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Maîtrise des dépenses publiques : la stratégie de François Hollande peut-elle se limiter à communiquer sur les chiffres du déficit ?
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Editorial

Mercredi, Jean-Marc Ayrault a reconnu pour la première fois que l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB d'ici la fin 2013 ne serait pas atteint. Le laisser-aller paraît être la ligne de conduite de François Hollande en l'absence de la moindre stratégie réclamée de toutes parts pour maîtriser les dépenses publiques.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Cette fois le voile se déchire. Les affirmations répétées à longueur de discours depuis le début du quinquennat n’étaient qu’un rideau de fumée destiné à soutenir le crédit de la France sur les marchés internationaux, tout en entretenant l’illusion dans l’opinion publique sur les capacités de gestion de la nouvelle équipe. Il faut admettre désormais que les objectifs fixés arbitrairement ont fait long feu. Le gouvernement concède que le déficit public sera nettement supérieur cette année aux 3 % annoncés et que la croissance avoisinera celle de l’an dernier, c’est-à-dire zéro. Il va falloir maintenant mener une rude négociation avec Bruxelles, d’autant que l’Allemagne dont les exportations ont fait chuter l’expansion au quatrième trimestre 2012 n’est pas disposée à nous faire de cadeaux. A Berlin, on souligne en effet que le manque d’ardeur de la France à remettre de l’ordre dans ses affaires est en partie responsable de l’affaiblissement européen.

Mais François Hollande n’en a cure. Le laisser-aller paraît être la ligne de conduite générale en l’absence de la moindre stratégie réclamée de toutes parts pour maîtriser les dépenses publiques. On a surtout flanqué Arnaud Montebourg d’une armada de conseillers, habiles au maniement du téléphone, et chargés d’appeler et de relancer sans cesse préfets, maires, banquiers et autres administrateurs des régions afin de retarder dans la mesure du possible les plans de licenciements qui se multiplient. Des dizaines de milliers d’emplois sont ainsi en balance, sans parler de ceux qui sont déjà connus, mais le combat du ministère du Redressement productif s’apparente à celui de don Quichotte contre les moulins à vent.

Qu’importe, François Hollande poursuit son chemin, montrant à ses visiteurs le même visage avenant, avec un goût du calembour qui choque certains, notamment lorsqu’il s’agit du pape.

Et comme si la situation dramatique du pays n’avait pas prise sur lui. Il rappelle de plus en plus les dirigeants de la IVe République, en gouvernant avec un rétroviseur. Déformé par ses fonctions antérieures d’apparatchik du parti socialiste, il est toujours en quête de la motion de synthèse sur des dossiers dont la maîtrise lui échappe en grande partie, tournant ainsi le dos au précepte de Mendès-France selon lequel "gouverner c’est choisir".

Il préfère s’inspirer de François Mitterrand, qui n’hésitait pas à pousser jusqu’au paroxysme les conséquences d’une situation donnée afin de faire prendre conscience à l’opinion qu’elle était inapplicable et qu’on devait par conséquent y renoncer. C’est ce que l’ancien président à fait à plusieurs reprises notamment dans la querelle de l’école. Mais c’est aussi prendre le risque d’être désavoué par le public et de perdre la main, si l’on  accepte de faire volte-face dans la crise présente. Le rétablissement peut s’avérer alors difficile, voire impossible. François Hollande s’exerce à la technique du slalom avec un art consommé. Mais, au bout de la descente, gare à la chute !

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