Loi immigration : les patrons encore une fois dans le collimateur<!-- --> | Atlantico.fr
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Le futur projet de loi sur l’immigration, porté par le gouvernement, divise l’opinion.
Le futur projet de loi sur l’immigration, porté par le gouvernement, divise l’opinion.
©GERARD JULIEN / AFP

Loi immigration

Le futur projet de loi sur l’immigration, porté par le gouvernement, divise l’opinion.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Nous attendons tous une loi sur l’émigration, en voici une incomplète mais qui la mérite d’exister. En fait il s’agit plutôt d’une loi sur l’emploi, destinée à pourvoir les nombreux postes qui ne le sont pas en France. Il faut absolument entériné le constat, et cela vient d’être fait, que nous avons besoin d’étrangers aussi bien pour des postes que les français ne veulent pas, grâce ou à cause,d’un chômage trop généreux pour certains et trop facile à obtenir :en France nos salariés « se mettent au chômage » ; et puis pour des postes plus qualifiés que notre système a écarté de certaines filières dont la santé avec des études de médecine, entre autres inadaptées .

La nouvelle « loi immigration » a donc comme socle l’entreprise majoritairement avec la menace coutumière de l'amende (cette fois de 4000 euros pour emploi illégal et 8000 si récidive). Certes, il convient de lutter contre l’emploi non déclaré, ce qui n’est pas pareil que l’emploi « illégal » car l’illégalité est promue par l’État dans la mesure où, pour obtenir des papiers, il faut 24 feuilles de salaires ! Et rien n’y fait, personne au gouvernement ne veut relever et supprimer cette injonction contradictoire et non éthique. Il faut mentir pour avoir des papiers et passer à travers les mailles d’un filet incompréhensible !).

Par ailleurs, il faut arrêter de prétendre que ces salariés étrangers sont sous-payés : ils sont soumis à minima au SMIC et au code du travail comme tous les autres, avec les mêmes droits. Nous cherchons des gens qui veulent et peuvent travailler et nous les traitons convenablement ! ces soupçons sont insupportables et maintiennent les français dans le sentiment, faux, que nous sommes des « exploiteurs de main d’œuvre bon marché ».

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Forcer les chômeurs à accepter un emploi sans rapport avec celui qu’ils occupaient avant produit un résultat…

Nouveau dans la loi : les patrons devront prendre sur le temps de travail de leurs employés pour que ceux-ci apprennent le français (facile !) et il y aura des examens ? Y compris pour les DRH ? Par ailleurs, il est urgent de ne confondre « permis de séjour » lié au travail, et régularisation complète. Oui, les patrons sont prêts, et c’est déjà le cas, à former et donner des CDI à des gens qui veulent travailler et dont dépend la survie de leurs entreprises.

On peut aussi considérer que cette loi est un simple habillage, car on ne touche pas aux sujets fondamentaux qui eux dépendent des missions régaliennes de l’État. Quid du regroupement familial ? Quid des expulsions ? Quid du laxisme et de la lenteur de la justice ? Rien de précis ni de concret sur les moyens. Or, aujourd’hui tout se tient.

Mais, on est sur la bonne voie car l’entente entre le Ministre de l’Intérieur et le Ministre du Travail est une première et une bonne nouvelle. Il nous reste à demander à nos chers ministresde perdre la manie de taxer, d’infliger amendes, punitions et menaces envers les chefs d’entreprise, c'est le cas dans presque tous les projets de lois et décrets… 

Et l'État patron, que fait-il en matière de gestion sociale ? Fait-il marcher convenablement le train ou l'hôpital ? Ses salariés sont-ils contents ? Cela pourrait être un objectif d’amélioration avec des mesures concrètes dont l’entreprise, sur certains points, pourrait être le modèle ? 

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