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Les canicules à répétition commencent-elles à avoir un impact sur les choix de destinations touristiques des Français ?
©PASCAL GUYOT / AFP

"Voilà l'été"

L'été du Coronavirus sera-t-il celui qui cristallise de toutes nouvelles habitudes, avec moins de départs vers le sud notamment ? Avec un contexte si particulier cette année en raison de la crise sanitaire et du retour de la canicule, les comportements des Français vont-ils évoluer ?

Richard Vainopoulos

Richard Vainopoulos

Richard Vainopoulos est président du réseau volontaire Tourcom qui regroupe 800 agences de voyages en France, pour un volume d’affaires de 2,4 milliards d’€uros en France. Grâce à ses liens capitalistiques avec Avitour en Belgique et RTK international en Allemagne, le groupe constitue par ailleurs le 1er réseau d’agences de voyages en Europe avec près de 5 000 points de vente pour un volume global estimé à 8 milliards d’€uros.

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Atlantico.fr : À quelques jours des grands départs en vacances, peut-on identifier les destinations qui ont été privilégiées par les Français ? 

Richard Vainopoulous : Pour le moment, la France reste bien sûr en tête des demandes. Mais les chiffres sont difficilement maitrisables car beaucoup partent dans leurs familles ou louent un logement seuls ou avec des amis. Dans leurs pays, les français se débrouillent souvent seuls. Normalement, près de 30 millions de français partent en vacances. Cette année, s’il y en a 10/15 million, ce serait bien. Beaucoup ne partiront pas en raison d’un budget plus resserré ou parce que les chefs d’entreprises essaieront de relancer leurs activités et demanderont à leurs salariés de ne pas partir…

La proportion des touristes en France est composée en moyenne de 75% de français et de 25% d’étrangers : cette année, s’il y a un tiers au total, nous serions ravis.

Pour les départs à l’étranger, en particulier l’Europe, 5 à 6 million de français ( au lieu de 15) pourraient franchir les frontières, si les gouvernements arrêtent de faire peur ! 

La canicule risque de faire son grand retour… En France notamment, pouvons-nous nous attendre à voir une nette progression de la Bretagne ou de la Normandie ? 

La canicule est un sujet qui fait énormément plaisir aux « ONG » pour se faire remarquer des médias ! -) Il est vrai que, depuis quelques années, les périodes de fortes chaleurs durent un peu plus longtemps. Il est un fait aussi que nous vivons beaucoup plus entourés de climatisation, ce qui n’était pas le cas en 1976 et en 1983. La chaleur est donc beaucoup plus difficile à supporter. Mais pendant les vacances, la canicule est souvent appréciée par…les touristes : ils peuvent se baigner et bronzer quasiment partout. La Normandie et la Bretagne sont des refuges …pour les mêmes clients chaque année et la météo en Bretagne, dans certains coins, est assez chaude régulièrement. Chaque année, la canicule est un sujet qui alimente beaucoup les discussions mais les touristes réservent en fonction de la température de…juin. Et beaucoup réservent des régions quasiment assurées du soleil, le sud en général ! Peut-être que cette année, ce sera différent car ils risquent de réserver en toute dernière minute : le confinement a fait annuler beaucoup de réservations et les « stocks » d’hébergements sont très disponibles à ce jour.

Pensez-vous que ces zones géographiques soient, à l'avenir, des zones prisées des Français? Avec des température chaque année un peu plus élevées...

Non, je ne pense pas : ces régions ont leurs habitués.

Quand on parle canicule, il faut bien séparer gens des villes et gens des... plages: elle n'est pas ressentie pareillement.

C'est pour cela que le sud restera privilégié car les vacanciers ont la quasi certitude d'avoir beau temps!

Avec un contexte si particulier cette année en raison de la crise sanitaire, avez-vous noté des changements de comportements dans la façon dont les Français organisent leurs vacances ?  

Au début de la crise sanitaire, les agences de voyages ont surtout travaillé pour rapatrier les clients (près de 150 000 dans le monde). Ensuite, il a fallu « se battre » pour annuler des voyages annulés et faire accepter des à-valoir aux clients sur 18 mois. Après ces deux périodes et le long confinement, les gens ont besoin d’évasion,  de libertés : ils ont besoin de partir, en France bien sûr, mais aussi et surtout à l’étranger. Pour cette dernière envie, ce sera compliqué pour cet été mais cela devrait revenir en force pour la Toussaint, qui remplacera en partie les vacances de Pâques, et pour 2021. Il n’y a quasiment aucune demande en fonction du tourisme vert : il y a un vrai besoin de vacances mais sans obligation ou restriction. Il y a de nombreuses demandes pour surtout profiter des hébergements (farniente total) ou pour de beaux circuits touristiques. Seules les croisières attendront quelques temps encore. Bref, se faire plaisir en priorité et sans interdit !

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