Ça démarre comme un bon polar : une mystérieuse épave d’avion à repêcher, des flics qui s’en mêlent, puis ça roule très vite vers le lourd passé du héros. 

Les thèmes sont nombreux : 
Partant d’un complot d’État, remontant à la guerre du Vietnam, en passant par le poids du père - un scientifique de haut niveau mêlé à la bombe atomique - et  de la mystérieuse disparition de ses notes et enfin abordant l’amour (incestueux ?) pour sa sœur – elle aussi mathématicienne de génie qui se bat avec ses démons- sans oublier une longue conversation irréaliste sur la physique quantique et l’assassinat deJFK. De tous ces thèmes a priori peu engageants, Cormac McCarthy en brosse une épopée en passant  alternativement du  roman policier à la tragédie grecque, tout ça sur fond de solitude et de mélancolie dans le Sud profond des Etats-Unis.

Nous avions tous été séduits par le dernier roman publié de McCarthy : La route. 

Dans Le passager nous sommes toujours touchés par le charme spécifique de son écriture qui une fois de plus fait mouche.

La richesse de la diversité des thèmes abordés nous transporte à chaque nouveau chapitre.

Mais il faut bien admettre que cette richesse nous perd parfois – voire même souvent, par la complexité et la densité de l’écriture.

Bien que ardu, ce livre reste attachant et on est satisfait, une fois le livre terminé, d’en être arrivé au bout et d’avoir été séduit une fois de plus par l’atypique Cormac McCarthy.

“ Western vida son verre et le posa sur le comptoir et leva deux doigts à l’intention du barman et se tourna vers Kline. Disons ça autrement. La seule chose qu’on m’ait demandée dans ma vie, c’était de veiller sur elle. Et je l’ai laissée mourir. Souhaitez-vous ajouter quelque chose à votre déposition, Monsieur Western ?  Non, votre honneur. J’aurais dû me tuer il y a des années”.  page 433

Cormac McCarthy, né Charles McCarthy est un auteur américain, né en 1933 à Providence dans le Rhode Island. Il a écrit dix romans dont une trilogie (La Trilogie des confins). De ses influences telles que Faulkner ou Hemingway, il a su dégager un style très particulier qui font de lui un écrivain majeur du continent nord-américain.