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Patrick Rambaud : "Une  vision manichéenne de la chose politique sévit en France ces temps-ci"
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Atlantico Litterati

Rambaud fait sensation avec son dernier opus : « Emmanuel Le magnifique, Chronique d’un règne » (Grasset, 2019). Nous l'avons rencontré.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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Patrick Rambaud

Patrick Rambaud

Patrick Rambaud, est l'auteur d'une trentaine de livres, dont plusieurs parodies, et a obtenu en 1997 le Prix Goncourt, ainsi que le Grand prix du roman de l'Académie française, pour La Bataille (Grasset).

En 2008, il est élu membre de l'Académie Goncourt, succédant à Daniel Boulanger, démissionnaire.

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A lire aussi, la critique d'Annick Geille : "Emmanuel le magnifique" : Patrick Rambaud ou l’or des mots

 Annick Geille : Comment avez-vous enquêté sur votre personnage puisque vous ne le connaissez pas ?

Patrick Rambaud : Je lis cinq quotidiens par jour car une maladie des yeux m’interdit la lecture sur écran. Ce qui me paraît évident, c’est le rôle des réseaux sociaux. Les événements du printemps arabe et ceux d’aujourd’hui en Algérie sont des révolutions nées des écrans. En France, hélas, sévit ces temps-ci une vision manichéenne de la chose politique. Tout est noir ou blanc. Les réseaux sociaux prônent l’insulte et sèment la violence. Le bruit, la bêtise règnent. C’est la renaissance du « Père Duchêne », donc de l’arbitraire « révolutionnaire ». La crise des « Gilets Jaunes » fut déclenchée par leur refus d’une taxe en faveur de la transition écologique. Aujourd’hui, plus de quatre mois plus tard, ces mêmes « Gilets Jaunes » proposent aux écologistes de venir grossir leurs rangs dans leurs manifestations du samedi. Ubuesque ! Le triomphe d’Alfred Jarry et du Père Duchêne, vous dis-je. Je note aussi l’avènement - très inquiétant- d’une extrême-droite et d’une extrême-gauche ultra-violentes. Les Black Blocks n’ont pas dit leur dernier mot.

Pour Machiavel, le Prince « doit se donner les moyens de rester au pouvoir. Il n’est pas tenu d’être moral. Il doit être craint, en évitant de se faire haïr », dites-vous encore …

Le pouvoir, quel qu’il soit, gouverne toujours comme les gouvernés gouverneraient s’ils étaient au pouvoir.

Votre Prince saura-t-il durer ?

Mon livre se termine avant l’affaire Benalla ; il y eut à ce moment-là une cassure nette dans le quinquennat. Tout ce que Macron pouvait dire avant passait, après, rien ne passait plus. Prenons l’exemple du « Gaulois réfractaire ». Rien de bien méchant, et encore moins d’insultant. C’est la figure d’Astérix. Nous sommes toujours en plein « Père Duchesne ». Brigitte Macron fut attaquée de toutes parts après l’affaire Benalla, alors qu’elle plaisait, avant. Pour ce qui est de la suite, tout dépend de ce que Macron va réussir-ou pas- lors des élections Européennes. Notez que si des élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, il serait réélu. Il n’y a personne d’autre.

Savez-vous ce qu’il a pensé de votre livre ?

Non. Je ne sais pas s’il l’a lu. Je n’envoie jamais mes ouvrages aux politiques.

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