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Pourquoi un baril de pétrole à 20 dollars est possible (et les conséquences énormes pour le monde de cours durablement bas)
©Reuters

Braderie mondiale

La sur-production de pétrole, ajoutée à une demande mondiale en baisse, implique que le prix de l'or noir a atteint son plus bas niveau en août. Il serait amené à diminuer d'avantage selon le groupe Goldman Sachs jusqu'à 20 $ le baril.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Jean-Pierre Favennec

Jean-Pierre Favennec

Jean-Pierre Favennec est un spécialiste de l’énergie et en particulier du pétrole et professeur à l’Ecole du Pétrole et des Moteurs, où il a dirigé le Centre Economie et Gestion. 

Il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur des sujets touchant à l’économie et à la géopolitique de l’énergie et en particulier Exploitation et Gestion du Raffinage (français et anglais), Recherche et Production du Pétrole et du Gaz (français et anglais en 2011), l’Energie à Quel Prix ? (2006) et Géopolitique de l’Energie (français 2009, anglais 2011).

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Stephan Silvestre

Stephan Silvestre

Stephan Silvestre est ingénieur en optique physique et docteur en sciences économiques. Il est professeur à la Paris School of Business, membre de la chaire des risques énergétiques.

Il est le co-auteur de Perspectives énergétiques (2013, Ellipses) et de Gaz naturel : la nouvelle donne ?(2016, PUF).

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Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente d'Economie d'Energie et de la Fondation E5T. Elle a remporté le Women's Award de La Tribune dans la catégorie "Green Business". Elle a accompli toute sa carrière dans le secteur de l'énergie. Après huit années à la tête de Primagaz France, elle a crée Ede, la société Economie d'énergie. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Atlantico : Selon Goldman Sachs, le prix du baril de pétrole pourrait descendre très prochainement et durablement à 50 dollars. La banque américaine évoque même la possibilité d'un baril à prix faible, 20 dollars, sur le long terme, c'est-à-dire 15 ans. Comment lire cette prévision ?

Jean-Pierre Favennec : Le prix du pétrole, stable entre 100 et 120 dollars par baril entre 2010 et les premiers mois de 2014 s’est effondré à partir de juin 2014. Depuis de nombreux mois les spécialistes pressentaient un surplus potentiel de production, donc une possibilité de chute des prix. Mais les tensions géopolitiques (printemps arabe, conflits en Libye et en Irak, deux pays producteurs importants) incitaient les opérateurs à parier sur un prix élevé. Paradoxalement c’est l’avancée surprise de l’Etat Islamique vers Bagdad en juin 2014, suivie d’un retrait montrant que la production irakienne n’est pas réellement menacée qui va conduire les opérateurs a intégrer la notion d’un marché bien approvisionné. Les prix vont baisser.

Goldman Sachs est une banque qui joue un rôle important sur les marchés de matières premières, en particulier sur le marché du pétrole brut. Les avis de Goldman Sachs sont donc examinés avec attention et donnent des signaux importants au marché.

>>> Lire également - Le choc pétrolier qu’on n’attendait pas : petit mémo à l’attention de ceux qui auraient oublié le chaos mondial déclenché par la dernière baisse durable des cours du brut

Le prix du Brent, brut de référence, oscille depuis plusieurs semaines entre 40 et 50 dollars par baril. Peut il encore diminuer ? C’est possible. La majeure partie des barils de pétrole vendus sur les marchés coute actuellement moins de 40 ou 50 dollars à produire. Mais déjà certains pays (en Amérique du Sud par exemple) expliquent que leurs coûts de production dépassent les prix et qu’ils produisent à perte. D’autre part, un prix de 20 dollars amènerait à repousser dans le temps la mise en production de la plupart des gisements découverts et prêts à produire. Une chute ponctuelle à 20 dollars est possible mais peu probable. En tout état de cause le prix rebondirait très vite.

Pourquoi l'Arabie Saoudite n'écoute-t-elle pas l'appel à la baisse des quotas lancé par les autres membres de l'OPEP ?

Jean-Pierre Favennec : Le prix du pétrole a commencé à baisser en juin 2014. Les opérateurs attendaient avec beaucoup d’attention la réunion de l’OPEP du 27 novembre. Les pays membres allaient ils décider de réduire les quotas (donc la production) pour rééquilibrer offre et demande ? Ils n’en ont rien fait car l’Arabie Saoudite (mais aussi ses voisins proches qui soutiennent sa politique : Koweït, Emirats Arabes Unis, Qatar ..) domine le marché et décide de maintenir son niveau de production pour conserver ses parts de marché. La politique de l’Arabie Saoudite est désormais claire : les coûts de production dans le royaume sont les plus bas au monde et l’Arabie ne veut pas favoriser la production de bruts beaucoup plus couteux (pétroles de schistes des Etats Unis par exemple)

En quoi l'arrivée sur le marché de nouveau pays émergents ou de vieilles industries renaissantes, comme l'Iran, pourrait participer à l'augmentation de la production mondiale  ? Faut-il s'en inquiéter ?

