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Où va la Catalogne ? Des élections à haut risque pour Mariano Rajoy face aux séparatistes qui n’ont plus rien à perdre…
©Reuters

Dans l'attente

Afin de mettre un terme à la plus grande crise institutionnelle et "existentielle" jamais connue depuis la guerre civile espagnole par l’Espagne, menacée d’implosion depuis la Déclaration d’indépendance unilatérale (DIU) de l’ex-exécutif Catalan, Mariano Rajoy a décidé d’organiser de nouvelles élections.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Toutefois, rien n’indique que le séparatisme, qui progresse depuis des décennies, sera jugulé, ou même contenu. Et rien ne permet d’attester que les forces « loyalistes » seront capables d’emporter la majorité. Les séparatistes, dont les leaders sont emprisonnés ou en « exil », et qui se présentent comme des « victimes d’une persécution politique », semblent avoir séduit une partie de l’opinion publique catalane et nombres d’ex-indécis, plus que jamais scandalisés par la « répression » espagnole, depuis le fameux référendum du 1er octobre dernier, et encore plus depuis l’incarcération de dirigeants politiques et associatifs indépendantistes catalans présentés comme des « prisonniers politiques » (« els presos politics »).

Chacun que se rappelle qu’à la suite de la tenue du référendum (illégal) d’indépendance organisé le 1er octobre dernier en Catalogne, le gouvernement de Mariano Rajoy (PP, droite conservatrice), a mis en application l’article 155 de la constitution espagnole qui a permis d’annuler le « processus » séparatiste (« el proces ») initié par le parlement catalan régional. Les dirigeants de l’exécutif catalan, dont l’ex-président Carles Puigdemont, « réfugié » à Bruxelles, ou encore son ex-vice-président, Oriol Junqueras, en prison, ont alors été démis de leurs fonctions, ce qui a scandalisé et révolté des millions de Catalans plus que jamais remontés contre Madrid.

Face à la stratégie « asymétrique » des séparatistes catalans, dont l’arme redoutable consiste à retourner la force répressive légale de l’Etat espagnol contre lui-même afin de lui faire perdre sa légitimité morale, celle de Mariano Rajoy est peu susceptible de gagner le cœur des Catalans autonomistes modérés, qui sont plutôt tentés par une réaction de radicalisation.

Le pari d’organiser des élections en un temps si court a été très risqué pour Rajoy, qui joue peut-être ici son destin national et qui est déjà très affaibli. Tout d’abord parce que les enquêtes montrent que l’aspiration indépendantiste n’a cessé de progresser depuis 2010, depuis l’interdiction de plusieurs scrutins par Madrid et depuis que le gouvernement de Rajoy est revenu sur certaines concessions qui avaient été faites par ses prédécesseurs envers les catalanistes. Les pro-indépendance, jadis évalués entre 20 et 30 % maximum jusque dans les années 2000, sont aujourd’hui estimés, toutes tendances confondues, entre 50 et 55 %, voire plus, si l’on compte les nationalistes catalans « modérés » proches de Podemos.

La deuxième raison pour laquelle Rajoy a fait un pari très risqué réside dans le fait que son parti, le Partido Popular, déjà très bas depuis des années en Catalogne en raison de sa critique de la cause séparatiste et de son « héritage franquiste anti-catalaniste », risque de baisser encore plus en raison de la diabolisation de Mariano Rajoy accusé de « répression fasciste »  et de la monté inattendue d’un autre parti loyaliste : Ciudadanos, né en réaction au processus séparatiste, mais bien plus jeune, plus social et non entaché par les scandales de corruption qui ont discrédité le PP.

Les sondeurs estiment ainsi que 40 à 50 % des électeurs potentiels du PP ont donné leur vote à Ciudadanos, dont la leader en Catalogne, Inès Arrimadas, brillante, jeune et belle, a fait une campagne impeccable et est l’un des deux partis qui a gagné le plus de suffrages avec la gauche républicaine (ERC) et la liste de Puigdemont (Junts per Catalunya). En cas d’humiliation du PP, qui pourrait n’obtenir que 4 ou 5 sièges en Catalogne la défaite de Rajoy sur le plan de la politique nationale espagnole serait l’étape suivante, car être l’un des partis les moins votés de la région la plus puissante du royaume aura nécessairement des conséquences sur le leadership du partido Popular et de Rajoy lui-même. D’ailleurs, son aile droite, proche de José Maria Aznar, qui lui préfère Ciudadanos, plus combatif, l’accuse en sous-main d’avoir très mal géré la crise et d’avoir été incapable d’anticiper le coup de force du référendum illégal du 1er octobre dernier.

