"Louis Braille. Au-delà des yeux clos" de Pierrette Dupoyet<!-- --> | Atlantico.fr
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"Louis Braille. Au-delà des yeux clos" de Pierrette Dupoyet est à retrouver au théâtre de la Contrescarpe.
"Louis Braille. Au-delà des yeux clos" de Pierrette Dupoyet est à retrouver au théâtre de la Contrescarpe.
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"Louis Braille. Au-delà des yeux clos" de Pierrette Dupoyet est à retrouver au théâtre de la Contrescarpe.

Anne-Claude  Ambroise-Rendu pour Culture-Tops

Anne-Claude Ambroise-Rendu pour Culture-Tops

Anne-Claude Ambroise-Rendu est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THÈME

  • Dans la cuisine de sa ferme à Coupvray, au milieu des outils de bourrelier de son mari disparu, une femme âgée, Monique raconte sa vie, celle de son dernier enfant surtout, Louis tard venu douze ans après les trois premiers. Le petit garçon, chétif mais vif, se crève accidentellement un œil à trois ans, avant de devenir complètement aveugle deux ans plus tard. 
  • Remarqué par le maire du village, le marquis d'Orvilliers, Louis est envoyé à l’Institut royal des jeunes aveugles pour y recevoir une instruction que son état ne lui permettait pas d’espérer sans cela. 
  • Ses parents, qui savent tous deux lire et écrire, se réjouissent de cette chance. C’est là qu’il met au point, à seize ans, un système ingénieux d’alphabet tactile permettant aux aveugles de lire.

POINTS FORTS

  • L’art du récit et du seul en scène. Pierrette Dupoyet est une conteuse pleine de charme, de simplicité et de malice qui tient en haleine son public. 
  • Elle évoque avec une grâce inspirée le petit aveugle malicieux et évolue avec fluidité au sein des espaces qui structurent la scène et organisent un réalisme symbolique convaincant. De la cuisine, à l’atelier du père en passant par le lavoir et le cimetière, le tout savamment éclairé, on la suit sans réticences et sans s’ennuyer une seule minute.

QUELQUES RÉSERVES

L’amorce de la pièce est peut-être un peu poussive et convenue : « le avant tout était tranquille ici » ménage certes un suspense, mais manque d’originalité et de nerf.

ENCORE UN MOT...

  • La bonne idée c’est de faire raconter cette histoire par la mère, une mère que l’Histoire semble avoir oubliée, mais qui est présentée ici comme une femme aimante et protectrice toute enveloppée par la lumière qui émane de son fils.
  • Ce spectacle est un hommage réconfortant et vibrant, mais il a aussi une valeur historique : on y croise Valentin Haüy le fondateur de l’Institut des jeunes aveugles et, par petites touches discrètes, des éléments sur la façon quelque peu militaire et souvent inique dont on traitait au XIXème siècle les enfants aveugles, réduits à devenir des fabricants de bonnets ou de panier ou pis, à la mendicité. 
  • En ce sens, ce plaidoyer pour reconnaitre et accorder la place qui leur revient aux personnes différentes relève également du théâtre militant.

UNE PHRASE

  • La mère : « J’avais envie de prendre mon fils et de l’emmener dans un pays où la douleur des enfants n’existe pas. […] Il était plein de lumière mon fils. »
  • Louis : « La première parole après la première larme, on l’entend… »

L'AUTEUR

  • Doyenne du Off avignonnais où elle se produit depuis 1978, Pierrette Dupoyet est une véritable marathonienne du théâtre : non seulement elle joue fréquemment (200 dates par an) et a monté un grand nombre de spectacles (inspirés de Maupassant, Giono, Zola, Dante, Berberova), mais elle écrit abondamment (25 titres publiés), et crée ses propres textes sur scène.

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