Jean-Pierre Favennec : Dès le 14 juillet date de la signature de l’accord entre l’Iran et le groupe dit 5+1 (Etats Unis, Royaume Uni, France, Chine, Russie, Allemagne), accord qui devrait permettre une levée des sanctions sur l’Iran et donc la possibilité pour l’Iran de redévelopper sa production, le prix du brut a nettement baissé. L’augmentation de la production Iranienne ne devrait pas dépasser un million de barils par jour à horizon d’un an mais le marché réagit toujours rapidement à des perspectives même limitées d’augmentation (ou de diminution) de la production.

L’essoufflement de l’activité en Chine pourrait-il participer à la baisse la demande mondiale ?

Jean-Pierre Favennec : Le prix du pétrole dépend surtout de l’équilibre offre demande (les facteurs géopolitiques, des évènements politiques, la spéculation … peuvent jouer un rôle mais le marché est le facteur clé. Actuellement l’offre est abondante du fait en particulier de l’augmentation spectaculaire de la production de pétrole de schistes aux Etats Unis et de la décision de l’OPEP de maintenir voire augmenter sa production alors que la demande n’augmente que faiblement. L’essoufflement de l’activité en Chine participe de ce ralentissement de l’augmentation de la demande.

Quel impact un prix du pétrole durablement bas peut avoir sur l’économie ?

Jean-Pierre Favennec : Un prix du pétrole de 50 dollars par baril (contre plus de 100 de 2010 à 2014) se traduit par une baisse significative de la facture pétrolière. Ce sont quelques dizaines de milliards d’euros qui sont économisés. Les spécialistes estiment que la croissance économique pourrait être accrue d’un chiffre compris entre 0,5 et 1% si ce prix se maintient.

Les enjeux économiques 

Quels seraient dans ce contexte les enjeux économiques pour les principaux pays dépendants de cette rente ?

Stephan Silvestre : Tout d’abord, un tel niveau de prix, si tant est qu’il soit atteint, ne le serait que très furtivement. En effet, une part infime des puits dans le monde (moins de 5%) est capable de produire à moins de 20$. Le reste du monde n’acceptera pas de vendre à perte. Même si cette barre était atteinte sur les marchés financiers, aucun contrat long terme ne serait signé sur cette base. Ensuite, les cours du pétrole, et plus généralement des matières premières, ne restent jamais stables pendant 15 ans. Déjà, il y a des phénomènes de cyclicité des investissements ; ensuite, l’équilibre entre l’offre et la demande peut rapidement évoluer, dans un sens comme dans l’autre ; enfin, il existe de nombreux facteurs géopolitiques susceptibles de changer la donne.

En admettant que cela se produise, le principal enjeu pour les pays rentiers serait d’ordre intérieur : ils auront presque tous (à l’exception des nord-américains) à faire face à la grogne de leurs populations, bien souvent calmées à coups de pétrodollars. Parmi eux, les plus exposés sont le Venezuela, l’Iran, l’Irak, le Nigeria, l’Angola ou l’Algérie. Les pays du sud du golfe Persique tiendront mieux en raison des réserves qu’ils ont accumulées et de leurs efforts de diversification. Plutôt que de tenter de produire encore plus pour compenser la baisse des cours, ce qui ne fera que peser sur les prix, les pays les plus dépendants devraient s’efforcer de diversifier leurs économies.

Une telle baisse du prix du baril pourrait-il donner du fil à retordre aux banques centrales, dont la mission peut consister à stabiliser les prix ? 

Nicolas Goetzmann : Il est nécessaire de distinguer deux points. D’une part, si le prix du baril baisse à 20 dollars par rapport au cours actuel, cela représente une nouvelle chute de plus de 50%, le prix du Baril WTI étant aujourd’hui voisin de 45 dollars alors qu'il dépassait les 100 dollars lors de l'année 2014. Et effectivement, une telle baisse aura des effets sur les niveaux d'inflation. Etant donné que cette baisse de prix est largement due à la surproduction, et qu’elle n’est pas le reflet d’une chute de la demande, cette baisse de prix est largement favorable au consommateur. 

