jeune

> La réplique de François Bégaudeau : Les jeunes : un débat explosif

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