"La peur" d'après la nouvelle de Stefan Zweig : le piège de la vérité<!-- --> | Atlantico.fr
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La pièce "La peur" d'après la nouvelle de Stefan Zweig est à voir au Théâtre La Scala à Paris.
La pièce "La peur" d'après la nouvelle de Stefan Zweig est à voir au Théâtre La Scala à Paris.
©DR / Olivier Brajon

Atlanti-Culture

La pièce "La peur" d'après la nouvelle de Stefan Zweig est à voir au Théâtre La Scala à Paris.

Alya Aglan pour Culture-Tops

Alya Aglan pour Culture-Tops

Alya Aglan est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.)

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La peur

D’après la nouvelle de Stefan Zweig (librement adaptée)

Mise en scène Elodie Menant

Avec Hélène Degy (en alternance avec Elodie Menant), Aliocha Itovich (en alternance avec Arnaud Denissel), Ophélie Marsaud

INFOS & RÉSERVATION

La Scala

13 boulevard de Strasbourg

75010 PARIS

01 40 03 44 30

http://www.lascala-paris.fr

Jusqu’au 10 mai 2024. Du mardi au samedi à 19 heures. Le dimanche à 15 heures. Relâche jeudi 11 avril

Notre recommandation : 4/5

THÈME

Irène semble être une femme insouciante et oisive qui souffre du manque d’attention de son mari, Fritz, préoccupé par sa carrière d’avocat pénaliste. Elle se tourne vers Edouard, son professeur de piano, déclenchant le soupçon d’adultère, trame de l’intrigue, qui donne lieu au chantage d’une tierce personne qui prétend être la maîtresse d’Edouard. 

Sous l’apparence banale d’une histoire de couple qui s’essouffle, sous le poids des habitudes, des contraintes et du manque de communication, se cache un bras de fer psychologique où la jalousie, la manipulation et le désir de soumission se déploient dans une constante tension, et ce jusqu’à un dénouement final surprenant.

POINTS FORTS

Les comédiens jouent en finesse des personnages dont le comportement évolue sans cesse, s’infléchissant subtilement pour évoquer diverses formes d’emprise et de mensonges dans une mise en scène où les murs du domicile conjugal sont mouvants comme la relation elle-même, éprouvante et fragile. 

La violence psychologique à l’œuvre se lit dans les corps et dans les dialogues, hésitants et confus comme l’altération du jugement d’Irène conduite au bord de la folie. 

L’intrigue demeure complexe jusqu’à la fin entre les trois protagonistes, laissant survenir l’effet de chaque action suivant une configuration inédite. 

La peur, élément central de l’intrigue, s’installe et devient palpable jusqu’à devenir oppressante.

QUELQUES RÉSERVES

Aucune.

ENCORE UN MOT...

Le thème central du mensonge dans le couple irrigue le scenario dans un dispositif asymétrique : Irène ment pour sauver son couple, alors que son mari manipule pour la soumettre et la corriger en quelque sorte, tout en assouvissant une secrète délectation du trouble qu’il déchaîne. L’objectif de faire avouer sa femme domine tout comme s’il s’agissait d’une accusée qui devait passer en jugement, au mépris des conséquences affectives pourtant prévisibles. 

Le piège de la vérité, après une chaîne de mensonges autoengendrés, sert finalement l’éclatement d’une réalité supérieure.

UNE PHRASE

Irène : « Tu m’as fait peur, je croyais que tu allais me frapper. »

Fritz : « Ce n’est pas la peur, c’est la honte. »

L'AUTEUR

Stefan Zweig, mort en 1942, est l’un des écrivains les plus célèbres du XXe siècle, et reste parmi les plus lus encore aujourd’hui. 

La peur est un texte dont l’actualité traverse les temps depuis sa publication en 1920 à Berlin jusqu’à ses multiples adaptations cinématographiques. Cette version de la nouvelle a été adaptée par Elodie Menant en 2014.

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