Les forces en présence

Pour récapituler, depuis le « Procés », les forces en présence sont les suivantes :

1/-le PP de Mariano Rajoy, dont le candidat aux élections locales catalanes, Xavier Garcia-Albiol, fait figure de politicien le plus détesté en Catalogne. Son parti est par ailleurs associé aux multiples dossiers de corruption au national, en plus d’être accusé d’avoir une généalogie franquiste et d’être foncièrement hostile au catalanisme et « espagnoliste ».

2/ le parti Ciudadanos : celui-ci a commencé très modestement dans les années 2000, sur fond de refus de l’indépendantisme et de la corruption. Il a connu ses premiers succès lors des révoltes des Indignados à la suite de la crise économique de 2007-2008 et des grandes manifestations anti-Zapatero. Son leader national, Albert Ribera, a commencé à apparaître en 2011 seulement, mais il a vite été présenté comme l’équivalent de droite et anti-système/anti-corruption de Podemos. Pour de nombreux catalanistes qui sont outrés par les propos très durs anti-sépararistes et par l’« espagnolisme » de la branche catalane de Ciudadanos, la percée subite de ce mouvement jeune et considéré encore « plus à droite » que le PP - mais plus cohérent - est présentée comme le fruit d’une stratégie des « grandes sociétés » espagnoles et du complexe capitaliste-bancaire (ex : banco de Sabadell), comme l’explique le fameux cinéaste catalaniste Ferran Tomàs. La conséquence de cette perception très négative signifie que même en arrivant premier à l’issue de l’élection, Ciudadanos ne sera pas en mesure de gouverner, sauf si les Socialistes (PSC) et le PP puis Catalunya en Comù-Podem (Podemos) - les autres partis non-séparatistes - acceptaient d’investir Inès Arrimadas comme présidente de la Generalitat, ce qui est très improbable étant donnée l’extrême polarisation et division de la classe politique catalane entre pro et anti-Madrid.

3/ Junts per Catalunya : cette liste concoctée depuis Bruxelles et au dernier moment par l’équipe de l’ex-« president » Carles Puigdemont, fait partie des favoris. Très habile, Puigdemont y a associé Jordi Sanchez, l’ex President de la très populaire et puissante association Assemblea National Catalana (ANC, organisatrice des méga-manifestations séparatistes), et nombre d’autres indépendants, issus de la société civile, de l’administration, du monde de l’art, du Show bizz, sans oublier des professeurs prestigieux et autres personnalités catalanes encore plus connus que les politiciens. Ceci avec l’appui des deux grandes associations catalanistes ultra-populaires, la précitée ANC et Omnium cultural, dont les deux leaders, (« les Jordi »), sont en prison. Ceci confère d’ailleurs une forte légitimité victimaire à cette liste pro-Puigdemont qui se présente comme la seule qui défie le « coup d’Etat » orchestré par Mariano Rajoy. Audacieux, et de plus en plus radicalisé, Puigdemont n’hésite pas à déclarer depuis des jours que ce sera « lui ou Rajoy », le but étant de créer, en cas de victoire, un choc anti-Rajoy dans toute l’Espagne.

La liste de Puigdemont a également eu l’intelligence de reprendre le mot « Junts » (ensemble), qui figurait dans la coalition précédente destituée (« Junts pel Si ») qui l’avait porté à la tête de la présidence et qui unissait son parti d’origine, Convergencia, et la gauche républicaine (ERC, de Junqueras, qui a décidé de faire jeu à part et n’apprécie guère cette « récup »).

Puigdemont joue donc sur la connotation rassembleuse de Junts, et il a eu l’habilité de ne pas reprendre le nom de son parti d’origine, le PdCAT, continuation de Convergencia, sali et discrédité par d’énormes scandales de corruption (entre 2 et 3 milliards d’euros…) qui impliquent son leader historique, Jordi Pujol, lequel aurait blanchi en Andorre et dans d’autres paradis fiscaux d’énormes sommes issus des marchés publics...

Sous-estimée au début de la campagne, la stratégie électorale de Junts per Catalunya, qui a consisté à marteler un message simple et unique : le « retour du Président légitime », semble avoir payé, car la liste de Puigdemont n’a cessé de gagner du terrain, au grand dam de son ex-allié/concurrent de l’ERC, de Oriol Junqueras, toujours en prison..

- l’ERC (Esquerra Republicana catalana) : cette Gauche républicaine catalane, ex-allié de Puigdemont, a décidé de jouer sa propre partition. Son leader, Junqueras, ex-vice-président de la Generalitat, a fait difficilement campagne depuis sa prison. Toutefois, il reste l’un des favoris du scrutin. Face à son nouveau concurrent ex-allié du Junts per Catalunya, il a récemment lancé un missile contre Puigdemont en déclarant « moi, je n’ai pas fui à Bruxelles, je suis resté et ai assumé mes responsabilités »… L’ERC rappelle à l’envi qu’il est le plus vieux parti catalaniste républicain, qu’il est l’héritier de l’expérience républicaine anti-fanquiste avortée de 1931, et qu’il est le vrai mouvement indépendantiste raisonnable face aux catalanistes pro-espagnols ou tièdes non séparatistes de Podemos ou face aux extrémistes d’extrême-gauche de la CUP et bien sûr aux concurrents de « droite » de Junts per Catalunya. Toutefois, face aux pro-Espagnols et à la droite PP-Ciudadanos, il est probable qu’en cas de victoire serrée, l’ERC saura composer avec les autres indépendantistes afin de faire émerger une présidence nationaliste.

- La CUP, Candidatura d’Unitat Popular, représente le camp séparatiste d’extrême-gauche le plus radicalement anti-espagnol et anti-monarchique (obsédé par la lutte contre les « Bourbons » et les capitalistes). Son leader, Carles Riera, espère conserver ses 10 sièges sortant, mais les sondages annoncent une baisse de popularité de cette frange radicale qui inquiète les indépendantistes ouverts au dialogue en raison de sa campagne qui n’a cessé de préconiser une « voir unilatérale » et donc de rupture radicale avec Madrid. L’un de ses leaders, Ana Gabriel, qui ne s’est pas représentée, s’était fait remarquer après les attentats de Barcelone et Cambrils de l’été 2017 lorsqu’elle avait attribué les attaques islamistes « au capitalisme et à la monarchie espagnole »…

- Catalunya en Comù-Podem, dont le noyau clef est la version catalane de « Podemos », allié à la Maire de Barcelone Ada Colau, a fait le choix de se poser, via son candidat à la présidence, Xavier Domenech, en rassembleur. Cette liste défend en effet les « prisonniers politiques catalans » tout en prônant un dialogue et un maintien d’une Catalogne plus autonome dans le giron espagnol. L’idée est également de concentrer les tirs contre ceux qui ont favorisé la précarité et de prôner une politique sociale qui aurait été oblitérée par le processus « irresponsable » de l’indépendance unilatérale (DIU).

- Partido Socialista de Catalunya (PSC). Sur ce terrain ambigu, on retrouve aussi le PSC (branche locale du PSOE espagnol), dont le candidat investi à la présidence de la région, Miquel Iceta, se présente comme le « seul recours possible », le seul capable de restaurer la paix civile et le dialogue en raison de sa défense de l’unité espagnole assortie d’un « appel au dialogue » avec les séparatistes, ceci sur fond de défense des thèmes sociaux. Toutefois, les positions nettement anti-séparatistes, de son dirigeant au niveau national, Pablo Iglesias, rend peu crédible le discours d’Iceta qui prétend « dialoguer avec tout le monde » au niveau catalan et se poser en rassembleur. Comme Podemos, le PSC est accusé par la CUP et nombre de séparatistes d’ERC et de Junts per Catalunya d’avoir une attitude trop pro-espagnole et faussement ouverte aux nationalistes catalans. 

En guise de conclusion

Il est assez probable que le Bloc indépendantiste gagne. En effet, il faut rappeler que, même si les anti-nationalistes du PP, de Ciudadanos et du PSC l’emportent, le système électoral en vigueur pour les élections des « autonomias » (régions autonomes) prévoit, en vertu de la loi d’Hondt, une surreprésentation des zones rurales par rapport aux zones citadines, et surtout permettent aux provinces de Lerida (Lleida) et de Gerona de faire élire des députés avec deux fois moins de voix selon les zones par rapport à la province de Barcelone, nettement sous-représentée, mais où se concentrent la majorité des anti-indépendantistes et des hispanophones.  Cette loi « de rééquilibrage ruraux-citadins, votée dans les années 1960, risque donc de faire gagner les indépendantistes, même si les loyalistes anti-séparatistes l’emportent en nombre de voix…. « Cette loi avait un sens lorsque les zones rurales étaient déconnectées », coupées des zones citadines et défavorisées, explique l’avocate catalane Eva Garcia, « mais elle n’a plus de sens aujourd’hui, depuis que les progrès en matière de communication ont changé la donne et qu’il y a eu un rééquilibrage ».

