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Le Coronavirus, candidat au prix Nobel de la Paix ?
©MOHAMMED HUWAIS / AFP

Silence des armes après le déluge de feu ?

Alain Rodier évoque l'impact de l'épidémie de Coronavirus sur les conflits armés à travers la planète. La propagation du Covid-19 et la peur générée par cet ennemi invisible ont fait reculer sensiblement les affrontements et les victimes, tombées sur les champs de batailles militaires.

Alain Rodier

Alain Rodier

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

 

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Ce titre est volontairement provocateur sachant que des dizaines de milliers de personnes sont décédées tragiquement de ce virus. Ce ne sont plus les militaires qui sont en première ligne (même s’ils participent avec leurs moyens à la lutte contre ce virus) mais les personnels soignants. Certains proposent que ceux qui auront succombé à la maladie dans l’exercice de leurs fonctions soient déclarés "morts pour la France". Cela semble logique puisque le président Macron a répété que la France (mais pas qu’elle) était « en guerre » contre ce mal pandémique.

Mais force est de constater que les conflits classiques ou asymétriques - mais aussi les risques de conflits - ont diminué ces dernières semaines de par le monde à une exception prêt, l’Afrique où le danger jihadiste continue à se répandre faisant de nombreuses victimes.

En Europe, les Américains ont renoncé à leurs grandes manœuvres "Defender Europe 2020" qui devaient se dérouler dans le cadre de l’OTAN à proximité des marches de la Russie. Cette dernière a renvoyé l’ascenseur en arrêtant les manoeuvres qui avaient été prévues à proximité des frontières européennes.

Les postures guerrières en Extrême-Orient ont beaucoup diminué (en dehors de Kim Jong Un qui continue à faire joujou avec ses missiles ; de toutes façons, les Coréens du Nord risquent plus de mourir - même encore de nos jours quoiqu’en dise la propagande - de la famine que du coronavirus).

Les porte-avions (trois pour l’US Navy sans compter le Charles de Gaulle, rentrent au port). Les dirigeants politiques n’ont plus leurs "jouets" pour affirmer péremptoirement que "toutes les options sont sur la table" en sous-entendant cyniquement qu’ils sont prêts à frapper à tout moment… Un petit bémol, au moment où les forces occidentales commencent un mouvement de retrait d’Irak, l’Iran renforce ses capacités sol-mer dans le Détroit d’Ormuz. Cela pose question au moment où ce pays est très touché par le coronavirus. Peut-être une concession faite aux "ultras" ulcérés par l’assassinat de Qassem Souleimani le 3 janvier ?

L’Arabie saoudite a décrété un cessez-le-feu unilatéral de deux semaines au Yémen ; la balle est dans le camp des Houthis pour savoir ce qu’ils vont en faire (la première réaction a été d’envoyer un missile sol-sol vers Riyad mais il n’est pas certain que le commandement central des Houthis soit maître de toutes ses troupes éparpillées sur le terrain). De plus, c’est un moyen pour Riyad de tenter de se désensabler après la défection des Émirats Arabes Unis.

Sauf erreur, personne ne parle plus de l’Ukraine. Il doit évidemment s’y passer des choses pendables mais, ne rencontrant plus un écho médiatique suffisant, les boutefeux habituels (des deux côtés) en sortent fort décontenancés.

Certes, les jihadistes de Boko Haram, de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest et du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans profitent de l’occasion pour intensifier leurs opérations meurtrières. Le coranavirus n’est pas chez eux une cause de mortalité importante, le saturnisme, si (intoxication par le plomb)!

Au final, en dehors de certains pays où cela est impossible à faire, les lieux de culte sont fermés, en Israël et en Arabie saoudite y compris. Pour l’auteur, c’est une excellente chose car, gardant le respect que l’on doit aux croyants qui trouvent dans la religion le réconfort dont ils ont besoin, cela calmera peut-être ceux qui utilisent leur foi pour haïr les autres. Le slogan : "le coronavirus est la punition de Dieu" circule dans toutes les religions. Si le "Dieu miséricordieux" ressemble à cela, alors il convient de comprendre tous les agnostiques.    

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