La vie après le périph' parisien : comment survivre à une panne de voiture ou une rupture de stock de vin après 20 heures ?

Comment survivre en cas de panne de voiture ?

État des lieux

Mercredi d’hiver. Frigo à réachalander. McDo®. Cours de capoeira de la petite, rdv dentiste pour le grand. Le tout dans un rayon de 15 km. Problème : la voiture refuse de démarrer.

Niveau d’alerte

Noir goudron.

Analyse de crise

On ne va pas se mentir, vous vivez là l’une des pires catastrophes qui puisse toucher le néorurbain. Car la « rurbanité » implique une offre de transport des plus floues. Une ligne de bus reliant les trois villages alentour avec arrêt à l’hyper local toutes les deux heures. Une gare SNCF à quinze minutes à pied desservant la capitale quand par chance aucun suicide (d’ex-Parisien) n’est à déplorer sur les voies… En bref, vous voilà bloqué, tournant en rond comme un hamster dans sa cage d’expérimentation. OK, on respire et on enclenche la seconde.

Changement de point de vue

Plutôt que de vous torturer avec des images de désolation à la Misery… Et si la vraie question c’était : « Est-ce que ça ne serait pas le meilleur moment pour se faire un nouveau pote garagiste ? »

Solution d’urgence

Parez-vous de vos plus beaux atours (les Louboutin® ne sont toutefois pas nécessaires dans votre nouvel environnement, une jolie paire de Geox® féminines et néanmoins confortables feront tout à fait l’affaire) et filez faire les yeux doux au garagiste de votre patelin. Complimentez-le au besoin sur la beauté de ses joints de culasse et rappelez-lui sur le ton de la plaisanterie que chez Speedy®, les réparations sont garanties sous vingt-quatre heures. Éclatez d’un rire cristallin, lorsqu’il vous rappelle que le premier Speedy® est à cinquante bornes. (Si vous êtes un homme, faites un stage de mécanique au plus tôt et mettez les mains dans le cambouis nom de dieu !)

Mise en garde

Comme vous le savez, l’amitié ne s’achète pas. Au-delà de 1 500 € le changement d’embrayage, considérez que votre nouveau camarade abuse de vos sentiments.

Comment survivre en cas de rupture de stock de vin après 20 heures ?

État des lieux

20 h 37. Enfants couchés. Journée bouclée. Nuit noire tombée. Moment de détente bien mérité. Arrêt sur image : la cave est vide. Et « tous » les commerces fermés…

Niveau d’alerte

Rouge qui fâche.

Analyse de crise

La situation est critique, votre tensiomètre grimpe à 1 200, vous êtes blanc comme un linge. Le ton monte déjà entre votre conjoint et vous : « Bordel, c’est toi qu’étais chez Carrefour® hier, t’aurais pas pu penser… » Si vous continuez comme ça, les enfants vont se réveiller et vous aurez gagné un concert en live pendant les deux prochaines heures. Faites redescendre la pression en allumant « Cauchemar en cuisine ».

Changement de point de vue

Plutôt que d’attraper la tremblotte à l’idée de passer la soirée à peu près clair… Et si la vraie question c’était : « Mais au fait, il resterait pas un peu de rhum de la dernière crêpes party ? »

Solution d’urgence

Faites-vous un cocktail campagne bien dosé : 3 dl de rhum de cuisine, 1 dl de Javel fraîcheur Lavande et une tombée de jus de fruits frais au choix.

Mise en garde

Veillez tout de même à ne plus jamais tomber en carafe.

Extrait de "Y a-t-il une vie après le périph'", de Laetitia Rigaud, publié chez Eyrolles éditions. Pour acheter ce livre, cliquez ici.