Le mystère de l'Atlantide : les secrets de la cité perdue<!-- --> | Atlantico.fr
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L'Atlantide serait un continent gigantesque, d'une ancienneté prodigieuse et d'une richesse inconcevable.
L'Atlantide serait un continent gigantesque, d'une ancienneté prodigieuse et d'une richesse inconcevable.
©Wikipedia/Athanasius Kircher

Bonnes feuilles

La cité engloutie de l'Atlantide n'a jamais cessé de fasciner les hommes. Michel de Grèce revient sur les secrets qui entourent ce mythe majeur de l'humanité. Extrait de "Une promenade singulière à travers l'histoire" (2/2).

Michel  de Grèce

Michel de Grèce

Michel de Grèce est prince de Grèce et de Danemark, ses origines remontent aux plus grandes lignées d'Europe. Il est écrivain et historien, auteur de La nuit du sérail, Le Vol du régent, et Une promenade singulière à travers l'Histoire.

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Et Marinatos de formuler sa théorie fondée sur ses découvertes. Selon lui, l’Atlantide, c’était la Crète minoenne. Au début, j’émis quelque doute sur cette hypothèse. En effet, les nombreux ouvrages que j’avais lus sur le sujet suggéraient que le légendaire continent avait disparu dans une catastrophe naturelle survenue au milieu de l’Atlantique, d’où son nom. D’ailleurs, la taille et l’ancienneté qu’on lui attribuait rendaient impossible son identification avec une quelconque île grecque.

Puis je relus les textes de Platon, le Timée et le Critias qui abordent la question de l’Atlantide. Qu’indiquent ces textes ? Un législateur grec du VIe siècle av. J.-C., Solon, s’était rendu en Égypte, alors haut lieu du « tourisme » méditerranéen. Il avait visité les temples, comme le font aujourd’hui des millions de visiteurs. Dans l’un d’entre eux, un prêtre lui avait demandé, comme les Égyptiens d’aujourd’hui le font avec les étrangers, de quel pays il venait. « De Grèce » avait-il répondu fièrement. Le prêtre avait ricané en lui soutenant que les Grecs étaient ignares et qu’ils ne connaissaient même pas leur propre passé.

Solon, à juste titre indigné, avait vigoureusement protesté. Le prêtre lui avait rétorqué qu’il allait lui prouver cette ignorance. Il entreprit alors de lui raconter l’histoire de l’Atlantide, un continent gigantesque, d’une ancienneté prodigieuse, d’une richesse inconcevable, d’un degré de civilisation jamais atteint qui brillait sur terre comme un phare. Et puis, la nature s’en était mêlée. Le continent, secoué de tremblements de terre et d’éruptions catastrophiques, avait été pulvérisé, puis englouti au fond de la mer. Il reste que cette terre mythique, dont le sort était lié aux compatriotes de Solon, appartenait forcément au monde et au passé grecs.

Autre détail, dans le récit du prêtre égyptien, l’Atlantide est une île entourée d’autres îles et de continents proches avec lesquels elle commerce. Si l’Atlantide s’était trouvée au milieu de l’océan Atlantique, on ne voit pas très bien avec quelles îles elle aurait pu commercer.

Enfin, une catastrophe effrayante avait anéanti l’Atlantide tout comme l’éruption de Santorin avait supprimé l’empire crétois de la carte. Il demeure le problème des mesures : dans le texte de Platon, l’Atlantide est décrite comme une terre aux dimensions prodigieuses. Mais ces chiffres n’ont-ils pas pu être altérés par la traduction de l’égyptien en grec, puis par la relation qu’en fit Solon à ses successeurs ?

Je me mis personnellement à étudier le sujet. Bien que la Crète eût été rayée de la mémoire des hommes, il devait rester de son histoire quelques fragments perdus dans les textes postérieurs de la Grèce antique. Effectivement, je trouvai d’innombrables détails, épars sur la Crète minoenne, qui correspondaient exactement à la description de l’Atlantide dans les textes de Platon. Marinatos, comme son prédécesseur Schliemann, ancrait la légende dans l’Histoire. Étrangement, il devait mourir à Santorin au milieu de cette ville minoenne qu’il avait découverte, en tombant d’un mur de seulement dix centimètres de haut. Cependant, rien n’arrêtera la marche de l’Histoire, qui continue et continuera à rattraper la légende et à l’annexer.

Grâce à Marinatos, l’Atlantide n’était plus un mythe mais une réalité. Cela ne fit pas le compte des amateurs de mystères.

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Extrait deUne promenade singulière à travers l'histoire, aux éditions JC Lattès

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