Pour redresser la barre, la droite a besoin de nouvelles idées<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Pour redresser la barre, la droite a besoin de nouvelles idées
©

Brain storming

La défaite de la droite aux législatives des 10 et 17 juin prochains n'est pas une fatalité... à condition de savoir tirer les leçons de l'échec à la présidentielle.

Matthieu Labbé

Matthieu Labbé

Matthieu Labbé est membre du bureau du think tank Réforme et Modernité et ancien collaborateur d'Hervé Mariton.

Il est également Secrétaire Général du SP2C (syndicat patronal des centres de contacts)

Voir la bio »

La défaite étriquée de Nicolas Sarkozy  au second tour de l’élection présidentielle marque une étape importante dans la structuration de la droite française. Le président nouvellement élu n’a pas, hormis chez ses partisans, soulevé l’enthousiasme escompté. Les Français se sont portés majoritairement vers un homme « normal » qui ne cristallisera pas la haine suscitée par son prédécesseur.

Les électeurs de tous bords ont fait valoir leur droit au calme médiatique et politique. C’est un rejet d’une personne et d’une manière de faire. François Hollande, dans la lignée chiraco-corrézienne, fera regretter l’énergie et le volontarisme de l’hyper-président. Sur le fond en tous cas.

Le déroulé de la première année du quinquennat est écrit : taux de chômage élevé, déficit budgétaire à résorber, autant de difficultés que l’Etat n’a pas les moyens d’affronter.

« François II », guère moins que Nicolas Sarkozy, n’a de recettes pour mettre en œuvre ses promesses. Pour respecter les engagements européens et redresser la France, il est inévitable de réduire le périmètre d’action de l’Etat et ses engagements. Autrement dit, il sera tiré à hue et à dia sauf à décevoir.

Dans notre contexte de crise, la réponse n’est pas redistributive mais libérale. La liberté d’entreprendre, d’initiative et la prise de risque sont des principes authentiquement libéraux et seuls créateurs de richesse.

Certes les Français ne sont pas génétiquement libéraux sur le plan économique alors qu’ils le sont sur le plan politique et social. Et pour cause ! Le courant libéral est trop mal représenté au sein de l’UMP ; même au centre François Bayrou se cache de l’être. Enfin, le libéralisme a été totalement absent de cette campagne au profit de thèmes populistes ou inconvenants.

Une victoire de la droite est encore possible les 10 et 17 juin, ou du moins bâtir une opposition solide surtout que Nicolas Sarkozy ne sera plus dans le paysage politique. L’occasion est grande pour les droites d’agir rassemblées dans leurs diversités (gaullistes, républicains sociaux, humanistes et bien sûr libéraux). D’ailleurs tout arrivant à point pour qui sait attendre, Jean François Copé a promis la mise en place de mouvements au sein de l’UMP qu'il dirige ; l’attente dure depuis dix ans déjà.

Pour le mois de campagne à venir,  qui de Jean-François Copé, numéro un du parti, François Fillon, Premier ministre sortant, ou Alain Juppé, le « pater familias, est le mieux à même de conduire la droite? Ce n’est pas d’une tête dont on a besoin mais d’un triumvirat pour ces législatives. C’est du moins ce que le « peuple de droite » est en droit d’attendre.

Si les Français accordent une majorité à François Hollande et ses alliés, grâce à l’indispensable coup de pouce d’un Front national (FN) fort, le temps de la révolution interne sera advenu pour affirmer et refonder nos valeurs de responsabilité, d’engagement, de liberté, et de citoyenneté. Et dans tous les cas, ceux ayant exercé le pouvoir, parfois durant plusieurs décennies, doivent enfin passer le témoin en vue des batailles électorales à venir. Et pour cause, la gauche détiendra tous les pouvoirs : gouvernement, Assemblée nationale, Sénat, 23 régions sur 26, 60 départements sur 101 et la très grande majorité des villes grandes et moyennes.

Il y a donc un boulevard pour la droite lors des élections de mars 2014 pour revenir à l’offensive, à condition que le renouvellement des hommes et des idées ait eu préalablement lieu.

Les Français sont prêts à entendre ce discours de vérité. Ils l’ont prouvé en élisant François Hollande avec le deuxième plus faible score de la Ve République après Valery Giscard-d ’Estaing en 1974.

Cette courte défaite ne doit pas être interprétée comme une soif révolutionnaire éperdue du peuple français. C’est une alarme. Nous devons en saisir le sens.

Il faut penser nouveau, oublier les tentations d’alliances avec le FN, tout en étant fier de nos valeurs libérales-conservatrices. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !