Mon tweet à François Hollande : "merci pour ce moment Monsieur le Président"<!-- --> | Atlantico.fr
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©Reuters

Rires et chansons

Il se dit de partout que vous allez bientôt me quitter. C’est le moment donc de faire le bilan de notre liaison.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Sous Sarkozy on s’ennuyait ferme. Au moindre fait divers il accourait. Promettait karchers, punitions et châtiments. C’était monotone et anxiogène. On voulait autre chose : rire peut être. Mais l’individu ne nous annonçait rien de marrant. C’est pourquoi en 2012 nous avons signifié son congé à ce sinistre oiseau de mauvais augure.

Avec vous, Monsieur le Président, nous avions la certitude de retrouver le sourire dans la morne plaine de notre grisaille quotidienne. Et cette promesse là, contrairement à toutes les autres, vous l’avez tenue. Vous nous aviez donné d’excellents moments en vous rendant en scooter rue du Cirque. Mais ce n’était qu’une mise bouche.

Le sommet vous l’avez atteint en vous rendant chez Lucette. Non, ce n’était pas pour lui rendre les mêmes hommages qu’à Julie Gayet : elle avait passé l’âge. Reste qu’elle vous attendait fébrile et frémissante : Lucette est de gauche. Tout avait été ficelé pour votre auguste visite. Le bouquet de fleurs et les chaises apportées par la mairie. Le café aussi. Et surtout, le plus important, les émissaires de l’Elysée étaient venus dicter à Lucette ce qu’elle devait, et ne devait pas, dire.

Un grand moment de votre quinquennat. Mais Lucette a tout gâché. Car Lucette est honnête (vos envoyés, des nuls de chez nul, ne s’en étaient pas aperçu !). Et elle a tout raconté aux journalistes. Comment la rencontre avait été préparée à l’avance. Comment on lui avait interdit de vous dire que vous vous occupiez trop des migrants et pas assez de nos SDF. Vous nous avez fait rire, Monsieur le Président. Merci pour ce moment.

Mais vous ne pouvez pas tout faire. C’est pourquoi il vous a bien fallu déléguer à certains de vos ministres la lourde tache de nous égayer. Votre ministre du Travail, Myriam El Khomri, s’est dévouée. Avec une prestation du plus haut comique quand elle a, flageolant dans ses bottes, fait savoir à la France palpitante qu’elle ne savait pas ce qu’était un CDD. Merci de l’avoir choisie Monsieur le Président. Merci pour ce moment.

Toute notre gratitude aussi pour la confiance que vous avez accordée à Fleur Pellerin, ministre de la Culture. Vous saviez, car vous êtes infaillible, qu’avec elle nous allions vivre de grands émois ludiques. Elle ne nous a pas déçus en déclarant qu’elle n’avait pas lu Patrick Modiano, prix Nobel de littérature. Là encore nous avons ri, Monsieur le Président. Merci pour ce moment.

Et comment oublier Frédéric Cuvillier qui sans vous ne serait rien ? De lui vous avez fait un ministre. Puis vous l’avez adoubé comme tête de liste PS dans le Nord Pas de Calais. Cuvillier, auteur mais pas compositeur – la mélodie n’est pas de lui – chante : "quand Marine Le Pen monte, j’ai honte, j’ai honte". Si l’on en croit les derniers sondages concernant sa région il va avoir honte, très honte. Merci pour ce moment Monsieur le Président.

Merci enfin d’avoir bien voulu me garder plus longtemps que Valérie Trierweiler qui pourtant n’est pas mal. Je suis flatté. Mais j’apprends que vous allez me quitter en 2017. Il s’agissait donc d’un CDD, pas d’un CDI. Boouuhh ! Et vous croyez qu’on va rigoler avec un Sarkozy ou une Marine Le Pen ? Avec eux c’est le retour garanti aux heures les moins drôles de notre Histoire. Ne nous quittez pas, Monsieur le Président.

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