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Une crise mondiale du cancer se profile à l’horizon si des moyens de prévention plus efficaces ne sont pas mis en œuvre d’urgence.
Une crise mondiale du cancer se profile à l’horizon si des moyens de prévention plus efficaces ne sont pas mis en œuvre d’urgence.
©Stringer . / Reuters

Épidémie

Dans son Rapport sur le cancer dans le monde 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit une crise mondiale du cancer, si des moyens de prévention plus efficaces ne sont pas mis en oeuvre d’urgence.

Jacques Ferlay

Jacques Ferlay

Le Dr Jacques Ferlay travaille à la section "Cancer Information" du Centre international de recherche sur le cancer.

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Atlantico : Une crise mondiale du cancer se profile à l’horizon si des moyens de prévention plus efficaces ne sont pas mis en œuvre d’urgence, prévient l’Organisation mondiale de la santé dans son Rapport sur le cancer dans le monde 2014, publié lundi. Pourquoi le cancer touche-t-il moins les pays pauvres jusqu’à présent ? Et pourquoi est-ce que la situation empire ?

Dr Jacques Ferlay : C’est une question qui mérite discussion parce que le cancer touche aussi beaucoup les pays pauvres, mais pas les mêmes types de cancers que les pays développés. Ce sont souvent des cancers qui sont associés à des virus, notamment le cancer du foie, et le cancer du col de l’utérus. Leur niveau de cancer est assez élevé. Le niveau de développement s’accentuant notamment dans les pays émergents comme la Chine, l’Inde, donc particulièrement en Asie. Ces pays sont en train de prendre les mêmes mauvaises habitudes de vie, alimentaires par exemple, que les pays développés propice à l’apparition de cancers relativement rares qui deviennent de plus en plus présents. Ces populations commencent à fumer de plus en plus, donc ils sont confrontés au cancer du poumon, ils mangent de plus en plus riches et font de moins en moins d’exercice, donc ils commencent à avoir des cancers colorectaux.

Quelles proportions prendrait cette « épidémie » ?

On observe dans quelques points du monde que notamment en Asie, certains cas de cancers viendront s’ajouter à ceux qu’ils ont déjà. En Afrique, la situation est moins alarmiste car le niveau de développement est moins élevés. Mais ils ont quand même quelques cancers très fréquent et très dangereux comme le cancer du col de l’utérus chez la femme, qui est le plus fréquent dans certains pays. Le cancer du foie également mortel et très dangereux. Des cancers donc liés à des virus.

Quels pays seront les plus touchés et pourquoi ? Quels types de population ?

Les pays en voie de développement vont bien sûr voir leur population augmenter, c’est peut-être chez eux qu’il y aura plus de changements, notamment dans leur modes de vie de moins en moins sains, ce qui augmentent les risques de cancer. C’est le cas de la Chine, de la Thaïlande également, l’Asie du Sud Est plus globalement, les pays du Golfe, ou encore l’Amérique du Sud. A partir du moment où l’espérance de vie augmente il y a donc plus de personnes âgées, le nombre de cancers va augmenter de manière mécanique. Tant mieux si on vit plus longtemps, mais du coup on a plus de chances d’avoir un cancer.

Quel type de prévention faut-il mettre en place ? Pour quelles formes de cancer particulièrement ?

Il pourrait y avoir des moyens de prévenir ces cancers en faisant des campagnes de vaccinations, mais malheureusement, il n’y a pas de moyens et d’infrastructures mis en œuvre dans tous ces pays. La première prévention à mettre en place c’est sur l’arrêt du tabac, mais c’est universel, le cancer du poumon étant le premier cancer dans le monde, mais c’est universel. Il faut également mettre en place des campagnes de vaccinations pour au moins deux cancers pour lesquels on peut se prémunir par vaccination : c'est-à-dire le cancer du col de l’utérus et le cancer du foie, en grande partie liée à l’hépatite B et C. Et enfin inciter les populations à avoir une alimentation saine, une activité physique régulière, qui protège notamment du cancer du colo rectum, du sein et de la prostate. Et enfin suivre toutes les recommandations qui concernent les expositions professionnelles à certains cancérigènes connus comme les produits chimiques. Pour certaines zones à risques, se protéger du soleil pour éviter les mélanomes.

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