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La pandémie aura changé la vie de 3 Français sur 5
©Ludovic Marin / AFP

Atlantico Business

La pandémie du Covid-19 a fortement bouleversé le quotidien des salariés, obligeant la moitié d’entre eux à devoir faire des compromis entre leur travail, leur famille et leur santé.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La dernière étude réalisée par ADP, « People at Works 2021: Workforce View » réalisée auprès de 32 000 salariés dans 17 pays, révèle que la pandémie a bouleversé le mode de vie et obligé 3 salariés sur 5 à changer d’organisation de vie, pour des raisons de conditions de travail, de famille ou de santé. 

En détail, les résultats sont les suivants :  

  • 52 % des salariés français ont dû faire des compromis entre leur travail, leur vie personnelle et leur santé
  • 40 % des travailleurs de moins de 24 ans ont dû réaliser des compromis entre leur travail et leur santé
  • 60 % de la population active française ont changé ou prévoient de changer leur mode de vie
  • 69 % des Franciliens envisagent de revoir leurs habitudes de vie suite à la pandémie
  • 29 % des actifs regardent davantage les possibilités de travail en tant qu’indépendant depuis l’émergence de la pandémie
  • 52 % des salariés du secteur de l’informatique et des télécommunications déclarent s’intéresserdavantage à ce statut de travail 

L’enquête d’ADP, leader mondial des solutions de gestion RH et paie, montre donc que 6 salariés français sur 10 ont dû faire des compromis entre leur travail, leur famille et leur santé à cause de la crise sanitaire. 

Dans l’ensemble, la majorité a priorisé la protection de la santé, puis protégé la famille, peut-être au détriment du travail. 

Par exemple, plus d’un tiers des professionnels du secteur médical (36 %) estime avoir fait des compromis entre leur travail et leur santé, tout comme près de 4 salariés sur 10 (37 %) dits « essentiels » contre 24 % de ceux dits « non essentiels ». 

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Ces derniers ont également fait moins d’arbitrages entre leur emploi et leur famille (20 % contre 33 % des travailleurs dits « essentiels »). Concernant les indépendants, ils sont 36 % contre 25 % des collaborateurs en CDI à avoir dû réaliser des choix entre leur vie professionnelle et leur famille.

Tous ces évènements ont donné à la majorité des salariés des envies de changement.

L’impact de la pandémie est tel que trois salariés sur cinq (60 %) ont changé ou prévoient de changer leur mode de vie. Un chiffre qui atteint même les 75 % chez la Génération Z (18-24 ans). Un souhait de changement qui est également plus présent chez les employés franciliens (69 %) que chez ceux habitant dans le Sud-Ouest (53 %) ; les trois quarts des salariés des secteurs des médias (85 %), de l’immobilier (75 %) et de la finance (73 %) ainsi que chez les travailleurs indépendants (70 %) manifestent eux aussi leurs envies de changement.

Carlos Fontelas de Carvalho, le président d’ADP, considère qu’«aujourd’hui, les actifs français réfléchissent à leur « mobilité » au sens large. Il n’est plus seulement question de choix de carrière, mais aussi de choix de vie : lieu de résidence, mode de travail ou conditions de vie font partie des décisions qui ont pris plus d’importance. En effet, 3 actifs sur 5 ont changé ou prévoient de changer de lieu ou de mode de vie suite à cette crise. Ici, comme sur d’autres sujets, la crise a agi comme un accélérateur et ses implications seront nombreuses pour les employeurs qui vont faire face à des défis considérables en termes de gestion des talents, de recrutements, de rémunération, de la formation, ainsi que de l’engagement et de la rétention des collaborateurs »

La tendance lourde de ce changement est un choix très fort pour le travail indépendant. 

Les Français qui ont de fortes envies de changement seraient même prêts à se lancer dans le freelancing. Ainsi, 29 % des interrogés regardent davantage les possibilités de travail en tant qu’indépendant depuis l’émergence de la pandémie du Covid-19. Ce chiffre grimpe même à 37 % chez les 18-34 ans. Un intérêt exprimé aussi tout particulièrement chez les salariés du secteur de l’informatique et des télécommunications (52 %), et du secteur de la construction (40 %).

Les principales raisons de cet attrait pour le statut de freelance sont les suivantes : 

Les travailleurs pensent que de nouvelles opportunités s’offrent à eux pour devenir un indépendant (26 % l’affirment) ; leurs priorités ou leurs besoins personnels ont changé (26 %) ; ou ils estiment avoir acquis de nouvelles compétences qu’ils pourraient mettre à profit en étant freelance (20 %). 

En dépit de cet intérêt accru, s’ils avaient le choix entre un poste de salarié et un statut d’indépendant offrant les mêmes conditions de travail, la grande majorité des actifs (87 %) opteraient encore pour le premier, sans doute parce qu’il est gage d’une plus grande stabilité. 

« La recherche d’alternatives au statut de salarié était déjà en plein essor avant la pandémie, et l’arrivée de la Covid-19 a favorisé une nouvelle réflexion sur les avantages et les inconvénients que représente le statut d’indépendant, notamment la flexibilité qu’il permet et qui est souvent en adéquation avec la recherche d’un meilleur équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Cette évolution comporte un nombre considérable de défis pour les directions des Ressources Humaines : défis techniques, que ce soit le statut ou les modes de rémunérations, en termes de gestion d’espaces de travail et plus généralement du maintien de la cohésion des équipes, de prévention des inégalités mais aussi défis liés à la performance et la productivité de salariés par définition plus mobiles et plus difficiles à retenir » observe encore le président d’ADP Carlos Fontelas de Carvalho.

A propos de l’étude

Le rapport « People at Works 2021 : l’étude Workforce View » étudie les comportements des salariés face au monde du travail actuel, ainsi que leurs attentes et espoirs vis-à-vis de leur futur environnement de travail. ADP Research Institute a interrogé 32 471 actifs dans 17 pays, dont 1920 en France, entre le 17 novembre et le 11 décembre 2020.

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