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Petit manuel de survie malheureusement dans l'air du temps : les bons gestes à connaître en cas d'attentats
©Reuters

Bonnes feuilles

Après les attentats de novembre 2015, chacun de nous a compris qu'il pouvait désormais être une cible et que ses proches pouvaient l'être aussi. Cette nouvelle guerre n'est plus uniquement réservée aux professionnels ou « aux autres ». Alors comment continuer à vivre normalement, sans se laisser envahir par la peur tout en étant conscient du danger ? C'est ce qu'explique Sylvie Tenenbaum, à l'aide de conseils concrets, d'exercices pratiques et de nombreux témoignages de spécialistes et de patients. Un livre pour continuer à vivre et espérer malgré tout. Extrait de "Apprendre à vivre avec les attentats" de Sylvie Tenenbaum, aux éditions Albin Michel (1/2)

Sylvie  Tenenbaum

Sylvie Tenenbaum

Sylvie Tenenbaum est psychothérapeute depuis 25 ans. Certifiée en PNL, analyse transactionnelle, hypnose éricksonienne, elle intervient aussi dans le traitement du stress post-traumatique (EMDR).

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Que faire en cas d’attentat ?

Les conseils donnés par les « mesures Vigipirate » sont clairs : s’échapper, se cacher, alerter. Une affiche éditée par le gouvernement détaille ces trois grandes catégories de conseils en attendant l’arrivée des forces de l’ordre et des secours. Elle est diffusée sur Internet et sur les réseaux sociaux pour permettre à tout un chacun de la consulter, de l’imprimer ou de l’afficher dans un lieu utile. Vous la trouverez sur le premier rabat de ce livre.

• S’échapper, tête baissée, fuir si c’est possible dans le contexte – et si l’on possède les moyens physiques pour le faire. Si l’on en a les capacités, aider les autres à s’échapper sans s’exposer (ou le moins possible : les consignes des formateurs de la Croix-Rouge sont formelles : se mettre soi- même en danger n’aidera personne), alerter les témoins et leur dire de rester éloignés. En cas de tirs, courir en se baissant le plus possible et en faisant des zigzags : une cible mouvante est plus difficile à atteindre.

• S’il y a une explosion, se jeter au sol en se protégeant la tête avec les mains. S’il n’y en a qu’une et qu’il n’y a pas en plus de fusillade, appeler la police (17). Si c’est possible, déclencher l’alarme incendie, aider les blessés si l’on est formé aux premiers secours, appeler le SAMU (15), attendre l’arrivée des secours et témoigner auprès de la police (voir aussi p. 129 Comment donner le signalement d’un individu, et p. 134, Comment donner le signalement d’un véhicule).

David Manise, instructeur de survie, donne aussi des conseils sur « Attentats : comment réagir en cas d’attaque ? Être attentif et sortir de la sidération ». Voici quelques règles qu’il préconise de suivre :

– ne pas fréquenter inutilement les endroits les plus à risque, « difficiles à définir », précise-t- il, en dehors de lieux symboliques (lieux de culte, de regroupements importants) ;

– être attentif à son environnement : une triste habitude à prendre... Repérer notamment les issues de secours ;

– sortir de la sidération : 75 % des personnes sont plus sidérées que paniquées, comme lors de catastrophes naturelles, et la sidération empêche toute réflexion, bloque toute action, comme un animal qui ne peut plus courir pour fuir son prédateur. Prendre conscience de cet état peut permettre de faire le meilleur choix : fuir, rester immobile ou se cacher derrière ou sous des protections utiles. Face à une personne en état de sidération, frapper dans les mains près de son visage.

Europ Assistance, tout en rappelant qu’aucune destination n’est exempte de risque terroriste, donne une liste de pays qu’il vaut mieux éviter : l’Afghanistan, l’Inde, l’Irak, le Pakistan et les Philippines en font partie. Mais aussi l’Europe de l’Ouest (Royaume- Uni, Grèce, Espagne, France...), l’Afrique du Nord (Algérie, Égypte...), l’Amérique du Nord, l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Thaïlande), l’Australie, le Moyen- Orient (Arabie saoudite, Yémen...). Il est donc conseillé de s’informer et de suivre l’actualité avant de partir... Certaines infrastructures militaires, civiles, ou gouvernementales (bureaux de vote, commissariats et ambassades) sont régulièrement visées. Sans oublier les aéroports internationaux, les transports publics (bus, métro, etc.), les lieux de culte, les hôtels, les restaurants, les boîtes de nuit et les marchés, les rassemblements publics, les centres d’affaires, le réseau de distribution d’eau, les centres logistiques (denrées alimentaires) et les administrations1

En cas de fusillade

• Chez soi, ne pas chercher à regarder ce qui se passe, ne pas sortir, fermer portes et fenêtres, s’éloigner des ouvertures, s’allonger loin des murs et des fenêtres dans une pièce plutôt au centre de l’habitation. La salle de bains est souvent la pièce la mieux protégée en cas de fusillade. Les balles traversent l’aggloméré, les briques et même le béton... Contacter la police (17), éteindre la lumière, n’ouvrir à personne, mettre son téléphone sur silencieux (sans vibreur).

• Dans la rue, courir le plus loin possible de la zone à risque en se baissant et en sortant de l’axe des tirs (prendre la première rue transversale possible). Sinon, s’allonger, se cacher jusqu’à ce que la fuite soit possible.

• En voiture, partir le plus loin et le plus vite possible en restant prudent. Si les voies sont bloquées, sortir et se protéger des agresseurs en se cachant derrière le moteur (seul élément à l’épreuve des balles). Ou fuir. Prévenir la police (17) et le SAMU (15) en se localisant et en décrivant la situation.

• Dans un bâtiment public, tenter de sortir si cela éloigne des agresseurs, sinon se cacher (en étant attentif à ce que le corps entier soit dissimulé) en restant immobile. S’il y a des blessés ou des personnes décédées et que les terroristes s’approchent, faire le mort (plutôt à plat ventre : on voit moins la respiration et, comme il est impossible de maintenir ses paupières immobiles, si votre visage est visible vos légers mouvements de paupières vous trahiront). Toujours penser à éteindre son portable pour ne pas être repérable. Dans un hall d’immeuble ou un lieu public (cinéma, boutique, café ou restaurant), commencer par repérer les consignes d’évacuation d’urgence et les issues de secours.

• Une fois en sécurité, composer les numéros d’urgence (le 17 ou le 112). À l’approche des forces de l’ordre, éviter les gestes brusques, ne pas courir et lever les bras, paumes ouvertes.

• En tant que témoin d’une situation suspecte, appeler ces mêmes numéros. Être un témoin utile peut s’apprendre, notamment en jouant avec ses enfants, grâce aux exercices « Comment donner le signalement d’un individu » et « Comment donner le signalement d’un véhicule »  (voir Annexes, p. 129 et p. 134).

• Surtout éviter, sur les réseaux sociaux, de donner des informations sur les interventions de la police et/ou de l’armée, ne pas diffuser d’informations non vérifiées. Préférer suivre les comptes Twitter@Place- Beauvau et @gouvernementfr.

Extrait de Apprendre à vivre avec les attentats de Sylvie Tenenbaum, publié aux éditions Albin Michel.

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