Pierre Courbebaisse : Pour la France périphérique, l’avenir dépend du développement des compétences professionnelles<!-- --> | Atlantico.fr
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Hors des métropoles, dans cette France que l’on décrit depuis une décennie comme « périphérique », le sentiment de déclin est omniprésent, émollient, incapacitant
Hors des métropoles, dans cette France que l’on décrit depuis une décennie comme « périphérique », le sentiment de déclin est omniprésent, émollient, incapacitant
©Fred TANNEAU / AFP

Avenir

Alors que le sentiment de déclin progresse dans notre pays, il faut trouver les outils d’une ambition collective renouvelée, en particulier dans la France périphérique. Son avenir dépend des compétences et donc de son développement économique

Pierre Courbebaisse

Pierre Courbebaisse

Pierre Courbebaisse est co-président de la Commission Education, formation, compétences et jeunesse du MEDEF

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Hors des métropoles, dans cette France que l’on décrit depuis une décennie comme « périphérique », le sentiment de déclin est omniprésent, émollient, incapacitant. Bref, des difficultés économiques réelles de larges pans du territoire de notre pays a surgi un mal plus insidieux qui se situe dans les têtes. Sans s’occuper de redonner un sens à l’ambition individuel, au goût pour le travail. 

La Fondation Jean Jaurès vient de publier son baromètre des Fractures françaises soulignant que le sentiment de déclin atteint le stade de l’alerte rouge. On pourra en déduire les conséquences sociales actuelles. « L’humeur » d’un pays, qu’elle soit morose ou euphorique, trouve des sources importantes dans la situation économique et sociale de nos territoires d’une part, avec ce qu’elle procure matériellement à titre individuel, et dans l’idée que l’on se fait de sa « mobilité » sociale de l’autre : prend-on l’ascenseur ou le descenseur social ? 

Dans la mondialisation accélérée par la mutation technologique, qui a plongé notre pays dans l’impérieuse nécessité de s’adapter en permanence, il faut savoir mobiliser les actifs, redonner goût à l’aventure collective et individuelle mais aussi expliquer à chaque que cette adaptation est possible par une augmentation des compétences professionnelles. La France des territoires ont affronté dans son histoire des transitions spectaculaires mais elle peut faire mieux souvent grâce au socle formation initiale des actifs.

Les écosystèmes en décrochage sont évidemment davantage vulnérables que les métropoles mais ce ne sont pas des territoires perdus pour autant. Les exemples foisonnent de territoires qui dans le passé, en France ou en Europe, passaient pour en déclin ou « arriérés ». Pensons aux vallées alpines autrichiennes, aujourd’hui en pointe dans bien des domaines. En France des bassins d’emplois comme le Valenciennois (qui a misé sur sa situation géographique idéale en Europe) ou la Vendée (misant sur sa culture de l’adversité et une économie familiale, permettant toutes deux un sens aigu de l’innovation), avec des histoires différentes mais aussi celui du Roannais actuellement (avec un regain de l’emploi industriel ) se sont redressés spectaculairement. Chaque territoire a œuvré à son propre redressement économique en se basant sur sa culture commune. La clé se trouve dans la construction d’un cercle vertueux entre entreprise travail et acquisition constante de compétences. Le rôle de la société civile locale, des mairies, bref des acteurs économiques. Malgré des taux de croissance de notre pays satisfaisants jusqu’à présent, non seulement la théorie du ruissellement n’est pas opérante mais le « sommet » seul entraine une faible dynamique locale, alors que plus d’horizontalité permettrait d’agir de façon plus efficace.

Vivre d’une aide descendante n’est jamais satisfaisant, le retour à l’emploi passe par la montée, des compétences, quelques ‘en soit les modalités la formation interne ou externe a l’entreprise, l’usage du distanciel et par une mobilisation plus horizontale. On ne sort pas d’une léthargie des territoires en offrant des « activités » zombie. Insuffler l’ambition individuelle dans un cadre collectif local c’est aussi donner à la France des outils de compétitivité à venir. Aujourd’hui, nombre de bassins d’emplois sont concernés encore par le chômage et surtout le vieillissement. France Stratégie nous apprenait 39% des zones d’emploi ont un chômage entre 7 ,4% et 9,4%   et 69% des zones ont un chômage est de 6, 4% et 10,4%. La croissance des actifs est sensiblement la mémé que celle de la population totale .Le dynamisme démographique d’une zone d’emploi peut néanmoins ne pas satisfaire qui comme le vieillissement n’est pas synonyme de reflux du chômage .A l’heure des incertitudes, il faut pouvoir miser sur les initiatives de développement local endogènes, fondée sur les compétences et la formation en parallèle le selon les besoins d’une aide à l’investissement au niveau du territoire et des entreprises.

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