"Quand l'info épuise", de Guénaëlle Gault et David Medioni : une démonstration implacable en 85 pages !<!-- --> | Atlantico.fr
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L'essai "Quand l'info épuise", de Guénaëlle Gault et David Medioni.
L'essai "Quand l'info épuise", de Guénaëlle Gault et David Medioni.
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L'essai "Quand l'info épuise", de Guénaëlle Gault et David Medioni est paru aux éditions de l’Aube.

Bertrand Cousin pour Culture-Tops

Bertrand Cousin pour Culture-Tops

Bertrand Cousin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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QUAND L’INFO ÉPUISE

De Guénaëlle Gault, David Medioni
Editions de l’Aube
Parution le 22 mars 2023
96 pages
8,90€
Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

Le but est de faire le diagnostic de la fatigue informationnelle, car la plupart des personnes interrogées ont l’impression de voir toujours la même information, que ce soit sur la presse écrite, la télévision, la radio, ou les réseaux sociaux, sans oublier les podcasts et les newsletters. Paradoxalement, beaucoup ont la crainte de manquer quelque chose et de ne pas être « dans le coup ». Pour les agences de publicité, la vraie valeur est celle de l’attention, c’est pourquoi les médias n’hésitent pas à « pilonner » les informations. Il n’y a pas de hiérarchisation pas plus qu’il n’y a pas de barrière contre les « fake news ».

Des solutions sont possibles : inciter les citoyens à limiter leur consommation médiatique et surtout à la sélectionner. Il s’agit même d’une question de politique publique car il faut éviter une sorte d’épuisement démocratique. Pour cela, l’éducation nationale doit instituer un enseignement à la consommation rationnelle des médias, à l’esprit critique, notamment en rejetant les discours de haine et de déchéance, en évitant des images sur les atrocités ou d’entretenir les théories du complot.

POINTS FORTS

  • Les argumentaires se fondent sur des sondages extrêmement précis organisés par la fondation Jean-Jaurès, qui s’appuie sur l’obsoco (l’observatoire société et consommation) dont les auteurs sont membres. Les sondages distinguent les tranches d’âge concernées, les degrés d’attention, les risques d’addiction ou de dépression. Sont également mesurées les différentes utilisations des médias : 9 personnes sur 10 sont connectées, 10 % ont un smartphone, 67 % sont sur les réseaux sociaux, etc… Les profils les plus touchés par ce syndrome sont les jeunes urbains et les femmes au niveau de vie modeste.
  • L’obligation donnée aux écoles de définir un créneau horaire pour sensibiliser les élèves aux enjeux fondamentaux de l’information en leur donnant des conseils pratiques est opportune. Parallèlement, il faut adopter un « Digital Services Act » pour sanctionner les fakes news, les contenus pornographiques, etc…

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QUELQUES RÉSERVES

Il y a parfois un amoncellement excessif de chiffres. Par ailleurs, les auteurs devraient s’intéresser, éventuellement grâce à un nouveau livre, à « l’épuisement » qu’entraînent les spots publicitaires, par vocation saccadés, bruyants, agressifs, entre coupant brutalement les émissions.

ENCORE UN MOT...

Cet ouvrage vient à point nommé au moment où, enfin, les pouvoirs publics commencent à s’interroger sur la régulation des médias. Il convient de rationaliser et de renforcer le rôle des instances déjà en place : le CSA et la Hadopi ont fusionné pour devenir l’ARCOM. Le rôle de la CNIL s’élargit à la cybersécurité.

UNE PHRASE

  • « La mission est de hiérarchiser et d’éditorialiser l’actualité pour la rendre intelligible et compréhensible au plus grand nombre ». Page 9
  • « 71 % de l’ensemble des personnes interrogées ont le sentiment de subir l’information plutôt que de la choisir ». Page 35
  • « C’est bien l’attention qui est devenue la ressource la plus rare et précieuse ». Page 38
  • « Allumer la télévision pour assister sur une chaîne d’information en continu au « énième » débat avec des spécialistes de rien qui ont un avis sur tout constitue-t-il vraiment un besoin ? ». Page 57
  • Saint-Exupéry : « La perfection était atteinte non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer ». Page 81

L'AUTEUR

  •  Guénaëlle GAULT, est directrice générale de l’obsoco (observatoire société et consommation) et enseignante en sciences politiques à Paris, à l’université de Paris.
  • David MEDIONI est titulaire d’une licence de droit de l’université de Paris Créteil, d’un Master 2 de sciences politiques Bordeaux, et diplômé du centre de formation des journalistes. Il a été directeur de l’observatoire des médias, fondateur d’Ernest Mag, rédacteur en chef d’Arrêt sur images, puis journaliste de l’hebdomadaire Stratégies et chef de service à CB News.

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