Cependant, cela peut poser un problème pour les banques centrales qui ont pour rôle de maîtriser les niveaux de prix. Aussi bien du côté déflation, que du côté de l’inflation. Une telle baisse des prix aurait donc un impact sur les indices des prix à la consommation mais les banques centrales disposent des outils pour extraire ce type de phénomène. Il suffit de se référer à l’inflation "core" ou l’inflation sous-jacente qui ne prend pas en compte les éléments les plus volatils, comme les prix de l’énergie. Ce type d’indice s’éloigne de ce qui est vécu par le consommateur mais il évite de se faire piéger par des dynamiques de court terme, qui ont peu à voir avec la tendance économique de fond.

Les stratégies d'investissement

L'Arabie Saoudite a des réserves lui permettant de subir la baisse des prix de manière moins forte. Les Etats-Unis ont aussi investi dans des techniques de forages. Quelles conséquences pour ces pays en termes de stratégies d'investissement avec un baril à 50 dollars sur une quinzaine d'années ?  

Stephan Silvestre : L’Arabie Saoudite peut, certes, compter sur ses énormes réserves financières, mais cela ne pourra pas durer. Son budget est déficitaire et un baril durablement à 50$ l’obligerait à faire des arbitrages dans ses dépenses. En maintenant des cours bas, elle cherche à augmenter ses parts de marchés au détriment des pays à coûts de production plus élevés. Les investissements pétroliers, que ce soit en exploration ou en production, dépendent des compagnies pétrolières et de leurs soutiens financiers. Des prix durablement bas entraînent une réduction des investissements ; mais cela gêne moins l’Arabie Saoudite, dont la géologie est déjà bien connue et où le pétrole s’extrait sans technologies complexes.

Les États-Unis constituent un cas atypique : ils sont à la fois le premier producteur mondial (profitant de prix élevés) et le premier consommateur mondial (profitant de prix bas). Mais ils sont aussi la première puissance technologique, ce qui leur permet de réduire en permanence les coûts d’extraction, et la première puissance financière, ce qui leur permet de trouver très facilement des capitaux pour investir. La stratégie des opérateurs américains est très pragmatique : lorsque le retour sur investissement est élevé, ils investissent en masse, lorsqu’il est bas, ils gèlent. Le pays a l’avantage de ne pas avoir besoin de la rente pour vivre. Mais dès que les prix remontent, les compagnies peuvent relancer la production extrêmement rapidement grâce à un tissu de sociétés spécialisées particulièrement riche.

Les enjeux politiques

Peut-il y avoir une redistribution des cartes sur le plan géopolitique ? Doit-on s'attendre à une déstabilisation de certains régimes ?

Stephan Silvestre : Oui, on peut s’attendre à trois effets majeurs. Premièrement le groupe des pays en développement dépendants du pétrole se retrouverait dans une situation critique, voire révolutionnaire. C’est le cas du Venezuela, de l’Algérie, de l’Iran, du Nigéria ou encore du Soudan. Un effondrement financier des pouvoirs en place pourrait permettre aux groupes dissidents de les frapper, voire de les renverser. L’État Islamique pourrait aussi tenter d’en profiter, en Irak comme en Syrie ; il est lui-même partiellement dépendant de la rente pétrolière via les puits qu’il contrôle, mais ce n’est pas pour lui une ressource si stratégique.

Ensuite, la guerre des religions entre le wahhabisme et le chiisme se joue aussi avec la rente pétrolière. L’Arabie Saoudite souhaite priver l’Iran de ses revenus pour l’empêcher de développer à la fois son programme nucléaire et son potentiel industriel. Cela a plutôt fonctionné ses dernières années. Mais il n’est pas sûr que cela dure : l’Iran continue de se développer et d’investir dans sa recherche ; de plus, il dispose de gigantesques réserves de gaz naturel. Même s’il est freiné dans sa marche, il ne s’arrêtera pas. Le l’autre côté, on peut espérer que le tarissement de la rente saoudienne modérera sa politique de financement tous azimuts du wahhabisme.

Enfin, le rôle, voire l’existence même de l’OPEP pourrait se jouer prochainement. Rappelons que cette organisation avait été créée pour garantir à ses membres des revenus plus élevés et non pour servir la stratégie de marché de l’Arabie Saoudite. Certains de ses membres pourraient se lasser de sa politique actuelle et quitter le navire. Si l’OPEP descendait en-dessous de 30% de parts de marché, elle pourrait ne plus être en mesure de faire la pluie et le beau temps sur les cours.

Alexandre Del Valle :Un baril durablement entre 20 et 50 dollars aurait des conséquences importantes et néfastes pour l'économie américaines, notamment les petites entreprises qui ont investi dans l'extraction du gaz de schistes et qui n'ont pas les reins forcément solides.

