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Pour 37% des entreprises françaises, la principale inquiétude est la faiblesse de leur chiffre d’affaires
©Reuters

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Dans un sondage IFOP pour la CGPME et KPMG relatif aux difficultés rencontrées par les PME, les problématiques de chiffres d'affaires apparaissent comme une priorité par rapport aux autres questions afférentes à la fiscalité ou au coût du travail.

Jacky  Lintignat

Jacky Lintignat

Jacky Lintignat est Directeur Général de KPMG S.A. et Président de la Fondation d’entreprise KPMG France. Diplômé de Rouen Business School en 1975, il est également titulaire d'un DEA de gestion financière de Paris-Dauphine. Il est entré chez KPMG en 1977, où il a effectué toute sa carrière. Il enseigne à Toulouse Business School et à l’Université de Toulouse et est membre de l’APM. Il est également membre du Comité de Direction de CroissancePlus et du Conseil Scientifique de la Fondation Croissance Responsable.

 

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Atlantico : Selon un sondage réalisé par l’IFOP, pour la CGPME et KPMG, et concernant les principales difficultés rencontrées par les dirigeants de PME, les répondants indiquent que le principal problème concerne les "difficultés en termes de chiffres d’affaires" (37%). Comment expliquer ce décalage entre ces résultats et le débat public français, qui semble se focaliser sur d’autres questions ? Quelles sont les causes profondes permettant de comprendre ces difficultés liées aux chiffres d’affaires ?

Jacky Lintignat Les réponses des chefs d'entreprise de PME sur les difficultés qu'ils rencontrent sont hiérarchisées. Nous suivons cette évolution depuis 7 ans en posant les mêmes questions, et il y a trois préoccupations qui sont toujours dans le trio de tête :  l'inquiétude pour le chiffre d'affaires, le coût des matières premières et des services et l'accès au financement. Selon les trimestres, le chiffre d'affaires est en soit en tête, soit en seconde position derrière le coût des matières premières et des services. Puis, pratiquement toujours en troisième position ; les difficultés relatives à l'accès au financement.

Cette question du chiffre d'affaire indique que les PME s’interrogent sur la conjoncture. Malgré une relative amélioration, ils restent prudents. Ceci pour deux raisons : au premier semestre 2011, ils ont été nombreux à penser que la crise était derrière eux, et la crise financière relative aux dettes des pays européens est alors apparue. Ce qui les a mis dans une situation de rechute. La crainte est que ce qui paraît être une amélioration ne soit qu'une embellie temporaire. 

La seconde raison est que les chefs d'entreprise n'ont que très peu d'éléments permettant de confirmer des signes de redressement sur une période longue. Les carnets de commande ne sont pas forcément pleins, et la visibilité sur le futur n'est pas équivalente à ce qui existait avant les années 2008-2009.

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Ainsi, les questions de "démarches administratives, lourdeur du code du travail, ou le coût du travail" sont une difficulté pour 18% des interrogés. De la même façon, les répondants indiquent que les "hausse des taxes et des impôts" ne sont un problème que pour 6% d’entre eux, alors que le "manque de visibilité sur la politique fiscale" s’affiche à 3%. Comment justifier que ces questions monopolisent le débat tout en étant minoritaires dans les réponses ?

Avant de se poser la question de savoir si on a des rigidités au niveau du code du travail, la question est d'abord de savoir si on a du travail tout court, pour pouvoir recruter. Ce qui explique pourquoi les questions relatives au chiffre d'affaires sont cruciales. La question primordiale est de savoir si les perspectives de conjoncture justifient, ou non, des recrutements.

Puis, lorsqu’il y  a un accroissement de l'activité, la décision d'un recrutement sera d'autant plus facile que les démarches administratives seront souples et les risques liés à un mauvais recrutement seront faibles.

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