N’oublions pas les lois de la géographie électorale, fondamentale en géopolitique et en sciences politiques : le séparatisme catalan, comme le séparatisme flamand, qui le soutient d’ailleurs, est une réalité au départ rurale. Il exprime une revanche des anciennes zones pauvres rurales et catalanophones devenues plus riches et anciennement dominées par des élites citadines hispanophones liées au pouvoir centrale. Le catalanisme est la revanche des anciens « cul-terreux » enracinés sur les « capitalistes-bourgeois » déracinés des villes, acculturés par « l’espagnolisme ».

On retrouve également ce « revanchisme » dans le mouvement indépendantisme flamand anti-francophone, car les anciennes terres pauvres et rurales des Flandres, qui jalousaient les élites flamandes francisées et les francophones des villes industrielles et commerçantes, sont désormais devenus plus riches et veulent s’en émanciper. A certain égard, on peut parler dans les deux cas de « Révolution des simples » (« palurdos »), selon Eva Garcia, qui fait allusion au chauvinisme rural des catalanistes qui présentent d’ailleurs régulièrement, lors des grandes manifestations pacifiques, marches ou élections illégales, leurs milliers de tracteurs conduits par les paysans séparatistes comme leur « armée de protection pacifique ». D’ailleurs, lors du référendum illégal du 1er octobre 2017, lorsque des milliers de tracteurs bloquèrent des accès et des routes pour rendre plus difficile le travail des « forces de répression » espagnoles et « protéger » la consultation pour l’indépendance, la presse espagnole présenta l’évènement comme la « révolution des tracteurs »…

Quels scenarii ?

Scénario 1/ : celui qui apparaît le plus probable, est la victoire serrée des catalanistes et des séparatistes. Une victoire en trompe-l’œil en raison des fortes divisions entre les séparatistes de gauche du ERC, du centre de Junts per Catalunya et d’extrême-gauche de la CUP. Ces trois formations risquent de ne pas parvenir à s’entendre entre elles, et elles auront également le plus grand mal à s’entendre avec les partis « ambigus » comme Catalunya en Comù-Podem et PSC.

Scénario 2/ Une victoire des unionistes en nombre de voix, grâce aux succès de Ciudadanos, (d’ailleurs appuyé par l’ex-Premier Ministre français de père catalan Manuel Valls). Toutefois, cette coalition « loyaliste » aurait le plus grand mal à faire élire un président, étant donné la sous-représentation des zones citadines loyalistes, les faibles scores du PP et les divergences de vues entre PP/Ciudadanos et PSC, sans parler de Catalunya en Comù-Podemos, qui peut autant appuyer une coalition indépendantiste non unilatéraliste qu’une coalition loyaliste à condition que la leader de Ciudadanos ne soit pas investie comme présidente, même si elle arrive en tête... Cette probable courte majorité unioniste entraînerait une recomposition du paysage politique et provoquerait un choc psychologique au sein du camp séparatiste qui se croyait définitivement majoritaire après des années d’instruction publique et de propagande nationaliste. Mais elle aboutirait difficilement sur l’élection - comme présidente - de Inès Arrimadas, laquelle ne sera soutenue inconditionnellement que par le PP, si toutefois il obtient des sièges…

Scénario 3 : Victoire surprise des forces de gauche non séparatistes unissant le PSC, loyaliste pro-dialogue, à Catalunya en Comù-Podem, qui ont séduit nombre de Catalans des classes non aisées effrayés par la perspective d’une crise économique accrue suite au départ de près de 3000 entreprises. Ce scénario scellerait la victoire de la gauche après des années de domination de la scène catalane par la droite indépendantiste affairiste en partie discréditée malgré les efforts de camouflage de Puigdemont qui a de ce fait changé le nom de sa liste…

Scénario 4/ : Des résultats contestés, qui ne permettent pas de dégager une majorité claire, et qui déboucheraient sur de nouvelles élections, comme cela a été déjà le cas au niveau national, depuis que de nouveaux partis comme Podemos et Ciudadanos ont changé la donne et remis en cause l’hégémonie des partis traditionnels au pouvoir depuis la transition post-Franco : le PSOE et le PP au niveau espagnol, et le Parti Socialiste catalan puis Convergencia/PdCat (parti de Pujol-Puigdemont) pour la Catalogne. Suite au prochain épisode….

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