D'un point de vue diplomatique en revanche, les Américains pourraient être satisfaits d'un tarif aussi bas : plusieurs rapports mettent en avant le danger que cela pourrait avoir sur la stabilité politique en Russie, et donc pour Vladimir Poutine... De même pour l'Iran qui est contraint de se focaliser sur sa politique intérieure et qui craint des secousses internes en raison de la crise économique qu’elle traverse depuis des années. Téhéran a impérieusement besoin d'un baril à 80 dollars pour financer son système social. On imagine l'instabilité qu'un baril à 20 dollars pourrait engendrer. Et cette faiblesse économique peut contraindre Téhéran à concéder plus de concessions quant au dossier nucléaire et donc le motiver à appliquer l'accord international qui permettrait la levée progressive de l'embargo.

Mais, je ne suis pas sûr que par effet boule de neige, les Américains changent leurs objectifs stratégiques sur la scène moyen-orientale... Ils n'ont en réalité jamais changé totalement de position : Il est hors de question pour la diplomatie américaine de ne pas avoir la main sur ce pétrole du Golfe arabo-persique qui est de la meilleure qualité et en quantité très importantes et qui est le moins cher à produire, notamment en Arabie saoudite, donc le plus rentable à exploiter. Aussi, même si les Etats-Unis désormais auto-suffisants et bientôt premier exportateur d’hydrocarbures grâces aux huiles de schiste achètent moins ou plus du tout l'or noir saoudien, ils entendent conserver un droit de regard stratégique dessus et continuer à sécuriser militairement la région afin de pouvoir éventuellement couper les vannes à la Chine ou à tout autre opposant si nécessaire en cas de conflit majeur.

Sur la question environnementale 

Si les prix du pétrole restent faibles à moyen terme, peut-on imaginer des désengagements notables de la part des Etats et du secteur privé notamment sur les enjeux environnementaux ?

Stephan Silvestre : Le risque est de voir la demande repartir à la hausse dans les pays consommateurs (OCDE, Chine, Inde), tant dans les transports que dans le chauffage. Cela aurait aussi pour effet de retarder la mise sur le marché de technologies de substitution, comme les véhicules électriques. Or, ce n’est pas ce que recherchent les pouvoirs publics de ces États, préoccupés par les problèmes d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi par leurs balances commerciales. Certains, à commencer par les Européens, pourraient donc être tentés de prendre des mesures de compensation, notamment fiscales. À l’heure où la COP21 se demande où trouver des ressources pour financer les efforts anti-CO2, la tentation pourrait être grande. 

Myriam Maestroni :Précisons tout d’abord que l’analyse de Goldman Sachs d’un prix du pétrole qui continuerait à baisser vient conforter les propres prévisions de la Banque Mondiale qui, elle, il y a quelques semaines, le voyait chûter autour de 10$. Il semblerait en effet que cette tendance baissière correspondent à une configuration complètement nouvelle du secteur. Les Etats Unis, sont devenus en 2014 le premier exportateur mondial de pétrole suite au développement de leur pétrole et gaz de schiste devant l’Arabie Saoudite, qui a réagi en enclenchant une guerre de prix déjà connue sous l’appellation « sheikhs contre shale » et la levée des sanctions remettrait l’Iran en piste dans une reconquête de part de marché au sein d’une OPEP extrêmement déstabilisée et dans une course aux volumes pour compenser leur perte de marge.

Il est bien évident qu’à moins de 90 jours de la COP 21, à Paris à la fin de l’année cette nouvelle est particulièrement malvenue. En effet, ces discussions sur le climat,  critiques pour aller vers une économie décarbonée, et, rester en deça d’un réchauffement global de 2°C (scenario retenu par le GIEC et qui suppose un pic d’émissions à 2020 pour décliner jusqu’à 0 emissions en 2070), interviennent quant à elles, dans un contexte d’urgence fort préoccupant: 2014 détient le record de l’année la plus chaude depuis le relevé des températures en 1880, on relevait 74°C de température perçue dans le sud de l’Iran le 31 Juillet dernier, un record absolu sur notre planète, et 6 mois sur 9 de l’année 2015 sont les plus chauds jamais connus. De quoi interpeller les désormais rares climato-sceptiques du globe… On le voit à défaut de paramètres économiques qui évolueraient dans le "bon sens" la position des Etats devra sans doute être beaucoup plus stricte encore avec des mesures à contre-pied de ce que l’"ancienne économie" aurait supposé… et on en voit d’ailleurs déjà des exemples: interdiction d’explorer le pétrole de schiste dans notre pays, décision d’arrêter plusieurs vieilles centrales au charbon en Allemagne pour ne citer que deux exemples. Le relais des entreprises fortement impliquées, et des citoyens consomm’acteurs va également être fondamental dans cette transition énergétique plus que jamais au cœur de notre actualité 

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