Les 5 indicateurs clés à surveiller pour juger de l'économie en 2024<!-- --> | Atlantico.fr
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"En dépit des promesses officielles, rien ne permet de penser que les déficits publics peuvent se réduire, donc que la dette va se réduire", affirme Jean-Marc Sylvestre.
"En dépit des promesses officielles, rien ne permet de penser que les déficits publics peuvent se réduire, donc que la dette va se réduire", affirme Jean-Marc Sylvestre.
©Photo by JOEL SAGET / AFP

Atlantico Business

Dans un univers très incertain lié à la guerre en Ukraine, au Moyen-Orient ou aux menaces chinoises, voici les 5 radars qu'il faut surveiller pour éclairer l'avenir des entreprises et en mesurer l'impact sur la vie quotidienne.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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1er indicateur : le couple Prix / Salaires. L'année 2023 a été impactée par une inflation explosive sur les carburants et sur les produits alimentaires de base, en moyenne supérieure à 15%. Cette inflation a commencé à se tasser à partir du mois de septembre de l'année dernière, et toutes les prévisions indiquent qu'on va revenir à la normale dans le courant de 2024 (aux environs de 1%). Ce qui ne veut pas dire que les prix vont baisser, et c'est tant mieux parce que la déflation serait une mauvaise nouvelle. Les prix de l'énergie vont décroître sauf accident international, mais l'électricité va sans doute augmenter. Le gouvernement a mis en place un mécanisme pour plafonner la hausse à 10%. Autre augmentation possible, le prix des services. Cependant, les Français vont néanmoins connaître une progression du pouvoir d'achat compte tenu des accords d'entreprises et des décisions de l'État sur les revenus distribués, notamment sur les retraites. Avec des hausses moyennes de 3 à 4%, et des prix qui vont se stabiliser à 2% maximum, la différence sera positive.

2e indicateur : la croissance. Le ministère de l'Économie a retenu comme croissance pour 2024 le taux de 1,4%. La prévision est très optimiste, mais ce qui est certain, c'est que la France devrait échapper à la récession contrairement à beaucoup de pays européens, dont l'Allemagne. Cela étant, tous les prévisionnistes sont prudents. Les taux d'intérêt restent élevés et l'investissement devrait baisser, alors que l'investissement était un moteur fort de la croissance après Covid. La consommation des ménages restera un soutien efficace (2 fois plus fort qu'en 2023). Les exportations seront guère nerveuses, car notre principal client qui est l'Allemagne est en panne.

3e indicateur, le chômage : Avec une croissance un peu affaiblie en 2024, le chômage devrait donc remonter un peu, sauf que des secteurs entiers resteront en tension, l'hôtellerie, la restauration, le tourisme, les employés de maison, l'accompagnement des personnes âgées, etc. La réduction du taux de chômage dépend plus de facteurs structurels (formation, mobilité et expertise) que de facteurs conjoncturels.

4e indicateur, les déficits publics et la dette de l'État : En dépit des promesses officielles, rien ne permet de penser que les déficits publics peuvent se réduire, donc que la dette va se réduire. Le déficit budgétaire va augmenter mécaniquement puisque l'activité se tasse alors que les dépenses de l'État sont fixes. Si le déficit s'accroît à nouveau, la dette va donc gonfler. Elle représente 111% du PIB. Pour certains, c'est intenable, et ce montant nous place dans l'antichambre de la faillite. Pour d'autres, cet endettement est soutenable puisque les marchés financiers et les agences de notation considèrent que cette dette est soutenable. Pour trois raisons : d'abord parce que le consentement à l'impôt en France reste très fort, ensuite parce qu'il existe une épargne liquide ou réalisable à court terme importante (3000 milliards d'épargne, autant que de dettes publiques), enfin, parce que l'essentiel de la dette a été signé à un taux proche de zéro et que c'est une dette à long terme.

5e indicateur : l'ampleur des risques géopolitiques. Sur ce point, la visibilité est nulle ou presque. Personne ne sait ce qui va se passer en Russie, en Chine ou au Moyen-Orient. Tout est possible, sauf que beaucoup d'analystes ne croient pas à l'embrasement général. Sur l'Ukraine, personne n'a intérêt à un élargissement du conflit au-delà des frontières actuelles. Sur la Chine, personne ne croit que Pékin osera envahir Taiwan. Sur le Moyen-Orient, tous les grands pays n'ont pas intérêt à s'engager dans une guerre contre l'Occident. Leur problème est plus de calmer les courants terroristes que d'envahir l'Occident. Tout le monde travaille avec tout le monde, et personne n'a intérêt à s'autodétruire. La vraie question pour les entreprises va être de savoir si elles peuvent continuer de commercer avec des pays qui refusent de respecter les règles élémentaires du commerce international et de l'économie de marché. Les chefs d'entreprises sont plus préoccupés à gérer la mutation écologique.

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