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"Le grand jour" de Frédérique Voruz est à retrouver au théâtre de Belleville.
"Le grand jour" de Frédérique Voruz est à retrouver au théâtre de Belleville.
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Une histoire de famille passablement chargée en secrets du même nom…

Paule du Bouchet

Paule du Bouchet

Après quelques années d’enseignement de la philosophie en lycée, puis quelques années de journalisme chez Bayard Presse, Paule du Bouchet a fait la plus grande partie de sa carrière comme directrice éditoriale aux éditions Gallimard. Après avoir été à l’origine de la collection Découvertes Gallimard, elle a créé le département Gallimard Jeunesse Musique, puis le secteur de livres audio Ecoutez lire Gallimard.

Passionnée de musique et autrice, elle a publié une trentaine d’ouvrages dont de très nombreux livres jeunesse et plusieurs livres parus dans la collection Blanche de Gallimard.
Elle est aujourd’hui présidente du Festival Vox de livre audio et de lecture à voix haute et elle poursuit une activité de création éditoriale aux Editions Fario.
Elle continue aujourd’hui à assurer la direction d‘acteurs pour de nombreux projets de livres audio, anime des tables rondes autour de la lecture à voix haute, ainsi que des ateliers d’écriture.

Pour Culture Tops, elle rédige essentiellement des chroniques Théâtre.

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THÈME

  • C’est le jour de l’enterrement de La Mère. Au retour de la cérémonie, dans la cuisine, la fratrie à fleur de peau se partage le banquet des non-dits et des bondieuseries : ça parle plus vite que ça ne pense, c’est à vif, ça s’accuse, ça s’explique. On dissimule les blessures derrière les rancunes, on hume un passé non réglé, on ne sait pas s’aimer et surtout pas se le dire. 
  • La cuisine, sépulture des secrets de famille, devient le théâtre tragi-comique où s’agite l’ombre d’une Mère omniprésente. Chacun est seul et, pour passer au travers de cette journée cauchemardesque, l’enjeu est de ré-instaurer un dialogue. Enjeu du théâtre comme de la vie. • La journée avance, les invités sont partis, la famille - ce qu’il en reste - se révèle en une valse des névroses, une danse des solitudes, le tout dessiné d’amour et d’humour noir.

POINTS FORTS

  • Un moment réjouissant, porté par huit comédiens talentueux et pleins d’une énergie communicative, sur un pitch somme toute assez classique : la tension des relations familiales autour de la disparition d’un membre.
  • Dans le cas présent, ce membre n’est pas n’importe lequel, il est une clé de voûte, puisqu’il s’agit de la Mère, une mère à laquelle (clin d’œil de l’autrice et metteuse en scène passionnée par la psychanalyse) manque une jambe ! Un membre, donc… 
  • Les comédiens sont excellents, tous les huit sans exception. La musique est jouée en direct, sur scène, au piano, par un des comédiens, ce qui donne à l’ensemble une belle impression de présence et de justesse. 
  • Enfin, une mention spéciale à l’éclairagiste : les lumières sont parfaites et formidablement utilisées. La place de la lumière est primordiale dans ce spectacle, elle symbolise les changements d’espace dans les moments de flash-back, elle module le temps et permet des “zoom“ sur les personnages qui se révèlent sous les yeux des spectateurs.

QUELQUES RÉSERVES

  • Dans ce Grand jour, les secrets s’accumulent, à tel point qu’on en vient à penser très fort « n’en jetez plus »… Vers les deux tiers de la pièce, on se dit que peut-être on aimerait un autre rebondissement qu’un énième secret de famille opportunément révélé.
  • C’est peut-être cet entassement de secrets de famille qui donne cette légère impression de délayage et qui, alors qu’on ne s’est pas ennuyé une seconde, laisse finalement le sentiment d’une pièce sympathique, mais pas essentielle.

ENCORE UN MOT...

  • La pièce est drôle, on rit souvent même si l’on en sort légèrement sur notre faim, avec l'impression de l’utilisation un peu forcée du ressort tragi-comique que constitue la révélation d’un secret de famille. 
  • Le Grand jour se donne dans un petit théâtre tout à fait agréable, situé dans une impasse du 11ème arrondissement parisien, avec une jauge de 96 places et un plateau de 7,5m sur 7,5m, les sièges sont confortables et la visibilité excellente, cela mérite d’être mentionné !

UNE PHRASE

« Laver son linge sale en famille en utilisant pour lessiver les cendres des aïeux. » (Jules Renard)

L'AUTEUR

  • Frédérique Voruz est comédienne, autrice et metteur en scène. Elle début en 2008, à l’âge de 21 ans, au Théâtre du Soleil, où elle participe à la création et joue dans Les Naufragés du Fol Espoir et Macbeth. En 2019, elle crée Lalalangue - Prenez et mangez-en tous, seule en scène autobiographique, qui sera joué au Théâtre du Rond Point en 2022 et repris au festival d’Avignon en 2023.
  • En 2021, elle écrit le spectacle Le Grand Jour, finaliste du Prix du Théâtre 13 en 2022, et qui sera créé au Théâtre du Soleil en février 2023.

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